[News] Dépression : prévenir l'absence et gérer le retour au travail

Message par **Isabelle** » 19/12/2012 - 12:00:27

Selon l’Organisation mondiale de la santé, la dépression sera la première cause d’incapacité au travail d’ici 2020. Le professeur Marc Corbière, chercheur au Centre d'action en prévention et réadaptation de l'incapacité au travail (CAPRIT), s’est penché sur les perceptions et actions de divers acteurs clés de l’organisation du retour au travail de travailleurs s’étant absentés pour une dépression. Le 23 novembre avait lieu la 1re Journée thématique de la Chaire de re...

cisou9 · Message par **cisou9** » 19/12/2012 - 17:33:08

«En résumé, les cinq constats auxquels nous sommes arrivés relèvent l’importance de savoir identifier les signes précurseurs de la maladie, de conserver le lien employeur-employé pendant l’absence, de bien préparer l’accueil lors du retour au travail, de planifier si nécessaire des accommodements au retour et de sensibiliser les organisations aux besoins de formation», dit le chercheur principal.

Ils sont bien brave les québécois, mais en France dans le cas considéré, l'employeur va faire le maximum pour se débarrasser d'un salarié à risque !!! :jap:

passant · Message par **passant** » 20/12/2012 - 11:20:45

Je pense que cela dépend de la taille de l'entreprise dans le cas du privé en France, mais qu'en est-il des salariés touchés par la dépression dans l'administration...

macland · Message par **macland** » 20/12/2012 - 16:17:10

passant a écrit :Je pense que cela dépend de la taille de l'entreprise dans le cas du privé en France, mais qu'en est-il des salariés touchés par la dépression dans l'administration...

Citation:...L’important, c’est de conserver un lien qui permet de mettre le rétablissement de la personne au cœur de la discussion et non le retour comme tel, l’objectif étant de rassurer l’employé et non pas de lui mettre de la pression.

...et dans le cas d'un chômeur ???... Je suis, malheureusement passé par cette étape (chômage) et certains que j'ai cotoyés ne l'on pas très bien vécu, d'autant que la recherche d'emploi est souvent vécue comme une pression... :bon:

StarDreamer · Message par **StarDreamer** » 25/12/2012 - 11:47:06

Je pense aussi que le monde du travail en France gère très mal la dépression.

Plusieurs aspects :
- la dépression n'est pas considérée comme une maladie, mais un simple "coup de blues" ; alors que c'est justement une maladie essentiellement non-psychologique car composée en grande partie d'une dé-stabilisation de la production des neuromédiateurs du cerveau.
- le milieu médical traite à coup de médocs la dépression, au lieu de fournir un environnement sain et des clés pour aider le patient à sortir de sa dépression (mes propos paraissent contradictoires avec l'aspect chimique de la dépression, mais le problème chimique dans le cerveau du dépressif ne se résout pas nécessairement avec un apport chimique complémentaires ; on pourrait parler de somatologie inverse : à savoir qu'un traitement "psycho" -le terme est inadéquat, mais vous êtes assez intelligents pour comprendre ce que je veux dire- permet d'aider à compenser un problème d'ordre chimique interne ; la puissance du cerveau).
- comme toute maladie, la dépression ne se soigne pas plus vite que la musique.
- un employeur considérera un dépressif comme une personne à risque : s'il a déjà eu une dépression, il en aura une autre.
- un co-salarié considérera un dépressif comme une personne à risque : le collègue est moins fiable, car il a déjà présenté une faiblesse ; pire, il pourrait même être contagieux !
-> corollaire : le salarié (ou chômeur) dépressif va garder cela pour lui, et boucler la spirale ...

Le comportement dans la vie :
- l'entourage va se méfier du dépressif
- la famille va l'encourager à aller mieux, avec les plus mauvaises recettes qui soient.
- une très petite entreprise (souvent familiale, très souvent paternaliste) essaiera de son mieux de "sauver" l'employé mais aura la problématique de l'argent : l'employé en arrêt long lui coûte énormément ; et je pense que l'atmosphère sera pesante de "bien faire attention" au retour du salarié ; de plus, avec l'intimité des très petites boites, le salarié lui-même pourra ressentir ce poids, voire de la honte, et quitter de lui-même.
- dans les boites moyennes, le critère économique sera souvent le premier facteur.
- dans les grosses boites, la salarié sera souvent mis au placard, si possible "oublié".
- dans les administrations, l'argent n'étant pas un critère (hé oui...), il risque de finir avec de très très longs congés chez lui.
- pour les chômeurs, ça va déguster avec pole emploi qui va lui mettre la pression pour rester en maladie (baisse des chiffres du chomage), et l'assurance maladie qui va tout faire pour le sortir de l'arrêt et le renvoyer à pole emploi (baisse des coûts de l'assurance maladie).

Malgré des formations que j'ai pu avoir sur la gestion de la dépression dans mes équipes, je me sens quand même toujours en difficulté pour gérer les cas lorsqu'ils se présente, et je constate -à chaque fois- les dégâts créés par l'entourage autour de la personne qui a besoin d'aide.
Le problème me semble global dans la gestion de la dépression, et le patient se retrouve hélas souvent seul.

passant · Message par **passant** » 25/12/2012 - 23:46:13

Un point de vue relationnel dans l'entreprise.

L'entreprise est un terrain de relations humaines et ce terrain peu amener une personne devenue salariée de l'entreprise à vivre des relations qu'elle ne connaît pas, des relations vécues comme dangereuses pour elle. Si cette personne ne possède pas les bonnes armes psychologiques pour faire face à ces relations et bien cette personne se sentira certes attaquée mais blessée aussi, et peut être blessée profondément et cela jusqu'à en mourir. Le suicide alors.