Bonjour
-La mémoire procédurale des gestes sur le monde est la première à se mettre en place ; la mémoire semantique des connaissances sur le monde s’installe en suite ; enfin la mémoire épisodique da son identité au sein du monde devient opérationnelle en dernier lieu.
-Notre mémoire est doublement fragilisée : elle n’est ni un enregistrement définitif ni un enregistrement fidèle. Même deux individus ayant vécu ensemble un événement pourront avoir des souvenirs respectifs des détails sensiblement, voire radicalement différents et carrément contradictoires.
-A noter qu’un stress aigu ou une émotion excessive peut bloquer la mémorisation ! Ces situations démontrent que l’oubli n’est pas le résultat d’une simple usure mécanique mais qu’il s’intègre dans une dynamique mémorielle polyfactorielle. L’oubli est vraisemblablement la clé de notre équilibre cognitif et affectif : sans lui, nos fonctions cognitives seraient engorgées ; sans lui, notre vie affective serait saturée d’émotions ; sans lui, nous resterions immuables et notre personnalité ne profiterait d’aucun acquis. L’oubli, que ce soit l’effacement de certaines informations ou l’absence d’accès à celles-ci, protège notre état de conscience d’un trop grand nombre d’informations parasites, pas toujours indispensables.
La mémoire est toujours sélective : l’environnement facilite la sélectivité de la mémoire, car l’usage qu’on fait de sa mémoire renforce certaines aptitudes.
N.B. :Les éléments constitutifs d’un souvenir sont éparpillés dans le cerveau. Ni le circuit de Papez ni le circuit amygdalien ne conservent d’informations dans leur sein : celle-ci sont stockées dans plusieurs régions situées dans les parties posterieures du cerveau. Un souvenir n’est pas stocké sous une forme globale en en endroit précis. Un souvenir n’est donc pas un livre rangé sur un rayonnage ; c’est un livre éclaté dont toutes les pages ont été éparpillées dans le cerveau. Les souvenirs ne sont pas conservés, mais reconstruits lors de chaque évocation. Evoquer un souvenir ce n’est donc pas retrouver un livre dans une bibliothèque ; c’est le reconstituer en récupérant le plus grand nombre de pages. De façon paradoxale, on pourrait dire que nous ne conservons pas les souvenirs des épisodes vécus, mais plutôt celui de la capacité à les générer ! Se souvenir, c’est évoquer de manière synchrone les composantes d’un souvenir et leurs liens, tous multidistribués au niveau du cortex cérébral.
P.S. : Les drogues en général et le cannabis en particulier sont dangereux pour la mémoire et la cognition. Une fois qu’il est fixé sur les récepteurs CB1 des hippocampes, le cannabis perturbe les mécanismes biochimiques impliqués dans la mémorisation (phénomène de potentialisation à long terme). Rien d’étonnant donc à ce que l’on observe des conséquences sur la mémoire et la cognition même en cas de prise occasionnelle. Les enfants des femmes ayant régulièrement fumé du cannabis pendant leur grossesse, auraient à l’âge de 9 à 12 ans des troubles cognitifs et comportamentaux minimes mais définitifs, faits d’impulsivité et de difficulté d’apprentissage. ....Amen