Coup dur pour Galileo: deux satellites envoyés sur une mauvaise orbite
Deux satellites Galileo envoyés vendredi par une fusée Soyouz n'ont pas atteint l'orbite prévue et il semblait "compliqué" de les remettre sur la bonne trajectoire, ce qui menace d'un nouveau retard le système de navigation européen censé concurrencer le GPS américain.
Selon les premières analyses effectuées, "une anomalie se serait produite pendant la phase de vol de l'étage supérieur Fregat, conduisant à une injection des satellites sur une orbite non conforme", a précisé Arianespace, la société responsable du lancement, dans un communiqué diffusé samedi soir.
Les deux satellites Galileo Sat-5 et Sat-6 "sont stables et ne présentent aucun risque pour la population".
Interrogé sur la présence en quantité suffisante de carburant à bord des satellites pour leur permettre de regagner la bonne orbite, Jean-Yves Le Gall, président du CNES, a répondu: "c'est la bonne question, c'est la question que nous nous posons".
"On devait être sur une orbite circulaire de 23.000 km d'altitude, et l'orbite n'est pas circulaire, elle est elliptique et plus basse, aux alentours de 17.000 km, ce qui veut dire qu'on a du mal à remplir la mission", a précisé l'ancien patron d'Arianespace.
Le lanceur russe Soyouz avait quitté son pas de tir, le décollage et la première partie de la mission se sont déroulés normalement. "Ce n'est qu'après la séparation des satellites, et en temps différé, que l'exploitation progressive des informations fournies par les stations de télémesure de l'ESA et du CNES a révélé que l'orbite atteinte n'était pas conforme à celle attendue", précise Arianespace.
"Il est encore trop tôt pour connaître les causes de cette anomalie. Mais elle a mené à une erreur d'injection des satellites qui n'ont pas rejoint l'orbite visée", a déclaré à l'AFP par téléphone Stéphane Israël, PDG d'Arianespace, qui se trouvait à Kourou.
Un nouveau lancement de satellites Galileo par un Soyouz est prévu en décembre. Mais il faut attendre les conclusions de la commission d'enquête pour savoir si la date peut être maintenue.
Prévus pour être opérationnels à l'automne, après leurs premiers essais dans l'espace, ces deux nouveaux satellites Galileo devaient s'ajouter aux quatre satellites déjà lancés pour valider le système de navigation voulu par Bruxelles.
Le système, dont les deux premiers satellites ont été lancés en octobre 2011, a accumulé les retards et les surcoûts.
Opérant à plus haute altitude que le GPS, les satellites Galileo bénéficient d'un angle d'inclinaison plus élevé, très utile en ville, car plus le signal est élevé, plus il est visible par les utilisateurs au sol. Les satellites Galileo sont aussi dotés des meilleures horloges atomiques jamais utilisées dans la navigation, d'une précision d'une seconde sur trois millions d'années…
Source : OrangeNews