Rien n’est laissé au hasard dans la préparation d’Ariane 6. Après les essais combinés, l’assemblage du premier exemplaire et la certification finale du système de lancement ouvriront la voie à son premier vol.
Illustration d'Ariane 6.
Crédits: ESA/ill./DUCROS David
Le lanceur européen
Ariane 6 est entré dans la dernière ligne droite en vue de son premier lancement. Tout au long de l’année 2023 ont lieu les ultimes opérations de préparation et de qualification. Pour arriver à ce moment historique pour l’Europe spatiale, 3 grands types d’activités restent à réaliser. Le premier a débuté depuis plusieurs mois: il s’agit des
essais combinés, qui consistent à assembler un lanceur complet avec des maquettes de boosters sans poudre et à tester son bon fonctionnement avec l’ensemble de lancement. Les prochaines phases d’essais se consacreront aux opérations finales d’une campagne de lancement: remplissage des réservoirs avec les ergols cryogéniques, vidange, allumages courts du moteur Vulcain du 1
er étage, puis allumage sur toute la durée d’un vol nominal.
"Les essais combinés ont pour objectif principal de confirmer la cohérence du lanceur avec le pas de tir. Le tir à feu long permettra aussi de vérifier le comportement du LLPM, l’étage principal d’Ariane 6, et ainsi de terminer la qualification du lanceur." déclare Olivier Bugnet, chef de projet Ariane 6 au CNES.
Répétition générale et qualification
Tandis que se déroulent les essais combinés, le premier lanceur de vol se prépare. Les différents sous-ensembles, en cours de fabrication en Europe continentale, doivent être acheminés en Guyane sur le cargo Canopée et
assemblés au BAL. Ils seront ensuite transférés en zone de lancement avec les boosters pour constituer la 1
re véritable Ariane 6. Avant le premier vol, une répétition générale aura lieu, sans la coiffe et les charges utiles. Pendant cette chronologie, le portique mobile sera retiré et les différentes opérations de lancement réalisées jusqu’à H0. Les données de cette répétition générale feront ensuite l’objet d’une analyse durant laquelle le lanceur restera en attente sous le portique.
Les étapes avant le 1er vol d'Ariane 6.
Crédits: CNES/IDIX, explique Olivier Bugnet.
Il faut désormais procéder à une revue finale réalisée par des experts indépendants sur la base de dossiers de qualification complétés par l’exploitation des résultats des essais. Il s’agit d’un ensemble d’études portant par exemple sur les vibrations, le comportement des ergols, les logiciels, ou encore les systèmes électriques. »
Un autre élément intervient dans la qualification: les essais à feu de l’étage supérieur, réalisés à Lampoldhausen, en Allemagne. Le fonctionnement du moteur Vinci et celui du moteur auxiliaire APU y ont déjà été testés séparément. Le prochain essai, plus représentatif du vol, fera fonctionner en même temps les 2 moteurs. Finalement, c’est au terme de ces différentes phases - essais combinés, assemblage du premier lanceur et répétition générale, qualification du système de lancement - qu’Ariane 6 obtiendra le feu vert pour son premier vol, pas avant fin 2023.
Le lanceur sous le portique mobile.
Crédits: CNES Pour son premier voyage, Ariane 6 embarquera sous sa coiffe plusieurs charges utiles, constituées de petits satellites et d’expériences scientifiques, pour le compte d’universités et centres de recherche européens mais aussi de la NASA et. Ce vol comportera également un volet de démonstration après la libération des satellites, précise Olivier Bugnet:
« Cela permettra notamment de vérifier le comportement des ergols en conditions réelles. Il confirmera la bonne qualification du lanceur sur des phases spécifiques, dans l’optique des missions futures plus complexes. »
Source: CNES