Frottez un doigt sur une surface lisse : cela va générer un son, donc une oscillation de l'air, donc une vibration de la peau et de la surface lisse.
Le bruit du roulement des pneus vient lui aussi de deux sources au moins : le cisaillement de la gomme et la vibration liée au glissement du pneu sur la surface de la route.
Rappelez-vous les rainures "anti-aquaplanning" sur nos autoroutes en béton, cela faisait un boucan de tous les diables et cela s'aggravait avec l'usure. Nos crânes d'oeufs remplacèrent donc les rainures transversales bruyantes par des rainures longitudinales... ce qui rendait les motos extrêmement instables et pas mal de motards prirent des gamelles pas possibles, avec des fortunes diverses.
Les crânes d'oeufs mirent donc en place une signalisation particulière mais nos motos restaient très instables, surtout sur le mouillé.
Bande de nazes !
Le roulement des véhicules sur une chaussée fera toujours du bruit et générera toujours des oscillations, dont la fréquence est liée à la vitesse et à la charge, oh la belle découverte !
Les camions écrasent aussi les chaussées comme les trains les ballasts des voies, l'ensemble se déforme de façon plus ou moins élastique mais pas seulement selon un axe vertical, évidemment, d'où d'autres oscillations qui génèrent du bruit et de l'usure.
Re-oh re-la re-belle re-découverte re-!
Si on ajoute la particularité de l'hiver québécois, qui produit des dilatations des chaussées de grande amplitude, donc une usure accélérée, on a LE paramètre le plus important du problème.
Promenez-vous à Montréal au printemps et observez l'état des chaussées, lié aux cycles du dégel : les poules n'ont pas de problèmes de nidification, ni les autruches.
J'ai un souvenir très pénible d'un retour en taxi depuis Laval jusqu'à mon hôtel rue St Paul, après une chirurgie qui m'avait bien fracassée : même avec le respect scrupuleux de la vitesse autorisée, le taxi était secoué comme une moto sur un terrain de cross, et moi comme une bille dans un sifflet, c'était infernal. Si j'avais pu tenir debout, j'aurais pris le bus pour aller jusqu'au métro.