Le Rafale monoplace livré à l'armée de l'air
Mont-de-Marsan : Thierry Vigoureux
[04 juin 2005]
L'armée de l'air vient de tourner une page de son histoire. Elle a en effet reçu hier à la base de Mont-de-Marsan le Rafale monoplace C qui entrera en escadre dans un peu plus d'un an à Saint-Dizier. A la fin de ce mois partent en retraite le Mirage IV (dissuasion nucléaire, reconnaissance) et le Jaguar (chasseur bombardier). Le Rafale, premier avion polyvalent au monde, doit en effet remplacer à terme les sept types d'appareils de chasse et de combat de l'armée de l'air et de la marine. Ces économies d'échelle permettent de conserver sensiblement les mêmes capacités opérationnelles avec 300 avions contre 450 il y a dix ans.
Le premier vol du Rafale C d'expérimentation date de 1991 et le premier escadron devait être opérationnel en 2000. «Ce glissement a renchéri les coûts de développement, mais le Rafale réussit la performance de rester un programme financièrement maîtrisé, grâce à la baisse des prix de série à laquelle est parvenue l'industrie», indique Charles Edelstenne, président-directeur général de Dassault Aviation (*) lors de la cérémonie de réception à Bordeaux-Mérignac où sont assemblés les appareils. Au total, le programme est estimé à 26 milliards d'euros étalés sur trente ans pour 294 avions. «Le choix était hardi de réaliser un avion polyvalent. C'est un instrument inégalé, déjà très apprécié par les pilotes de la marine sur le porte-avions Charles-de-Gaulle», ajoute François Lureau, délégué général de la Direction générale de l'armement (DGA) qui gère les commandes militaires pour l'Etat. «La polyvalence de cet avion multimissions, c'est une souplesse d'emploi pour le gestionnaire de la flotte mais aussi pour le commandement lors des opérations car le Rafale a la capacité d'effectuer plusieurs types de mission au cours du même vol comme interdire l'espace aérien à un ennemi, puis attaquer un objectif au sol», explique le colonel Duquenoy, officier de programme Rafale lors de l'arrivée de l'avion au centre d'expériences aériennes militaires de Mont-de-Marsan. C'est ici que vont être définis le mode d'emploi optimal de l'avion et les procédures de formation des pilotes et des mécaniciens avant la mise en service opérationnelle à Saint-Dizier à l'été 2006.
Snecma (moteurs), Thales (électronique et radar), MBDA (missiles) sont les principaux partenaires du Rafale. A Mérignac, un hall entier est consacré à la chaîne de construction. Les cadences de production, actuellement 11 appareils livrés cette année, vont progressivement augmenter pour atteindre un avion et demi par mois en 2008. Une précision donnée par la DGA : la répartition entre les versions monoplaces et biplaces serait vraisemblablement de deux tiers et un tiers. Des chiffres inverses de ceux généralement annoncés qui n'ont toutefois pas été validés par le chef d'état-major de l'armée de l'air.
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A quand un dossier sur le Rafale dans Techno-science ?
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