Bonjour
-Lorsque nous subissons un stress très important, la réaction de survie lutter-fuir-s’immobiliser déclenche une forte libération de cortisol, une hormone qui peut interrompre temporairement le fonctionnement de l’hippocampe et bloquer la formation des souvenirs implicites. Mais cette intense réaction qui conduit au blocage des souvenirs explicites accroît dans le même temps l’encodage de la mémoire implicite émotionnelle, inscrivant dans des circuits neuronaux qui impliquent l’amygdale, la trace inconsciente de l’expérience traumatique originelle. Ces souvenirs implicites pourront éventuellement réapparaître ultérieurement sous la forme de flashbacks, d’émotions saisissantes et explosives.....
-Peut-on effacer un souvenir traumatique ? Oui, il suffit de le réévoquer tout en affaiblissant, au même moment, les synapses excitées par ce rappel en mémoire. -Les psychothérapies d’inspiration cognitivo-comportementale déconditionnent la peur et le flot de pensées de la victime. En gros, le thérapeute "désinstalle le logiciel" de la peur : l’objectif est que la victime réduise ses comportements d’évitement, qu’elle ne réagisse plus négativement lors de la confrontation à un contexte similaire à celui de l’accident, qu’elle diminue l’intensité de ses réactions émotionnelles. Cette thérapie cognitive et comportementale est une véritable intrusion apaisante dans les systèmes de mémoire des victimes. En ce sens, c’est une manipulation thérapeutique de la mémoire, qui va bien au-delà d’un simple effet placebo
N’oublions jamais que ce sont nos deux mémoires, l’explicite et l’implicite, qui constituent le socle de notre identité
Nous ne nous souvenons pas seulement du résultat factuel, bon ou mauvais, mais aussi de son aspect émotionnel qui nous donne un sentiment intense de familiarité lorsque nous revivons notre passé.
L’amygdale est déjà presque complètement formée à la naissance, la mémoire émotionnelle (dont l’épicentre est l’amygdale) commence elle aussi bien avant les souvenirs explicites.