Enivrez vous ! Charles Baudelaire

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Victor
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Re: Enivrez vous ! Charles Baudelaire

Message par Victor » 17/06/2011 - 12:19:45

Puis le seul truc vrai
c'est que je m'ennuie
alors je tapote sur mon ordi
En ce qui concerne la recherche en sciences, Je dirais : Cherche encore !

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Re: Enivrez vous ! Charles Baudelaire

Message par Victor » 17/06/2011 - 12:47:44

sans être dingue il faut une certaine sensibilité pour écrire, et si certaines failles sont aussi là ce n'est que coïncidences... Les écrivains poètes sentent le monde plus fortement que les autres et depuis longtemps tous les psys cherchent la faille dans l'homme... Je ne fais pas exception
En ce qui concerne la recherche en sciences, Je dirais : Cherche encore !

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Re: Enivrez vous ! Charles Baudelaire

Message par Victor » 17/06/2011 - 13:00:09

J'aime écrire et pas d'autres justifications :) :) :) ;) ;) ;)
En ce qui concerne la recherche en sciences, Je dirais : Cherche encore !

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Re: Enivrez vous ! Charles Baudelaire

Message par Victor » 17/06/2011 - 13:12:40

Au départ j'écrivais pour mes neveux mais ils s'en foutent
maintenant j'écris pour moi et la postérité
je sais que ça me fait du bien aussi
En ce qui concerne la recherche en sciences, Je dirais : Cherche encore !

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Re: Enivrez vous ! Charles Baudelaire

Message par Victor » 17/06/2011 - 13:19:37

Alors! Heureuse ? :sol: :sol: :sol:
En ce qui concerne la recherche en sciences, Je dirais : Cherche encore !

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Re: Enivrez vous ! Charles Baudelaire

Message par Victor » 18/06/2011 - 11:22:48

Le serpent qui danse de Charles Baudelaire chanté par Serge Gainsbourg
Une vidéo... http://www.youtube.com/watch?v=otqQayOacUg
En ce qui concerne la recherche en sciences, Je dirais : Cherche encore !

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Re: Enivrez vous ! Charles Baudelaire

Message par Victor » 19/07/2011 - 10:47:04

Il pleut

Il pleure sur Paris des gouttes de pluies froides
Il pleut sur la France, sur toute la France de la province
Il neige en montagne au dessus de deux mille mètres
Les coureurs du Tour de France attendent la fin du Tour

Les prairies sont mouillées après la sécheresse
L’herbe va pourrir dans tous ces temps maussades
Sur les plages vides les vacanciers sont bien absents
Le matin ils font la grasse matinée, le soir c’est les cartes

Entre les jeux de cartes et les projets de randonnées
Les amoureux qui se baladent la main dans la main
Mangent des crêpes des chouchous et des frittes
Mais ils sont habillés comme pour l’hiver qui vient

La météo est plutôt pessimiste sur l’ensemble de la France
Question température c’est l’automne en pleine saison
Peut être que demain le soleil osera un timide rayon
En attendant les amoureux se bécotent en regardant la mer

Il n’y a pas de saison pour se bécotter entre deux amoureux
Sur la plage déserte ils se tiennent par la main tout simplement
Et ils marchent sans chercher à éviter les regards des curieux
Sur la plage abandonnée, l’été est là mais pas le soleil

Le Victor dans ses ouvres
un peu de nostalgie devant un été pourri
En ce qui concerne la recherche en sciences, Je dirais : Cherche encore !

