Image par Andrew Poynton - Pixabay
Il précise en complément : "Avec suffisamment de données de transcription, de nouvelles synthèses vocales et de nouveaux modèles vidéo, il y a 100 % de chances qu'ils vivent avec vous pour toujours après avoir quitté leur corps physique. Cela devrait même être possible d'ici la fin de l'année". Ainsi, le téléchargement de la conscience d'un humain nécessiterait au préalable de recueillir des vidéos, photos, et enregistrements vocaux de cette personne. Ces éléments seraient ensuite injectés dans un système qui en apprendrait autant que possible sur elle.
L'ingénieur se fixe pour objectif que cette IA passe le test de Turing (méthode permettant de déterminer si un ordinateur est capable de penser comme un humain). Le PDG de Somnium Space commente : "Vous rencontrerez la personne, et pendant les dix premières minutes où vous lui parlerez, vous ne saurez pas que c'est une IA. C'est le but".
Si certains s'émerveillent de cette possibilité, les réactions de nombreux internautes restent pleines d'indignation, craignant de ne plus pouvoir être en mesure d'achever leur travail de deuil si la personne décédée est encore disponible virtuellement.
Pour autant, cette annonce n'est pas une première dans le genre : l'entreprise Deepbrain a récemment communiqué au sujet de son programme "Re;memory". Ce service est quelque peu différent : il s'agit de pouvoir offrir une dernière demi-heure de "conversation réelle" avec un proche décédé, par diffusion vidéo dans une salle commémorative dédiée, en reproduisant le visage, la voix et les expressions faciales du défunt. Pour ce faire, ce dernier aura dû prévoir cette volonté avant son décès, car la technologie nécessite qu'il s'enregistre pendant une durée de sept heures dans les studios de l'entreprise afin de pouvoir se voir capturer des images 3D et étudier son langage naturel afin de pouvoir créer son clone virtuel.
Vidéo promotionnelle du service Re;memory
Ces évolutions rejoignent de près le débat autour des deepfake, rarement consentis. Face à ces évolutions fulgurantes, un groupe d'un millier d'experts intégrant Elon Musk, a récemment demandé instamment une pause de six mois dans la formation de modèles d'IA avancés, craignant "des risques profonds pour la société et l'humanité" et dans l'attente de définition de protocoles de sécurité appropriés.
Auteur de l'article: Cédric DEPOND
Source: New York Post