ABYA YALA

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cpqt
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ABYA YALA

Message par cpqt » 26/02/2022 - 20:37:39

VOICI DONC LE RÉSULTAT DE DEUX ANNÉES D'ÉCRITURE INTENSIVE DEPUIS LE PREMIER CONFINEMENT. LE SEUL PROJET QUI ME CONVENAIT POUR PASSER AU TRAVERS DE CETTE ÉPREUVE SUBIE. BONNE LECTURE

ABYA YALA PRÉ COLOMBIEN

L'utilisation du terme "Abya Yala" au lieu de "Nouveau Monde" ou "Amérique" a des implications idéologiques indiquant un soutien aux droits des peuples autochtones. Aujourd'hui, Abya Yala est devenu un concept universel pour les peuples autochtones, une auto-désignation, comme contrepoint à l'Amérique et donne un sentiment d'unité et d'appartenance. Il s'inscrit dans un processus de construction identitaire politique, part de ce processus de décolonisation de la pensée, qui constitue l'une des caractéristiques de ce nouveau cycle de luttes et de mouvements des peuples autochtones. Abya Yala est un symbole de lutte, de construction et de récupération de territoires et de nouveaux lexiques politiques, car la langue aussi territorialise, génère l'identité, donne son propre nom; il constitue une forme d'appropriation de l'espace, de son histoire, de ses mondes.

Cette histoire commence il y a des milliers d'années, cette histoire est longue, elle est riche, elle est pleine de sagesse, de leçons pour la vie, pour diriger notre peuple correctement, pour défendre la Terre Mère. Ces sagesses ont été léguées par de grandes personnalités, hommes et femmes, qui nous ont laissé le "Anmar danikid igar" ou notre histoire liée à celle de Abya Yala.

Abia Yala ou Abya Yar (terre de sang, jeune terre, toujours en train de naître): Nom que les Kunas donnent au continent américain. Selon l'histoire orale du peuple Kuna, la Terre a, jusqu'à aujourd'hui, traversé quatre étapes historiques de son évolution. Un nom différent du continent appartient à chaque étape: Gwalagun Yala, Dagargun Yala Yaladingua Yala et enfin, Abia Yala, terre de sang dans son sens le plus large.

Etymologiquement, le mot Abya Yala vient de deux mots: "Abe" qui signifie sang et "Yala" qui signifie espace, territoire. Cela signifierait donc une terre de sang. Cependant, il a d'autres significations telles que: terre en pleine maturité, terre de sang vital, terre de vie, terre noble qui accueille tout le monde. Territoire aussi sauvé, préféré, aimé, et comme terre en jeunesse permanente. Les autorités traditionnelles, les Sailamar (grands poètes) ont palabré ainsi : "ils utilisent tous le nom d'Amérique pour notre continent, mais nous avons déposé le vrai nom qui pour nous est Abya Yala, et qui signifie terre en jeunesse permanente, terre de sang ... Placer des noms étrangers sur nos villes et nos continents équivaut à soumettre notre identité à la volonté de nos envahisseurs et de leurs héritiers". Depuis les peuples autochtones et leurs organisations, ainsi que les mouvements sociaux et les groupes culturels d'Amérique latine et d'autres régions du monde, utilisent dans leurs discours et documents politiques, le nom d'Abya Yala.

Et c'est pourquoi Abya Yala, une terre vitale et mature de sang, toujours jeune ... est une désignation qui gagne en force et adoptée par de nombreux peuples chaque jour. Appelant l'Amérique Abya Yala, ils récupèrent également la lutte pour l'affirmation de leurs territoires en hommage aux Kuna; les pionniers avec leur révolution de 1925, et la création de la première autonomie indigène en 1930.
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https://ia802301.us.archive.org/4/items ... LA%20F.pdf


ABYA YALA POST COLOMBIEN

L'Homme a depuis longtemps recherché les épices, d'abord pour chasser les insectes (rites funéraires), puis en médecine, ou comme conservateurs des aliments, avant d'être utilisées comme aromates dans l'art culinaire. Leur commerce était basé, au début, sur le troc, puis donna lieu à des échanges monétaires
.
Le terme "payer en espèces" viendrait de "payer en épices". Les deux mots ont la même racine en latin : species, qui au pluriel veut dire à la fois "épices" et "marchandises" .