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Re: Enivrez vous ! Charles Baudelaire

Message par Victor » 29/07/2011 - 11:07:29

Avec le temps on oublie

Que ce soit le pire de ce que l'on n'a pas aimé
Les mauvais souvenirs qui hantent votre passé
Des paires de baffes ou des railleries cruelles
De celles qui laissent longtemps leurs cicatrices

Mais on oublie aussi les sourires, les visages
De tous ceux que nous avons beaucoup aimés
De ses expressions fines, de cette odeur personnelle
Et qui deviennent ainsi des fantômes de fantasmes

On oublie tout sur l'écran vide d'une TV en Noir et Blanc
Qui n'est jamais passées à la couleur qu’il y a dans nos vies
Nos vies sans reliefs avec tous ces pâles souvenirs d'autrefois

Nous aimerions pourtant vivre un avenir en cinémascope couleur
Dans un paradis tropical et lointain sous des soleil très exotiques
Alors que notre tout vaste passé nous enferme en nous-même

Une œuvre du gars Totor
En ce qui concerne la recherche en sciences, Je dirais : Cherche encore !

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Re: Enivrez vous ! Charles Baudelaire

Message par Victor » 09/08/2011 - 16:05:45

Hymne à la beauté

Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme,
Ô Beauté ! ton regard, infernal et divin,
Verse confusément le bienfait et le crime,
Et l'on peut pour cela te comparer au vin.

Tu contiens dans ton oeil le couchant et l'aurore ;
Tu répands des parfums comme un soir orageux ;
Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui font le héros lâche et l'enfant courageux.

Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien ;
Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.

Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques ;
De tes bijoux l'Horreur n'est pas le moins charmant,
Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,
Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.

L'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
L'amoureux pantelant incliné sur sa belle
A l'air d'un moribond caressant son tombeau.

Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,
Ô Beauté ! monstre énorme, effrayant, ingénu !
Si ton oeil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte
D'un Infini que j'aime et n'ai jamais connu ?

De Satan ou de Dieu, qu'importe ? Ange ou Sirène,
Qu'importe, si tu rends, - fée aux yeux de velours,
Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! -
L'univers moins hideux et les instants moins lourds ?

Charles Baudelaire

Pour Nico 17 ce rajout

à savoir que savoir aussi lorsqu'on est amoureux
Ou ne pas être amoureux, c'est aussi mystérieux
Que que la beauté d'un regard et l'éclat des yeux
Mais parfois on préfère un petit coin de ciel bleu
En ce qui concerne la recherche en sciences, Je dirais : Cherche encore !

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Re: Enivrez vous ! Charles Baudelaire

Message par Victor » 09/08/2011 - 22:17:19

Mon histoire

Vous ignorez trop de choses madame
Vous n'avez pas de droits à faire valoir
Vous savez vaguement une vieille histoire
Mais pour vous mes délires me damnent

Auriez vous souri un jour ou bien l'autre
Alors je serais sans doute été bon apotre
Mais il y avait aussi de la vraie grande peur
Peut être aussi, j'aurais été un docteur

De ceux qui changent ce monde banal
Avec un peu d'aide, cela serait génial
Mais la vie est trop fragile pour nous

En savant fou... Moi ! je le voyais déjà
Avec toutes les trompettes de l'au de-la
Celles qui annoncent le temps des fous...
En ce qui concerne la recherche en sciences, Je dirais : Cherche encore !

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Re: Enivrez vous ! Charles Baudelaire

Message par Victor » 09/09/2011 - 14:53:26

L'horloge

Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit : " Souviens-toi !
Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d'effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible,

Le plaisir vaporeux fuira vers l'horizon
Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse ;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison.

Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi ! - Rapide, avec sa voix
D'insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,
Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !

Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor !
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or !

Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c'est la loi.
Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.

Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard,
Où l'auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le repentir même (oh ! la dernière auberge !),
Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard ! "

Charles Baudelaire
En ce qui concerne la recherche en sciences, Je dirais : Cherche encore !

