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Le gouvernement américain a annoncé, lundi 25 Octobre, son accord pour le lancement d'un projet visant à construire en Californie le plus grand complexe d'énergie solaire au monde. Ce projet, mené par une filiale de la firme Solar Millenium, Palo Verde Solar I, prévoit une production de près de 1 000 mégawatts grâce à quatre centrales solaires (de 242 mégawatts chacune), soit un total annuel de 2,200 gigawattheure. Cette production suffirait à alimenter plusieurs centaines de millie...

Chouette, des chiffres ! Ca incite à faire quelques calculs.

6 Mds (hors maintenance) de dollars sur 30 ans, soit 200M$/an pour produire 2200 GWh,
soit 90K$ le GWh, d'où 0,09 $/KWh ( soit 0,065€/KWh)

Si je ne me suis pas planté dans ce rapide calcul, le KWh est rentable à la revente, mais n'atteint pas le seuil de rentabilité des solutions plus classique. Je salue l'effort, mais les coûts doivent encore baisser pour "tomber" les autres modes de génération.

Par contre, même si le principe héliothermodynamique me plait bien, je trouve que la maintenance sera plus compliquée qu'avec le photovoltaïque (qui n'a pas de pièce mobile, et est donc infiniment plus fiable), et je ne suis pas sûr que les longévités des équipements soient les mêmes, d'où surcoût. Le gros avantage reste le stockage d'énergie pour la nuit.
Peut-être que le système peut être optimisé par l'utilisation de Sterlings au lieu de turbines conventionnelles ?
Autre avantage du système, in fine, car l'usage d'un fluide caloporteur permet de changer de type de génératrice, sans démonter tout le parc de panneaux, à l'image d'un chauffage central à eau qui s'accommode de n'importe quel type de chaudière (et donc d'énergie primaire).

Question de prix... Il me semble qu'avec le photovoltaïque tu multiplies par 100 le prix du kWatts entre la fabrication, l'entretien et le rendement

C'est quoi au juste stocker l’énergie dans des sels fondus ?

Ben c'est prendre un sel qui fond mettons idéalement à 90°Celsius avec une chaleur latente importante... Il passe de sel solide à 90°C à sel fondu à 90°C avec une importante chaleur latente Delta Q qui se retrouve si on passe à nouveau sous les 90°C... Ça permet d'avoir une masse importante de sel à 90°C qui restitue la chaleur... Pour la définition de la chaleur latente la meilleure idée c'est la glace qui fond et emmagasine du froid à 0°C

Et comme tout ce qui concerne le solaire, les surfaces sont gigantesques et les coûts aussi.

Merci Victor !
Et avec ces 90º ca suffit pour faire marcher les turbines ?

Peut être pas mais avec un jeux d'échangeur on peut utiliser des fluides gazeux qui font tourner la turbine, j'ai pris 90°C parce que c'est moins important que la température d'ébullition de l'eau mais en pratique les sels c'est plutôt 50°c tout ça ça marche avec des échangeurs de chaleurs donc pas de contacts entre le sel et l'eau

90°, c'est un exemple donné par Victor.

Il faut croire que les températures devront être plus élevées pour animer des turbines avec un bon rendement.
D'ailleurs, pour un bi-rendement, le mieux est d'amener le caloporteur au stade vaporeux, pour faire tourner des turbines à gaz. La détente condense le gaz qui devient liquide et permet de faire tourner ensuite des turbines classiques.
Mais pour cela, il faut des températures importantes (dans les 900° pour les centrales au charbon, il me semble, ne sachant plus les fluides utilisés).

En tout cas, une telle installation doit être coton à gérer, et çà fait vraiment -au sens propre et figuré- une usine à gaz !

batman93 a écrit :Merci Victor !
Et avec ces 90º ca suffit pour faire marcher les turbines ?

C'est pas le sel que tu turbine ! et la température à laquelle le sel fond n'est pas la température de fonctionnement : en fonctionnement le sel est toujours à l'état liquide, entre 250°C et 1000°C selon les techno.
Ensuite, tu vaporise de l'eau via un échangeur de chaleur, et tu turbine cette vapeur : L'intérêt est que tu peux continuer à produire la nuit grâce à l'énergie thermique accumulée le jour dans le sel.

Faisons simple, faisons court : le sel fondu est à l'énergie thermique ce que la batterie est à l'énergie électrique.

Il faut juste que la température du fluide calo-porteur primaire soit supérieur à la température de fusion du sel pour des températures supérieures à 100°c l'eau liquide n'est pas utilisable

Merci les filles !

Victor a écrit :Il faut juste que la température du fluide calo-porteur primaire soit supérieur à la température de fusion du sel pour des températures supérieures à 100°c l'eau liquide n'est pas utilisable

Bien sur que si, l'eau est utilisable. Exemple : Filière nucléaire PWR : l'eau est aux alentours de 300°C sous 155bars
Mais elle a une capacité calorifique bien moindre que les sels, et la pressurisation est pénalisante... mais les sels ont aussi leurs défauts : maintien d'une température mini indispensable, corrosion induite par les sels à haute température...

Je pense pas que le solaire utilise des pression élevés pour ses fluides calo-porteurs, je raisonne avec des bouts de ficelle du genre tuyauteries à basses pressions

Victor a écrit :Je pense pas que le solaire utilise des pression élevés pour ses fluides calo-porteurs, je raisonne avec des bouts de ficelle du genre tuyauteries à basses pressions

Mais des bouts de ficelles ca ne tient pas à des sels à 400°C
Un circuit de sel fondu c'est largement aussi compliqué qu'un circuit haute pression

Pourquoi pas le Na fondu, comme dans l'ex super-phénix ?

ckhoude a écrit :Pourquoi pas le Na fondu, comme dans l'ex super-phénix ?

Le Na fondu ca rentre dans appellation sels fondus... Pour superphenix, il devait être quasi pur (surement pour réduire les pb d'activation d'autres composés).
Après, il y a des tas de mélanges utilisés sur les différents sites, surement optimisés en fonctions de différentes propriétés de chaque sels ( NaNo2, NaNO3 et KNO3...)