Les épices rentrent dans l'histoire moderne avec les grands navigateurs poussés par les commerçants et les princes à rechercher des voies maritimes moins onéreuses et plus sûres que les voies de la "Route de la soie". De ce moment, les épices vont dominer la navigation occidentale jusqu'au XIXe siècle au travers des découvertes, de l'installation des comptoirs puis plus tard des colonies, de la création des grandes Compagnies des Indes et des batailles navales pour la conquête des terres lointaines.

Christophe Colomb (en espagnol, Cristobal Colón) a convaincu les souverains espagnols de le soutenir dans son projet fou d'atteindre l'Asie des épices en navigant vers l'Ouest, à travers l'Océan Atlantique. Fort de leur soutien et grâce à l'aide matérielle de deux armateurs, les frères Pinzón, il a pu armer une caraque, la Santa Maria, et deux caravelles, la Niña et la Pinta.

Ses équipages exténués n'avaient retiré de ses expéditions que frustration et amertume. Ses compagnons l'avaient jalousé et s'étaient dressés contre lui. Il avait transformé les Indiens en esclaves brutalement pourchassés, ce qui lui fut beaucoup reproché. Ce Nouveau Monde qui n'avait encore ni nom ni carte, n'avait connu de la civilisation européenne que la cupidité et la violence des conquistadors.
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https://ia802203.us.archive.org/8/items ... 0FINAL.pdf

ABYA YALA POST AMÉRINDIEN

L’histoire de l’Amérique du Nord n’a pas d’unité avant le milieu du XVIIIe siècle. Les différents essais de colonisation au Canada, à la Nouvelle-Angleterre et dans les Antilles, rentrent, à proprement parler, dans l’histoire des régions où ils ont été tentés. Chaque peuple y apporte son génie propre et se préserve le plus possible du contact de ses voisins. Après la guerre de Sept Ans et la perte du Canada (1763), l’Angleterre est un instant maîtresse de toute la côte de l’Atlantique; mais la guerre d’indépendance des États-Unis rompt de nouveau l’unité.

Dès la fin du XVIe siècle, nous trouvons dans l’Amérique du Nord des établissements espagnols, anglais et français. Les Espagnols occupent le pourtour et les îles du golfe du Mexique, les Anglais quelques points de la côte de l’Atlantique, les Français l’estuaire du Saint-Laurent.
Les premiers navigateurs européens qui abordèrent les côtes du continent nord-américain furent les Italiens Jean Cabot et Sébastien Cabot (1497). Voyageant au service de Henry VII d'Angleterre, ils découvrirent Terre-Neuve et explorèrent les côtes du Labrador et de la Nouvelle-Angleterre. Des documents tirés des Archives des Açores et datés de 1506 indiquent qu'un dénommé Pierre ou Pedro de Barcellos, de Terceira (Açores), avait reçu l'ordre d'aller en voyage dans les régions du Nord avec João Fernandes, dit llavrador. L'Espagnol Juan Ponce de León découvrit la Floride en 1513. L'Italien Jean de Verrazano (1524), voyageant pour le compte de François Ier, explora les côtes atlantiques de la Caroline du Sud jusqu'au Maine; puis le Français Jacques Cartier (1534) découvrit l'estuaire du Saint-Laurent. Tous ces navigateurs étaient à la recherche d'une route maritime par le nord vers les Indes et la Chine.

La colonisation de l'Amérique du Nord par les Européens commença dès la fin du XVIe siècle. ). Jacques Cartier remonta le St-Laurent en 1534, et prit possession de tout le pays au nom de François ler. La France allait occuper durant plus de deux siècles l'Acadie, le Canada et la Louisiane, pendant que les Britanniques contrôlaient la Nouvelle-Angleterre et la partie septentrionale de l'île de Terre-Neuve. Le Canada est alors connu sous le nom de Nouvelle-France. La Roque de Roberval, nommé vice-roi en 1542, fonda non loin de l’endroit où depuis fut bâti Québec le fort de Charlebourg. En 1608, Samuel Champlain jeta les fondements de Québec, capitale de l’Amérique française.