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Re: Enivrez vous ! Charles Baudelaire

Message par Victor » 11/09/2011 - 16:52:18

Le Coche et la Mouche

Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé,
Et de tous les côtés au Soleil exposé,
Six forts chevaux tiraient un Coche.
Femmes, Moine, vieillards, tout était descendu.
L'attelage suait, soufflait, était rendu.
Une Mouche survient, et des chevaux s'approche ;
Prétend les animer par son bourdonnement ;
Pique l'un, pique l'autre, et pense à tout moment
Qu'elle fait aller la machine,
S'assied sur le timon, sur le nez du Cocher ;
Aussitôt que le char chemine,
Et qu'elle voit les gens marcher,
Elle s'en attribue uniquement la gloire ;
Va, vient, fait l'empressée ; il semble que ce soit
Un Sergent de bataille allant en chaque endroit
Faire avancer ses gens, et hâter la victoire.
La Mouche en ce commun besoin
Se plaint qu'elle agit seule, et qu'elle a tout le soin ;
Qu'aucun n'aide aux chevaux à se tirer d'affaire.
Le Moine disait son Bréviaire ;
Il prenait bien son temps ! une femme chantait ;
C'était bien de chansons qu'alors il s'agissait !
Dame Mouche s'en va chanter à leurs oreilles,
Et fait cent sottises pareilles.
Après bien du travail le Coche arrive au haut.
Respirons maintenant, dit la Mouche aussitôt :
J'ai tant fait que nos gens sont enfin dans la plaine.
Ca, Messieurs les Chevaux, payez-moi de ma peine.
Ainsi certaines gens, faisant les empressés,
S'introduisent dans les affaires :
Ils font partout les nécessaires,
Et, partout importuns, devraient être chassés.

Jean de La Fontaine dans une de ses Fables

Pour madame X Une fine mouche
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Re: Enivrez vous ! Charles Baudelaire

Message par Victor » 13/09/2011 - 8:45:10

Les Chats

Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.

Amis de la science et de la volupté,
Ils cherchent le silence et l’horreur des ténèbres ;
L’Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
S’ils pouvaient au servage incliner leur fierté.

Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s’endormir dans un rêve sans fin ;

Leurs reins féconds sont pleins d’étincelles magiques
Et des parcelles d’or, ainsi qu’un sable fin,
Étoilent vaguement leurs prunelles mystiques.

Charles Baudelaire
En ce qui concerne la recherche en sciences, Je dirais : Cherche encore !

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Re: Enivrez vous ! Charles Baudelaire

Message par Victor » 22/09/2011 - 7:39:29

L’automne est las

Aujourd’hui jeudi vingt deux septembre
L’américain Troy Davis est mort
Il a été assassiné de piqûres létales
Nous! Hommes de bonnes volontés

Nous n’avons rien pu faire contre
Une justice aveugle et aussi raciste
Commet un meurtre par vengeance
Ce jour là du vingt deux septembre

C’est l’automne qui nous vient aussi
Si mon père était bien encore vivant
Ça lui ferait ses quatre vingt neuf ans
Un bel âge qu’il n’aura aussi jamais

Temps d’automne c’est maintenant
La mort repasse toujours les mêmes plats
Pourtant je n’avais pas peur avant
Mais je vois trop cette imbécile déchéance

De ne se souvenir que de ces morts
Et oublier la vie qui va aussi et vient
Tous mes neveux qui me plaisent bien
Avec les ventres ronds de nouveaux bébés

Troy Davis est mort pendant cette nuit là
Et malgré moi je ne sais que dire que faire
Protester face à cette innommable injustice
Si aux moins les juges avaient un peu d’humanité

Je pense à mes neveux et j’oublie cette horreur
Pas heureux de vivre dans ce monde là
Où la peine de mort existe aux USA
Des fois je pense à plein des choses

Comme Buffet, Bontemps et Badinter
Mon dieu ait pitié de tous les assassins
Entre ceux qui meurent exécuté par piqûres
Et les bourreaux qui officient par vengeance

Je n’aime pas ce monde où la justice tue
Le spectre de la juste vengeance est bien là
Avec toutes ses armes admises pour se défendre
Sa chaise électrique, sa chambre à gaz et ses piqûres

Totor dans ses oeuvres
En ce qui concerne la recherche en sciences, Je dirais : Cherche encore !

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Re: Enivrez vous ! Charles Baudelaire

Message par Victor » 24/09/2011 - 11:08:31

Soleils couchants

Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées;
Demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit ;
Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées ;
Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit !

