Jayxee a écrit :Je peu me tromper, mais il me semble bien que c'est le contraire, plus on est lourd moins on est sensible aux phénomène aérologiques (plus d'innertie, plus grand donc moins sensibles et phénomènes locaux etc...). C'est plutot pour les petits qui suivent avec les turbulence de sillage que ca pose des pb.
Tu as raison pour les micro-turbulences... qui ne sont dangereuses que pour les "micro-machines" (ULM, etc.)
Mais pour les macro-phénomènes comme les cisaillements de vent et les downbursts, l'inertie des avions est un inconvénients. Les premiers à s'écraser à cause de cela étaient les B747, et il a fallu plusieurs crashes mortels avant d'avoir compris la cause. Depuis, des études très sérieuses ont été faites à ce sujet, et des solutions trouvées (prévention, mesures...)
Imagine que la couche d'air près du sol se déplace de façon à ce que l'avion ait le vent de face au décollage, mais à 2000', l'avion entre dans une couche d'air qui se déplace de façon à ce que le vent vienne dans le dos. Si le vent est de 20 kt de face au décollage et par exemple 30 kt dans le dos après le cisaillement, cela fait 50kt de vitesse aérodynamique en moins (celle qui fournit la portance). Un avion léger s'adaptera vite: son klaxon de décrochage fera "pouèt pouèt" puis il récupèrera (je parle d'expérience). Mais un avion lourd qui a, comme tu le dis, plus d'inertie, gardera sa trajectoire plus longtemps et aura donc le temps de décrocher... et donc de s'écraser (dieu me préserve de cette expérience! )
Il y a aussi le problème des turbulence de sillage, qui non seulement limiteront les mouvements après le décollage ou l'atterrissage d'un avion "extra lourd" mais aussi causeront des dégâts au sol. L'espacement pour un "léger" derrière un A380 passera sans doute à 10 minutes, et 5 ou 6 pour un "lourd".
A Bruxelles National, les tuiles du village de Steenokkerzeel se détachent à chaque passage d'avion lourd, et parfois, c'est beaucoup plus que des tuiles ! Un collègue a "décollé" et a été projeté à une vingtaine de mètres sur le côté par la turbulence de sillage ... d'un "moyen" (B737) (il se trouvait accidentellement près de la piste là où l'avion atteignait sa vitesse de décollage).
Ces phénomènes ne sont pas négligeables.
Quant aux frais engendrés par le A380, ils découragent beaucoup d'aérodromes, qui ont décidé de ne pas les engager pour le moment. Pareil pour les compagnies aériennes: le problème qui se pose est le hangar d'entretien, qui devra être construit sur mesure, et le stock des pièces de rechanges. Pour les autres Airbus, les pièces sont standards par "famille" par exemple du A318 au A321, ce sont les mêmes.
Les compagnies qui n'achèteront que peu de A380 ne pourront pas se permettre de tels investissements, mais elles vont se grouper pour créer des centre d'entretien communs.
Crois-moi, tout cela n'est pas si simple, même si c'est toujours solutionnable: cela le sera si l'avion est un succès, mais ce sera un frein au début, et certains points d'interrogations ne seront pas résolus tout de suite.