En 1584 des Anglais s’établirent en Virginie. Gosnold en 1602, Hudson en 1607, John Smith en 1614, firent d’importantes découvertes dans le nord. La fondation de Jamestown, en Virginie, inaugura en 1607 la colonisation britannique en Amérique du Nord. Il s'agissait d'une colonisation de peuplement, menée par des émigrants persécutés dans leur pays pour leurs convictions religieuses ou politiques, notamment des "séparatistes anglais", une secte dissidente de l'Église anglicane. En 1619, les premiers Noirs arrivèrent en sol américain; débarqués d'un navire hollandais, ils venaient travailler dans les plantations de Virginie aux côtés de serviteurs blancs venus d'Europe. En 1620, les Pilgrims Fathers ("Pères pèlerins"), des dissidents religieux adeptes du puritanisme, arrivèrent à bord du Mayflower dans la baie de Plymouth et fondèrent la colonie de Plymouth (future colonie de la Baie-du-Massachusetts). Du fait que les Anglais formaient le groupe ethnique majoritaire parmi les premiers colons venus s'installer sur le territoire, l'anglais fut la langue qui s'imposa naturellement. Par rapport à la Nouvelle-France, la Nouvelle-Angleterre occupait un espace beaucoup plus restreint sur le littoral atlantique.

Finalement l’occupation européenne de l’Amérique amènera l’extermination pour certains, l’acculturation pour d’autres des tribus amérindiennes parallèlement l’importation de milliers d’esclaves africains exploités par les colons blancs.
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https://ia801503.us.archive.org/13/item ... INDIEN.pdf

cpqt
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Re: ABYA YALA

Message par cpqt » 26/03/2022 - 18:09:39

La philosophie nahua

Les penseurs nahua ( AZTÈQUE – MAYA ) défendaient qu'il fallait rechercher une foulée mesurée, une voie du milieu associant l'être et le vivre. Teotl est un concept-clé de la pensée nahua : c'est une puissance, une énergie autonome, dynamique, qui s'engendre elle-même, qui " vivifie le cosmos et ce qu'il contient ", à la fois immanent et transcendant. Selon le point de vue panthéiste nahua, qui ne hiérarchise pas le monde entre céleste et terrestre, la vie est essentiellement un mouvement d'entretien permanent de l'équilibre - en sachant que l'abîme se trouve toujours à une enjambée de distance. Ce que le philosophe européen Bergson appelle « l’évolution créatrice ». Si nous devions suivre le conseil des penseurs nahua, nous devrions agir avec plus de soin, jaugeant en permanence les conséquences de nos paroles et de nos actes sur la société. La vérité (neltiliztli) est quelque chose que nous devons chercher en étant authentiquement enracinés en nous-mêmes.

C'est maintenant, plus que jamais, qu'il semble pertinent de penser notre planète comme une recréation permanente. Peut-être est-il temps de cesser de penser que nous vivons dans un monde stable, créé une fois pour toute, une planète assemblée voici quatre milliards d'années. Nous pourrions aussi considérer que nous-mêmes, et nos actes, et chacun de nos souffles, sommes autant de parts de la création continue de la Terre - ce que pourraient dire les Maya.

De cette façon, nous pourrions nous percevoir comme co-créateurs, nous aidant les uns les autres à modeler le monde de demain. Ce serait peut-être la meilleure façon de répondre au défi de notre crise climatique globale, en nous unissant autour d'un objectif commun qui matérialiserait la nécessité de nous penser solidaires. Parce que " l'aube est la même pour tous ", il nous faut envisager toutes les communautés, tous les humains comme " ensemble liés et exposés comme unité face à la lumière ".

" Quel que soit le nombre des communautés / qui existent au monde aujourd'hui / quelque infini que soit que soit le nombre des humains / L'aube est la même pour tous. "
SUIVRE LE LEN
https://ia801502.us.archive.org/11/item ... AHUALT.pdf

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