Tous ces jours passeront ; ils passeront en foule
Sur la face des mers, sur la face des monts,
Sur les fleuves d'argent, sur les forêts où roule
Comme un hymne confus des morts que nous aimons.

Et la face des eaux, et le front des montagnes,
Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts
S'iront rajeunissant ; le fleuve des campagnes
Prendra sans cesse aux monts le flot qu'il donne aux mers.

Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête,
Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux,
Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête,
Sans que rien manque au monde immense et radieux !

Victor Hugo, Les Feuilles d'Automne
En ce qui concerne la recherche en sciences, Je dirais : Cherche encore !

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Re: Enivrez vous ! Charles Baudelaire

Message par Victor » 30/09/2011 - 9:49:50

Le rêve d'un curieux

Connais-tu, comme moi, la douleur savoureuse,
Et de toi fais-tu dire: «Oh! l'homme singulier!»
-J'allais mourir. C'était dans mon âme amoureuse,
Désir mêlé d'horreur, un mal particulier;

Angoisse et vif espoir, sans humeur factieuse.
Plus allait se vidant le fatal sablier,
Plus ma torture était âpre et délicieuse;
Tout mon cœur s'arrachait au monde familier.

J'étais comme l'enfant avide du spectacle,
Haïssant le rideau comme on hait un obstacle...
Enfin la vérité froide se révéla:

J'étais mort sans surprise, et la terrible aurore
M'enveloppait. -Eh quoi! n'est-ce donc que cela?
La toile était levée et j'attendais encore.

Charles Baudelaire... extrait des fleurs du mal
En ce qui concerne la recherche en sciences, Je dirais : Cherche encore !

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Re: Enivrez vous ! Charles Baudelaire

Message par Victor » 01/11/2011 - 12:30:06

La chanson triste

C'est la chanson morose
De celles que l'on chante
Aux temps de chlorose
Et des tombes béantes

La la la la

Le petit enfant qui naît
Suce bien son pouce
Et boit bien son lait
Pour lui la vie est douce

La la la la

Maman est bien là
Avec son petit papa
Petit bout grandit
Il n'est plus petit

La la la la

Petit bout va à l'école
Il a grandit et il vole
Comme un étourneau
Ou un petit oiseaux

La la la la

Le petit oiseau grandit
Et devient petit coq
D'une basse-cours pardi
Le petit coq est rock

La la la la

Petit coq chante très fort
Il n'a pas peur de la mort
Des amis qui l'aiment bien
Ne lui parlent que des siens

La la la la

Petit coq grandit encore
Il aperçoit une belle femme
Et en rêve quand il dort
Il brûle d'une grosse flamme

La la la la

Un jour ou l'autre vient
Où il rencontre l'amour
Son amour sera le sien
Mais elle ne lui dit pas toujours

La la la la

Petit coq qui meure d'amour
Et il crève d'envie ce jour
La vie ne vaut pas le coup
Et il souffre beaucoup

La la la la

Un jour on lut dans le journal
Un homme meurt d'amour
Pour une femme très banale
La nuit, il n'avait pas de recours

La la la la

Cette histoire est bien tragique
Petit qui a grandit est mort ce jour
Que c'est triste et pas très érotique
Que toute mes histoires d'amour

La la la la

Totor dans ses œuvres avec un petit emprunt à Verlaine
En ce qui concerne la recherche en sciences, Je dirais : Cherche encore !

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Re: Enivrez vous ! Charles Baudelaire

