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Afin de mieux comprendre l’impact des cours en ligne sur la réussite des étudiants universitaires et de mesurer l’intérêt qu’ils suscitent, 1459 étudiants de première année à l’UNIGE ont participé à une étude de la Geneva School of Economics and Management (GSEM) de l’UNIGE. Pour suivre leurs huit cours obligatoires couvrant des matières telles que les mathématiques ou l’économie, des étudiants se sont vu proposer de manière aléatoire des cours en ligne et d’autres en présentiel. Le contenu des cours a ensuite été associé à des examens spécifiques pour évaluer le niveau de connaissances. Chaque étudiant avait la possibilité d’assister aux cours en présentiel si il ou elle le désirait. Les données de cette étude ont été recueillies avant la crise sanitaire du Covid-19.
Le fossé des inégalités se creuse
Les résultats de l’étude révèlent que les cours en ligne améliorent de 2,5% les résultats des examens des étudiants à haut potentiel, mais qu’en parallèle, les résultats des étudiants avec des difficultés d’apprentissages diminuent de 2%. «L’accès à l’enseignement en ligne semble creuser le fossé entre les étudiants doués et les moins doués. C’est un fait dont les universités du monde entier devraient prendre note, car le coronavirus accélère le passage à l’apprentissage en ligne,» rapporte Michele Pellizzari, codirecteur du GSEM et coauteur de l’étude.
L’étude constate que les étudiants adoptent des comportements différents face aux options de cours en ligne, en fonction de leurs capacités d’apprentissage. Par exemple, lorsque la météo est mauvaise, les étudiants ayant les meilleurs résultats choisissent souvent d’étudier seuls à la maison, alors que celles et ceux ayant moins de facilité font un effort supplémentaire pour assister aux cours en présentiel. En outre, les étudiants à haut potentiel choisissent le streaming lorsqu’il est proposé alors que les étudiants en difficulté préféreront là aussi le présentiel. Selon les auteurs, ces différents comportements créent des inégalités éducatives quand le streaming est introduit.
Un engouement limité
De manière globale, s’ils ou elles en ont le choix, les universitaires préfèrent assister à des cours en présentiel. Ils/elles optent pour la solution en ligne seulement lorsqu’ils/elles sont confrontés à des situations inattendues, causées par la maladie ou même par une météo peu clémente. Ainsi, le fait de proposer des cours en streaming ne réduit la participation en présentiel que de 8%. «De tels chiffres ne permettent donc pas de résoudre les problèmes actuels de surpopulation des auditoires dans l’enseignement supérieur,» note le chercheur.
L’étude contribue à montrer l’impact de l’apprentissage en ligne sur les résultats et en pointe les limites. En raison de la crise sanitaire actuelle et de la pénurie de place en salle de cours, ces données sont utiles pour les établissements d’enseignement supérieur du monde entier. L’article propose en outre des solutions efficaces d’apprentissage hybride, où le streaming complète l’enseignement en présentiel. «Plus de données sont néanmoins nécessaires pour tirer des conclusions définitives sur les cours entièrement en ligne,» conclut Michele Pellizzari.
Cette étude a été réalisée en collaboration avec l’EPFL et l’Université de St-Gall.
Source: Université de Genève