Chevaux domestiques kazakhs modernes.
© Ludovic Orlando, Natural History Museum of Denmark, CNRS
Chevaux de Przéwalski (sauvages), réserve de réintroduction de Seer, Mongolie.
© Ludovic Orlando, Natural History Museum of Denmark, CNRS
En étudiant les variants portés par certains gènes spécifiques, ils ont pu déduire que les chevaux scythes arboraient une diversité de couleurs de robe, allant du bai au noir, en passant par l'alezan. Ils ont aussi révélé un total de 121 gènes sélectionnés par les éleveurs scythes, impliqués pour la plupart dans le développement des membres supérieurs – les Scythes semblaient préférer les chevaux de morphologie trapue – mais aussi dans le développement des glandes mammaires, ce qui corrobore l'utilisation du lait de jument depuis des millénaires.
Fouille du site Kurgan Arzhan 2 (Tuva, Sibérie), 7e siècle avant notre ère.
Tombe 16. Vue de 14 squelettes de chevaux exhumés.
© Michael Hochmuth, German Archaeological Institute, Berlin
Tombe fouillée sur le site archéologique Alaas Ebé, district de Churapchinsky, Yakutie, Russie.
Mission archéologique française en Sibérie orientale (MAFSO).
© Eric Crubézy
En comparant la diversité génétique de ces chevaux anciens à celle des chevaux actuels, les auteurs ont découvert qu'un effondrement démographique a eu lieu au cours des 2 300 dernières années, entraînant une chute de la diversité génétique des chevaux. En cause: les pratiques d'élevage, qui ont impliqué un nombre de plus en plus restreint d'étalons dans la reproduction – si bien que les chevaux domestiques actuels partagent presque tous le même chromosome Y, contrairement aux chevaux scythes. Ces phénomènes se sont accompagnés d'une accumulation de mutations délétères. L'accumulation relativement récente de ces mutations délétères – retrouvées chez tous les animaux domestiques – contredit l'hypothèse dite du « coût de la domestication », selon laquelle cette accumulation se produit dès les premiers stades de la domestication.
Dans le cadre du projet ERC Pegasus dirigé par Ludovic Orlando, les chercheurs vont maintenant étendre leurs travaux de paléogénétique à d'autres cultures humaines afin de comprendre comment la domestication des chevaux a influencé le destin des civilisations.
Pour plus d'information, une vidéo de l'Université de Copenhague est disponible (en anglais): https://youtu.be/PLwJDB94LMI
Pour plus d'information sur le projet ERC Pegasus: http://orlandoludovic.wixsite.com/pegasus-erc
Notes:
(1) Des chercheurs d'autres laboratoires français ont apporté leur contribution à ces travaux, à l'Institut Jacques Monod (CNRS/Université Paris Diderot), au laboratoire Archéozoologie, archéobotanique: sociétés, pratiques et environnements (CNRS/MNHN) et au laboratoire Archéologies et sciences de l'Antiquité (CNRS/Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/Université Paris Ouest Nanterre La Défense/Ministère de la Culture et de la Communication).
Source: CNRS