Message par Victor » 05/11/2011 - 20:53:22

DU BEAU SUCCÈS QUE LE VALEUREUX DON QUICHOTTE EUT EN L'ÉPOUVANTABLE ET JAMAIS IMAGINÉE AVENTURE DES MOULINS À VENT, AVEC D'AUTRES ÉVÉNEMENTS DIGNES D'HEUREUSE RESSOUVENANCE
En ce moment ils découvrirent trente ou quarante moulins à vent qu'il y a dans cette plaine, et, dès que don Quichotte les vit, il dit à son écuyer: "La fortune conduit nos affaires mieux que ne pourrait y réussir notre désir même. Regarde ami Sancho ; voilà devant nous au moins trente démesurés géants, auxquels je pense livrer bataille et ôter la vie à tous tant qu’ils sont. Avec leurs dépouilles nous commencerons à nous enrichir ; car c'est prise de bonne guerre, et c'est grandement servir Dieu que de faire disparaître si mauvaise engeance de la face de la terre. "
—Quels géants ? demanda Sancho Panza.
— Ceux que tu vois là-bas, lui répondit son maître, avec leurs grands bras, car il y en a qui les ont de presque deux lieues de long.
—Prenez donc garde, répliqua Sancho, ce que nous voyons là-bas ne sont pas des géants, mais des moulins à vent et ce qui paraît leurs bras, ce sont leurs ailes, lesquelles, tournées par le vent, font tourner à leur tour la meule du moulin.
—On voit bien, répondit don Quichotte, que tu n'es pas expert en fait d’aventures : ce sont des géants, te dis-je et, si tu as peur, ôte-toi de là et va te mettre en oraison pendant que je leur livrerai une inégale et terrible bataille. "

En parlant ainsi, il donna de l’éperon à son cheval Rossinante, sans prendre garde aux avis de son écuyer Sancho, qui lui criait qu’à coup sûr c'était des moulins à vent et non des géants qu'il allait attaquer. Pour lui, il s’était si bien mis dans la tête que c'était des géants que non seulement il n'entendait point les cris de son écuyer Sancho, mais qu’il ne parvenait pas, même en approchant tout près, à reconnaître la vérité.

Au contraire, et tout en courant, il disait à grands cris : "Ne fuyez pas lâches et viles créatures, c'est un seul chevalier qui vous attaque."
Un peu de vent s’étant alors levé, les grandes ailes de ces moulins commencèrent à se mouvoir, ce que voyant don Quichotte, il s’écria : " Quand même vous remueriez plus de bras que le géant de Briarée: vous allez me le payer. "

En disant ces mots, il se recommanda du profond de son cœur à sa dame Dulcinée, la priant de le secourir en un tel péril ; puis, bien couvert de son écu, et la lance en arrêt, il se précipita au plus grand galop de Rossinante, contre le premier moulin qui était devant lui ; mais au moment où il perçait l’aile d’un grand coup de lance, le vent la chassa avec une telle furie qu'elle mit la lance en pièces et qu’elle emporta après elle le cheval et le chevalier, qui s'en alla rouler un bon dans la poussière en fort mauvais état.

Sancho Panza accourut à son secours de tout le trot de son âne et trouva en arrivant près de lui qu'il ne pouvait plus remuer tant le coup et la chute avaient été rudes.

" Miséricorde ! » s’écria Sancho; n’avais-je pas bien dit à Votre Grâce qu’elle prît garde à ce qu’elle faisait, que ce n’était pas autre chose que des moulins à vent ? "

—Paix, paix ! ami Sancho, répondit Don Quichotte, les choses de la guerre sont plus que d'autres sujettes à des chances continuelles ; d'autant plus que je pense, que ce sage Freston, qui m'a volé les livres et mon cabinet, a changé ces géants en moulins pour m’enlever la gloire de les vaincre : tant est grande l'inimitié qu'il me porte ! Mais, en fin de compte son art maudit ne prévaudra pas contre la bonté de mon épée.

—Dieu le veuille, comme il le peut " répondit Sancho Panza ; et il aida son maître à remonter sur Rossinante qui avait les épaules à demi déboîtées.

En conversant sur l’aventure, il suivirent le chemin du Port-Lapice, parce, disait don Quichotte, comme c’est un lieu de grand passage, on ne pouvait manquer d’y rencontrer toutes sortes d’aventures.

