LE MANUSCRIT FONDATEUR DE LA NOUVELLE-FRANCE DÉCOUVERT EN FRANCE

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cpqt
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LE MANUSCRIT FONDATEUR DE LA NOUVELLE-FRANCE DÉCOUVERT EN FRANCE

Message par cpqt » 07/02/2021 - 19:52:19

Le manuscrit fondateur de la Nouvelle France retrouvé en France

Un mystérieux manuscrit de 1602 qui détaille, au bénéfice du roi, les contours d’une future colonie française en Amérique aurait-été écrit de la main même de Samuel de Champlain, fondateur de Québec. Ce document inédit d’une trentaine de pages a été retrouvé par l’historien français Éric Thierry dans les archives de la Bibliothèque nationale de France. Il s’agirait d’un des plus anciens documents écrit de la main de Champlain, l’autre étant une carte de la Nouvelle-France qui date de 1607 conservée à la Bibliothèque du Congrès à Washington.

La Bibliothèque nationale de France possède un curieux manuscrit anonyme d’une trentaine de pages qui présente au roi Henri IV un projet d’établissement colonial sur la côte nord-est du continent américain. Après avoir appartenu à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés et à l’influente famille de parlementaires parisiens Harlay, le document a fini par aboutir à la Bibliothèque lors de la Révolution française. Les historiens n’y ont guère attaché d’importance, croyant avoir affaire à une fantaisie géographique. L’analyse de ce manuscrit révèle qu’il date de 1602 ou de 1603 et qu’il émane de l’entourage d’Aymar de Chaste, gouverneur de Dieppe. S’il n’est pas signé, l’écriture ressemble beaucoup à celle de la carte manuscrite de Champlain qui se trouve à la Bibliothèque du Congrès à Washington, et de multiples éléments rappellent des épisodes de la vie du fondateur de Québec. La recherche de la route de la Chine à travers l’Amérique du Nord n’est pas le moindre… Se pourrait-il que Samuel de Champlain en soit l’auteur ? C’est ce que pense Éric Thierry, docteur de l’Université de Paris-Sorbonne qui a notamment édité les œuvres de Champlain en français moderne.

Ce mystérieux document nous offre un aperçu inédit des démarches qui ont mené à la colonisation française en Amérique du Nord. Cette lettre manuscrite de Champlain adressée au roi Henry IV en 1602-03 précède son premier voyage dans le fleuve Saint-Laurent. Selon l’historien Éric Thierry : « À cette époque, Champlain vit à la cour du roi Henry IV à Paris. Le roi l’a chargé de collecter et archiver toutes les informations disponibles dur l’Amérique, parce qu’en 1602, on criant une reprise d’une guerre entre la France et l’Espagne. Henry IV aimerait bien créer une colonie en Amérique du Nord de laquelle les Français pourraient attaquer les colonies espagnoles d’où viennent l’or et l’argent qui rendent l’Espagne particulièrement puissante. »

À la cour, Champlain a accès aux cartes anglaises et hollandaises qui s’y trouvent mais surtout il fréquente les ports normands et recueillent les récits des pêcheurs et des navigateurs qui lui fournissent de précieux renseignements. C’est ainsi que dans sa lettre au roi il mentionne quatre lieux possibles pour l’établissement d’une colonie française : la baie de Chesapeake, l’embouchure de la rivière Kennebec ou celle de la rivière Penobscot dans le Maine et finalement la baie de Fundy. Curieusement le fleuve Saint-Laurent ne fait pas partie des options pour le peuplement mais l’explorateur suggère plutôt que ce fleuve pourrait offrir à la France le passage tant convoité vers la Chine. Si le peuplement français en Amérique est le grand projet du Roi, l’accès à la Chine est celui de Champlain. Il est persuadé que la source du fleuve se trouve dans le lac Zubgara, un plan d’eau situé plus à l’ouest que l’on retrouvait sur les cartes de la fin du XVIe siècle. Finalement, ce sont les renseignements fournis par les Amérindiens sur l’existence d’une immense mer intérieure (Les grands Lacs) qui vont le décider à fonder une colonie française à Québec. Le nom de « Québec » vient d’un mot algonquin signifiant « passage étroit », désignant le rétrécissement du fleuve Saint-Laurent en face de l’actuelle ville de Québec. Convaincue que le fleuve Saint-Laurent donne accès non seulement aux Grands Lacs mais également à un autre fleuve qui allait se jeter dans le golfe de Californie, il comprit qu’en contrôlant Québec et en la fortifiant, la France contrôlait non seulement une grande partie du continent mais en plus, le passage vers la Chine. En fondant à Québec en 1608 la première colonie française en Amérique, Champlain satisfait aux vœux du Roi tout en maintenant vivace son projet de découvrir ce fameux passage vers la Chine. Il va croire à cette hypothèse toute sa vie.

