Mise au point par une parapentiste.
Avec les oreilles (pour les néophytes, cela consiste à replier les bouts de la voile en tirant sur les suspentes avant extérieures) on descend à -2 et ce n'est pas efficace du tout.
Avec les grandes oreilles (on tire les 2 avant extérieures) on descend jusqu'à -6 mais il faut accélérer à fond, sinon avec la traînée on risque de se mettre en parachutale, situation très instable. Cette manip permet de descendre en s'éloignant de la zone dangereuse, par exemple pour fuir un nuage qui tire.
Pour descendre vite on peut engager des 360. Cela descend à -14 mais on prend des G, attention au voile noir.
On peut aussi engager un 360 aux grandes oreilles. Cela centrifuge moins et on descend à -20 mais on flingue les suspentes avant centrales, la voile devra être révisée.
On a vu un pilote, aspiré dans un cumulonimbus, déclencher une fermeture frontale (en tirant toutes les suspentes avant) de sa voile et la maintenir en passant les pieds dans les élévateurs (les sangles qui relient les suspentes à la sellette). Cela montait à +30 et de cette façon il ne monta pas trop dans le cunimb, puis une fois craché par le nuage il sortit le parachute de secours mais il était dans la dégueulante du cunimb (de l'air qui descend) et il se posa durement en se tassant deux vertèbres.
Avec un paramoteur ou un ULM paramoteur, le problème se complique parce que ce n'est pas aussi manoeuvrant qu'un parapente, mais il est aussi plus simple parce que les voiles sont "béton", avec des profils de voiles-école très faciles à piloter.
L'accélérateur aux pieds agit par un mouflage sur le calage de la voile, pour la rendre plus piqueuse. C'est inutile avec un paramoteur, on a justement le moteur pour accélérer et dans le cas d'un chariot-ULM les pieds servent à diriger le chariot au sol. Pour modifier éventuellement le calage de la voile, on utilise des trims. C'est un dispositif avec des sangles sur lesquelles sont affichés des crans, la manip se fait à la main AVANT de décoller. Quand on veut accélérer, on relâche la tension des trims mais pour la manip inverse ce n'est pas gagné.
Certains parapentes sont équipés de trims, c'est intéressant surtout sur les mini-voiles utilisées en vol-rando en montagne. Une voile trimée à fond n'avance pas mais rend le décollage plus facile sur terrain très court. Une voile détrimée vole très vite, sensations à la clé, et elle se pose aussi bien.
On comprend alors que les trims soient efficaces pour décoller un paramoteur (il faut déjà le porter) en quelques pas, la voile gonflant très vite et prenant très vite en charge. Avec un chariot-ULM cela raccourcit aussi le temps de montée de la voile (c'est bon pour la sécurité) et la distance de décollage. Une fois en vol, on remet les trims au neutre.
Mes lecteurs auront donc bien compris que la machine "volante" présentée dans l'article ait quelques limites qui me font rigoler et douter de sa viabilité : comment, depuis l'habitacle, le pilote pourrait-il agir sur le calage de la voile ?
Dans ce style je verrais plutôt un engin avec une voile delta d'ULM pendulaire, munie d'un système pour la replier quand on roule et la déployer pour décoller... mais un delta ou un ULM pendulaire se pilotent avec un trapèze, ce qui revient à déplacer le centre de gravité de l'engin sous l'aile et depuis l'habitacle fermé de l'engin "Pégase" il y aurait aussi des difficultés.
Quand je me tapote le menton, il y a quelques raisons.