Don Quchotte - Cervantes - Chapître XI - Classiques abrégés
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Re: Enivrez vous ! Charles Baudelaire

Message par Victor » 05/11/2011 - 21:03:23

Nico... Je te ferais remarquer qu'il n'y a pas que Baudelaire dans ce Topic,
puis secundo je n'en ai pas fait une rubrique non plus mais des citations
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Re: Enivrez vous ! Charles Baudelaire

Message par Victor » 07/11/2011 - 8:32:04

Spleen


Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

Charles Baudelaire Les Fleurs du Mal, 1857
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Re: Enivrez vous ! Charles Baudelaire

Message par Victor » 07/11/2011 - 14:04:45

Le fou et La Vénus poème en prose

Quelle admirable journée! Le vaste parc se pâme sous l'œil brûlant du soleil, comme la jeunesse sous la domination de l'Amour.
L'extase universelle des choses ne s'exprime par aucun bruit; les eaux elles-mêmes sont comme endormies. Bien différente des fêtes humaines, c'est ici une orgie silencieuse.
On dirait qu'une lumière toujours croissante fait de plus en plus étinceler les objets; que les fleurs excitées brûlent du désir de rivaliser avec l'azur du ciel par l'énergie de leurs couleurs, et que la chaleur, rendant visibles les parfums, les fait monter vers l'astre, comme des fumées.
Cependant, dans cette jouissance universelle, j'ai aperçu un être affligé. Aux pieds d'une colossale Vénus, un de ces fous artificiels, un de ces bouffons volontaires chargés de faire rire les rois quand le Remords ou l'Ennui les obsède, affublé d'un costume éclatant et ridicule, coiffé de cornes et de sonnettes, tout ramassé contre le piédestal, lève des yeux pleins de larmes vers l'immortelle Déesse. Et ses yeux disent : -- « Je suis le dernier et le plus solitaire des humains, privé d'amour et d'amitié, et bien inférieur en cela au plus imparfait des animaux. Cependant je suis fait, moi aussi, pour comprendre et sentir l'immortelle Beauté! Ah! Déesse! ayez pitié de ma tristesse et de mon délire! »
Mais l'implacable Vénus regarde au loin je ne sais quoi avec ses yeux de marbre.

Charles Baudelaire
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Re: Enivrez vous ! Charles Baudelaire

Message par Victor » 18/11/2011 - 17:39:23

Familiale
La mère fait du tricot
Le fils fait la guerre
Elle trouve ça tout naturel la mère
Et le père qu'est-ce qu'il fait le père ?
Il fait des affaires
Sa femme fait du tricot
Son fils la guerre
Lui des affaires
Il trouve ça tout naturel le père
Et le fils et le fils
Qu'est-ce qu'il trouve le fils ?
Il ne trouve rien absolument rien le fils
Le fils sa mère fait du tricot son père fait des affaires lui la guerre
Quand il aura fini la guerre
Il fera des affaires avec son père
La guerre continue la mère continue elle tricote
Le père continue il fait des affaires
Le fils est tué il ne continue plus
Le père et la mère vont au cimetière
Ils trouvent ça naturel le père et la mère
La vie continue la vie avec le tricot la guerre les affaires
Les affaires la guerre le tricot la guerre
Les affaires les affaires et les affaires
La vie avec le cimetière.
J. PRÉVERT, Paroles, 1946
En ce qui concerne la recherche en sciences, Je dirais : Cherche encore !

Victor
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Re: Enivrez vous ! Charles Baudelaire

Message par Victor » 21/11/2011 - 12:41:04

Paris 42

Une chanson qui dit un mal inguérissable
Plus triste qu'à minuit la place d'Italie
Pareille au point du jour pour la mélancolie
Plus de rêves aux doigts que le marchand de sable
Annonçant le plaisir comme un marchand d'oublies

Une chanson vulgaire et douce où la voix baisse
Comme un amour d'un soir doutant du lendemain
Une chanson qui prend les femmes par la main
Une chanson qu'on dit sous le métro Barbès
Et qui change à l'Etoile et descend à Jasmin

