Ce qui lui est reproché? d'être inégalitaire, de reproduire les inégalités sociales et d'être élitiste.
Avant d'exposer mon point de vue je vous met quelque liens histoire d'avoir les éléments clés en mains.
http://www.lemonde.fr/societe/article/2 ... id=1088072
http://www.lemonde.fr/opinions/article/ ... id=1088072
http://www.lemonde.fr/societe/article/2 ... id=1088072
http://www.cge.asso.fr/index.html (site de la Conférence des Grandes Écoles)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Grande_%C3%A9cole
http://www.enseignementsup-recherche.go ... coles.html
Avec cela vous devrait avoir une idée précise de ce qu'est le système des grandes écoles.
Le débat maintenant.
Ce système est unique au monde. Et c'est déjà un point qui lui est reproché puisque dans les autres pays les pôles d'enseignements d'excellence sont les universités. En France le système des Grandes Écoles est donc accusé de tuer les universités et de "dévalorisé" le niveau de l'enseignement français aux yeux de quelqu'un ne connaissant pas le système.
Le deuxième point est que c'est un système accusé d'être élitiste. N'ayons pas peur de le dire c'est bel et bien le rôle des Grandes Écoles que de former une élite intellectuelle, c'est donc un pur produit de l'élitisme français.
L’élitisme en France est l'attitude favorisant la formation d'une élite et l'accession des individus jugés comme étant les meilleurs aux postes de responsabilité en France. Il s'agit en ce sens d'une valeur républicaine qui se résume bien par devise révolutionnaire : La carrière ouverte aux talents, par opposition à une restriction par la naissance ; il fallait par exemple un certain nombre de quartiers de noblesse pour pouvoir être capitaine de corvette.
Et c'est bel est bien le principe retrouvé dans le système des Grandes Écoles: l'accès est ouvert à absolument tout le monde et la sélection ne se fait strictement que sur les capacités, les frais d'inscription aux concours et des écoles étant très très faible (sauf dans le cas des écoles de commerce). Quoiqu'on en dise c'est bien là le principe de base. A contrario avec le système anglo-saxon où les frais des études sont exorbitant (surtout au niveau supérieur) entrainant de facto une discrimination par l'argent et donc la naissance, la France a choisis un système égalitaire répondant au principe de mérite républicain.
Il y a donc une peur (qui a une part fondée comme toute chose) de la notion d'élite, ce qui est fort regrettable. La formation d'une élite n'est pas quelque chose de dommageable, mais l'auto-entretien de cette élite si.
C'est donc ce troisième argument est sur lequel se concentre l'essentiel des critiques, et qui est par ailleurs le seul fondé sur de véritables arguments.
On accuse le système des Classes Préparatoires et des Grandes Écoles d'entretenir les inégalités sociales. Les faits sont bel et bien là: 60% des Polytechniciens ont eu un proche Polytechnicien; ect.
On accuse donc le milieu d'entretenir un clivage où le seul but et de reproduire la génération précédente. Bien que ce soit en partie les faits comment cela peut-il être possible?
La sélection pour l'entrée en classe préparatoire se fait exclusivement sur dossier, les concours d'entrées sont anonymes(le correcteur ne peut pas connaître la personne). La sélection ne peut donc de faire sur de critères subjectifs tel le milieu social d'origine ou la couleur de peau, quoiqu'on en dise. C'est accusé de mais le système empêche en réalité ceci.
Mais alors d'où vient le problème?
De la qualité de l'enseignement insufflé à tout un chacun avant une éventuelle entrée dans le système. Là est la clef du problème et si inégalités il y a (et il y a!) c'est bel et bien de là qu'elles viennent et non du système.
Pourquoi des inégalités? L'équation est plutôt simple. Les inégalités sociales induisent des inégalités culturelles. Ce sont elles qui sont reflétées par les concours de manière évidente.
La question n'est donc pas de chercher à gommer une quelconque disparité dans les effectifs des Grandes Écoles en facilitant l'accès à des gens issus de milieux défavorisé (car faut pas chercher si ils n'y sont pas c'est qu'ils ont pas le niveau, un point c'est tout et on peut pas changer ça, juste la façon dont on acquiert le niveau en question); mais de chercher à gommer les inégalités culturelle induites par les inégalités sociales. Et ça c'est le rôle de l'Education Nationale: donner un enseignement commun à tous, apporter un soutien particulier aux personnes les plus défavorisées (pourquoi ne pas imaginer une aide aux cours particulier pour les élèves concernés qui remplacerait le père/mère ingénieur/prof/chercheur/ect. qu'ils n'ont pas? on gomme ainsi une grosse disparité des élèves en Classe Préparatoire)... bref un ensemble de mesure qui doit assurer au maximum, et dès le plus jeune âge car c'est la clef du problème, un accès à la culture et au savoir à peu près égal.
On peut aussi discuter du niveau prè Classe Préparatoire, qui est incontestablement minable est en grande partie lié au caractère minable de certains enseignements et élèves à l'université. En relevant le niveau de l'ensemble de l'enseignement avant le supérieur ont aboutirai ainsi à un meilleur lissage des inégalités, mais également niveau à l'université, faisant ombre au système des Grandes Écoles pour l'enseignement supérieur. Elles retrouveraient alors leur vocation première à former une élite d'ingénieurs, de managers... l'université offrants les autres formations.
Pour la modération: je sais que ce débat peut prendre une dimension politique... Mais ce n'est pas que ça. S'agissant d'un forum scientifique il serait regrettable de ne pas parler de l'enseignement supérieur et de ses problèmes. C'est juste de ça qu'il est question: identification des problèmes et solutions proposées.