Plus de 40 ans se sont écoulés depuis les dernières missions de rapatriement de roches lunaires sur Terre, par les missions américaines Apollo et soviétiques Luna. Les nouveaux spécimens ramenés la nuit dernière devraient fournir un nouvel aperçu de la géologie et de l’histoire précoce du satellite naturel de la Terre.
Vidéo de la rentrée atmosphérique de la capsule contenant les échantillons lunaires
Capsule contenant les échantillons lunaires juste après son atterrissage
Pour la Chine, l’achèvement réussi de la mission Chang’e-5 est considéré comme un jalon important et une démonstration, si cela était encore nécessaire, des capacités de l’Empire du Milieu dans le domaine de l’exploration spatiale.
Les différents modules composant la sonde Chang’e-5
Une fois la charge utile récoltée, un véhicule a décollé de la Lune afin de transférer la précieuse cargaison au module de retour, resté en orbite lunaire. Dès que ce dernier est revenu sur orbite terrestre, un dernier élément s’est détaché transportant les échantillons lunaires en vue de la rentrée atmosphérique et de l’atterrissage dans les plaines de Mongolie intérieure.
Déroulement de la mission Chang’e-5
L’intérêt scientifique
Un total d’un peu moins de 400 kg de matériaux de surface lunaire ont déjà été collectés par les astronautes américains d’Apollo et les atterrisseurs robotiques soviétiques Luna. Mais tous ces échantillons étaient très vieux : plus de trois milliards d’années. La roche et la poussière récoltées par Chang’e-5 devraient être très différentes.
La mission chinoise a en effet visé une haute région volcanique appelée Mons Rümker. Les échantillons prélevés sur ce terrain ne peuvent pas avoir plus de 1,2 ou 1,3 milliard d’années et, à ce titre, fournir des informations supplémentaires sur la structure interne de la Lune. Les échantillons permettront également aux scientifiques de calibrer plus précisément le "chronomètre" qu’ils utilisent pour dater les surfaces des planètes intérieures du système solaire.
Des responsables du programme spatial chinois ont déclaré que les nouveaux échantillons seront partagés avec l’ONU et ses partenaires internationaux. Le public chinois pourra également contempler une partie de ces échantillons qui seront à terme exposés dans un musée national.