C'est Paris ce théâtre d'ombre que je porte
Mon Paris qu'on ne peut tout à fait m'avoir pris
Pas plus qu'on ne peut prendre à des lèvres leur cri
Que n'aura-t-il fallu pour m'en mettre à la porte
Arrachez-moi le coeur vous y verrez Paris

C'est de ce Paris-là que j'ai fait mes poèmes
Mes mots ont la couleur étrange de ses toits
La gorge des pigeons y roucoule et chatoie
J'ai plus écrit de toi Paris que de moi-même
Et plus que de vieillir souffert d'être sans toi

Qui n'a pas vu le jour se lever sur la Seine
Ignore ce que c'est que ce déchirement
Quant prise sur le fait la nuit qui se dément
Se défend se défait les yeux rouges obscène
Et Notre-Dame sort des eaux comme un aimant

L'aorte du Pont Neuf frémit comme un orchestre
Où j'entends préluder le vin de mes vingt ans
Il souffle un vent ici qui vient des temps d'antan
Mourir dans les cheveux de la statue équestre
La ville comme un coeur s'y ouvre à deux battants

Le vent murmurera mes vers aux terrains vagues
Il frôlera les bancs où nul ne s'est assis
On l'entendra pleurer sur les quais de Passy
Et les ponts répétant la promesse des bagues
S'en iront fiancés aux rimes que voici

Paris s'éveille et moi pour retrouver ses mythes
Qui nous brûlaient le sang dans notre obscurité
Je mettrais dans mes mains mon visage irrité
Que renaisse le chant que les oiseaux imitent
Et qui répond Paris quant on dit liberté

Louis Aragon
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Re: Enivrez vous ! Charles Baudelaire

Message par Victor » 20/02/2012 - 10:46:36

Les enfants qui s'aiment

Les enfants qui s'aiment s'embrassent debout
Contre les portes de la nuit
Et les passants qui passent les désignent du doigt
Mais les enfants qui s'aiment
Ne sont là pour personne
Et c'est seulement leur ombre
Qui tremble dans la nuit
Excitant la rage des passants
Leur rage, leur mépris, leurs rires et leur envie
Les enfants qui s'aiment ne sont là pour personne
Ils sont ailleurs bien plus loin que la nuit
Bien plus haut que le jour
Dans l'éblouissante clarté de leur premier amour

Jacques Prévert
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Re: Enivrez vous ! Charles Baudelaire

Message par Victor » 28/02/2012 - 14:08:55

Le Rat qui s'est retiré du monde
(Recueil 2, Livre 7, Fable 4)

Image

Les Levantins en leur légende
Disent qu'un certain Rat las des soins d'ici-bas,
Dans un fromage de Hollande
Se retira loin du tracas.
La solitude était profonde,
S'étendant partout à la ronde.
Notre ermite nouveau subsistait là-dedans.
Il fit tant de pieds et de dents
Qu'en peu de jours il eut au fond de l'ermitage
Le vivre et le couvert : que faut-il davantage ?
Il devint gros et gras ; Dieu prodigue ses biens
A ceux qui font voeu d'être siens.
Un jour, au dévot personnage
Des députés du peuple Rat
S'en vinrent demander quelque aumône légère :
Ils allaient en terre étrangère
Chercher quelque secours contre le peuple chat ;
Ratopolis était bloquée :
On les avait contraints de partir sans argent,
Attendu l'état indigent
De la République attaquée.
Ils demandaient fort peu, certains que le secours
Serait prêt dans quatre ou cinq jours.
Mes amis, dit le Solitaire,
Les choses d'ici-bas ne me regardent plus :
En quoi peut un pauvre Reclus
Vous assister ? que peut-il faire,
Que de prier le Ciel qu'il vous aide en ceci ?
J'espère qu'il aura de vous quelque souci.
Ayant parlé de cette sorte.
Le nouveau Saint ferma sa porte.
Qui désignai-je, à votre avis,
Par ce Rat si peu secourable ?
Un Moine ? Non, mais un Dervis :
Je suppose qu'un Moine est toujours charitable.

Jean de La Fontaine Livre 7, Fable 4
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