batman93 a écrit :je ne sais pas si je dois pleurer ou pas mais je suis un peu atterré ...
4/ Ne confondez pas un planeur et un A320. Le premier est fait pour... planer ! Tout avion peut planer, en effet, mais ce que l'on appelle la finesse varie beaucoup d'un avion a l'autre. Plus elle est élevée, plus l'avion peut voler loin sans moteur (ou sans l'énergie de courants ascendants) : une finesse de 50 (un planeur normal) lui donne la possibilité théorique de parcourir 50.000 mètres s'il se trouve a 1.000 de hauteur - un Airbus a une finesse de 20 (sources variables) ; la navette a une finesse de ... 1 (mais ca plane quand même).
20 c'est déja pas mal du tout quand on voit la taille de la bète ! ) - la finesse n'est pas liée a la masse).
Ceci dit une fois de plus un A320 ne reagit pas aussi vite qu'un planeur...
Oui mais non, un avion c'est toujours un avion, piloter c'est toujours piloter que ce soit un airbus sans moteur qu'un planeur, la mécanique de vol et l'aérodynamique sont toujours la mécanique de vol et l'aérodynamique que ce soit sur Mirage, Airbus, planeur.
Piloter avec une finesse de 20 ce n'est pas un exploit. On avait des finesses de 25 sur les vieux planeurs bois et toile des années 60 / 70 quand j'ai commencé à voler. Quand les premiers planeurs en résine fibre de verre comme les Astir sont arrivés avec leurs 35 de finesse c'était pour nous grandiose et révolutionnaire. Presque magique, ça a bouleversé toute l'organisation du monde vélivole en quelques années.
Ca nous a ouvert des perspectives de distances de vol impossibles à l'époque et ça nous a même permit de découvrir la voltige douce à 2,5 g max.
Si, quand on sait y faire, un A320 réagit tout aussi vite qu'un planeur. Il y a des astuces qu'on découvre très vite pour y arriver. Il suffit juste de se souvenir de sa mécanique de vol et de son aérodynamique des cours et s'en servir.
Je rappelle aussi que le pilote était non seulement pilote de planeur, ce qui leur a sauvé la vie, mais aussi ancien pilote de chasse, ce qui implique des réflexes à des situations de vol autrement plus stressantes et plus complexes qu'en avion de ligne. (le combat aérien, le vol supersonique, la voltige, etc, tout ce qui n'existe pas dans les vols de touristes d'avions de ligne)
Le simple fait qu'on soit d'abord pilote de chasse et ensuite pilote de ligne et jamais l'inverse devrait vous faire vous poser des questions.
Pour certains il a fait son boulot, c'est vrai.
Mais sachez que tous les pilotes de lignes sont loin d'être capables de réagir aussi vite et aussi impeccablement.
J'en ai vu être incapables de sortir de vrille en moins de 3 tours (même avec instructeur à bord, même sur un avion extraordinairement facile à sortir de vrille) alors que pour la plupart d'entre nous, mettre plus d'un tour pour sortir est une catastrophe.
Il y a très longtemps j'ai volé avec des pilotes de ligne Air France, Uta, Air Inter. Des catastrophes volantes telles que certains se faisaient régulièrement interdire de vol et que les pilotes de chasse eux même les fuyaient.
Dans mon club on avait 5 pilotes de ligne, et bien ils nous ont tous crashé au moins un planeur. Et aucun des 35 pilotes de chasse n'en a jamais abimé un seul tout en volant 20 fois plus par an que les cdb. On a fait les comptes, c'est hallucinant.
J'en ai vu un se vanter de ses 3700 heures de 727 mais lors d'une carafe moteur en Mooney être incapable de réagir et de prendre les commandes pour le poser dans un champs. C'est son voisin pilote de planeur qui a posé le Mooney dans un champs labouré alors que le CDB,une fois posé il a fallu lui dire "he ho Jacques ça y est on est posés !" alors qu'il en était encore en train d'affoler tout le monde à la VHF et de chercher une check list...
Je peux vous raconter des "gags" de pilotes de lignes par dizaines de ce genre.
Il y en a un qui devait faire le trajet Chartres, Chateaudun, Le Mans, Chartres. Et bien il s'est retrouvé par grand beau temps à.... Evreux !!!
Il a traversé Paris il n'a rien vu !!!
Cdb sur 747 cargo quand même !
Celui là avait un un jour une lubie, comme ça leur arrive presque tous quand ils ont quelques milliers d'heures de vol et la quarantaine : atterrir sans arrondir pour économiser de la distance de piste, tant pis pour le fret bousillé, tant pis pour les pneus éclatés, les fusées de trains pliées, les longerons d'ailes tordus, les saumons d'ailes éclatés sur le béton de la piste, etc.
Viré au service météo.
Donc pilote de ligne ne veut pas dire grand pilote qui assure forcement, comme dans tous les métiers, il y en a de fabuleux (en général ceux là viennent de l'armée) et des catastrophiques qui ne font pas long feu, ceux qui se contentent d'appliquer les consignes commerciales en oubliant qu'ils ont un avion dans les mains.
Vous avez vu le crash du DC9 au Portugal récemment ?
Les gars se sont conformés aux consignes commerciales qui étaient de ne pas faire de check cockpit lors d'une deuxième tentative de décollage.
Hors entre temps l'avion était passé au mains des mécanos qui avaient remis les volets et les becs à zero.
Les gars ont donc redécollé sans vérifier la position des volets et des becs, et forcément à la rotation décrochage et ils se sont retrouvés dans la boue l'avion disloqué en feu et des centaines de morts.
N'oubliez pas que ce genre de pilotes ça pullule aussi dans les avions que vous prenez pour aller en vacances ou pour vos voyages d'affaires, qu'il n'y a pas que des héros anciens pilotes de chasse et pilotes de planeurs.