1) Signaux électromagnétiquesLes signaux mesurés sont des signaux radio = ondes électromagnétiques de basse fréquence. Note : la lumière visible correspond à des ondes électromagnétiques de haute fréquence. Physiquement lumière et radio c'est la même chose. Seule la fréquence change.
Maintenant on a aussi : longueur d'onde = vitesse de la lumière / fréquence
Donc nos ondes radio de basse fréquence ont une grande longueur d'onde.
Exemple : à 100MHz la longueur d'onde est d'environ 3 mètres. (Le visible c'est 400 à 800nm !)
2) Antenne radioEnsuite pour détecter une onde électromagnétique il faut une antenne. Elle peut avoir
des trous de l'ordre de la longueur d'onde. Les trous ca a l'avantage d'être pas cher et léger

Si vous avez bien suivi vous devez maintenant comprendre qu'un grillage peut faire office d'antenne dans les grandes longueurs d'ondes. Alors que pour du visible ca ne marchera pas car les trous sont bien plus grands que la longueur d'onde. C'est facile à vérifier vous pouvez voir à travers un grillage. Si vous pouviez voir dans le domaine radio le grillage apparaitrait comme un miroir !
Hormis les différences d'échelle les ondes radio se comportent en tout point comme la lumière.
3) RadiotélescopeEn optique (valable en radio aussi !) il y a une loi dite : limite de diffraction. De façon simplifiée elle dit que plus on veux distinguer deux points très proches, plus il faut collecter la lumière sur une grande surface. Et pareil quand la longueur d'onde augmente : c'est pourquoi les radio télescopes normaux sont de grandes structures (qui heureusement peuvent comporter beaucoup de trous).
Mais sur un télescope une grande antenne ne fait pas tout. Il faut encore focaliser la lumière/radio pour en faire une image. Ça nécessite de donner une forme aux antennes/miroirs, typiquement des paraboles.
Voici le radiotélescope de Nancay. L'antenne au fond collecte les ondes radio venant du ciel. Comme vous le voyez il s'agit d'une sorte de gros grillage, et pourtant dans le domaine radio il se comporte comme un mirroir. Vu qu'il est à environ 45 degrés les ondes radio sont réfléchies à l'horizontale vers la seconde antenne. Celle-ci à une forme parabolique qui renvoie les ondes radio vers le bâtiment au milieu qui doit renfermer le détecteur à proprement dit. Le signal est focalisé de manière à produire directement une image, en ondes radio certes.
[img=]http://www.teamtech.fr/RadiotelescopeNancay.jpg[/img]
4) InterférométriePour obtenir de meilleures images du ciel il faut faire encore plus grand : pas évident. On peut faire des choses très grandes en posant simplement des antennes par terre : mais on doit suivre la courbure du sol. Si on ne donne pas une forme précise à l'ensemble on ne pourra pas focaliser les ondes en un point pour former une image.
L'astuce c'est que f
ocaliser l'image revient à faire une opération mathématique : la transformée de Fourier inverse. L'idée est donc de faire cette opération de façon mathématique et non de façon physique.
Sur une surface immense on va poser plein de petites antennes autonomes : chacune est un mini radiotélescope qui mesure le signal radio là où il est disposé. Un ordinateur récupère ensuite les milliers de signaux individuels et effectue mathématiquement l'opération équivalente à la focalisation : il créé une image à partir d'une zone de collection gigantesque. On a un super télescope radio capable de distinguer des objets très proches.
J'espère que c'est assez clair et abordable
Bonus : Pourquoi on fait ca dans le domaine radio et pas dans le domaine visible ?C'est simple, pour effectuer la dite opération mathématique il faut mesurer précisément la phase des signaux radio sur chaque mini-antenne.
Imaginez une sinusoïde de 3m de long. Avec une règle graduée en millimètres vous pouvez mesurer la phase avec une précision de 1mm sur 3m.
Par contre dans le visible la longueur d'onde fait entre 400 et 800nm... avec votre millimètre de précision vous n'allez pas bien loin... Même avec tous les moyens que vous pouvez imaginer il sera toujours plus difficile de mesurer la phase sur un signal de petite longueur d'onde.
Note : on fait quand même de l'interférométrie optique ! Mais dans ce cas on procède différemment : au lieu de mesurer la phase puis faire une opération mathématique, on fait interférer les signaux de manière à réaliser cette opération de manière physique.
La grande différence c'est qu'en mesurant directement la phase il est aisé d'envoyer l'information sur un réseau de communication. Alors que pour envoyer des signaux optiques bruts il faut un chemin optique parfaitement maitrisé, ce qui n'est faisable que sur des courtes distances. Par exemple entre les télescopes du VLT ca se fait. Mais pas moyen de faire cela au niveau d'un continent comme ca se fait en radioastronomie.