Source : Béland Gabriel, Un mystérieux manuscrit de Champlain refait surface, La Presse/Le Soleil, 06-08-2018, Québec, Canada

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Mais attention au piège de l’hagiographie.
Bien sûr, Champlain joue un rôle central dans la fondation de Québec, mais il n’était qu’un subalterne, son pouvoir décisionnel était limité. Pour comprendre le rôle exact de Champlain en Nouvelle-France il faut se tourner vers Henri IV. En 1603, le roi nomme Pierre Dugua de Mons son lieutenant général en Nouvelle-France et ce dernier, en 1608 mandate François Gravé du Pont pour la diplomatie avec les Amérindiens et mandate Champlain pour la construction de l’habitation de Québec. Champlain est donc redevable d’un supérieur en poste et bien qu’il négocie des alliances avec des chefs autochtones, il obéit de tout temps (1608-1635) aux ordres des monarques et dirigeants coloniaux qu’il représente. Ainsi, à aucun moment, il ne définit la politique amérindienne de la France. Il n’appliquait que la politique d’alliances de Henri IV maintenue jusqu’à la chute de la Nouvelle-France en 1763. Celui qui a finalement autorité pour conclure officiellement au nom du roi des alliances, traités de paix et confédérations avec les « princes » autochtones est le représentant officiel du roi en Amérique : Pierre Dugua de Mons. Chaque action accomplie par Champlain en Acadie (1604-1607) et au Canada (1608-1612) est donc rendue possible grâce à l’apport financier de Dugua de Mons : explorations, diplomatie avec les Amérindiens, participation aux guerres autochtones en 1609 et en 1610, découverte du lac Champlain, fondation de Québec, etc. La Nouvelle-France n’aurait pas été la même sans Pierre Dugua de Mons. L’homme et son action essentielle valent d’être reconnus.

Mais longtemps, les historiens du Québec, pour la plupart catholiques (dont plusieurs religieux), ignoreront ou sous-estimeront la contribution de Dugua de Mons à la fondation de la colonie. Entre autres raisons : il est de la « religion contraire » ou « prétendue réformée », soit le protestantisme. Dans sa jeunesse, il a pris part aux guerres de religion contre la ligue catholique et soutenait le futur roi Henri IV. En récompense, il fut nommé gentilhomme de la chambre du roi et, ensuite mandaté comme lieutenant-général de la Nouvelle-France de 1603 à 1612, il a jeté les fondements de Port-Royal (capitale de la Nouvelle-France acadienne) et a financé la fondation de Québec pendant la période 1608-1613. Cette rectification basée sur les faits historiques n’enlève rien au prestige exceptionnel de Champlain, le fondateur.
Source: Mathieu d’Avignon, « Le rêve de Champlain » ce n’était qu’un rêve, Le devoir, lundi 13-08-2018, Montréal, Canada

DÉVOUVERTE DE LA PREMIÈRE COLONIE FRANÇAISE EN AMÉRIQUE

En 1540, le roi François 1er de France décide d'étendre son royaume vers le Nouveau Monde. La première colonie française en Amérique a été établie à Cap-Rouge. De 1541 à 1543, des centaines d'hommes et de femmes venus pour créer une Nouvelle-France dirigée par Jean-François de La Rocque de Roberval et assisté de Jacques Cartier. En 2005, des vestiges de la colonie installée par Jacques Cartier et Jean-François de La Rocque de Roberval à partir de 1541 sont mis au jour. Il recèle les preuves tangibles de la première colonie française d’Amérique. Devant l'importance de la découverte, le gouvernement, par l'entremise de la Commission, lance un vaste programme de fouilles archéologiques afin de protéger ce lieu historique unique et de permettre aux générations actuelles et futures d'en bénéficier pleinement.

Plus de 6 000 artefacts du 16e siècle ont été mis au jour ainsi que les vestiges d'au moins cinq aires de construction. Des objets et des restes d'aliments de luxe laissent supposer qu'un secteur était réservé à l'élite. La présence de poterie iroquoienne et de restes de plantes autochtones attestent d'échanges entre Français et Amérindiens. D'autres objets révèlent par ailleurs qu'on cherchait activement des métaux précieux. Mais le site recèle encore bien des mystères que les spécialistes d'une vingtaine de disciplines tentent d'éclaircir. Pour en savoir plus, suivre les liens suivants.
https://www.flickr.com/photos/capitalen ... 371446191/
https://www.youtube.com/watch?v=J0CqGyK ... koqPpFiDSw

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