Que d"émotions dans ce fil !
Il faut se dire que l'idée n'est peut-être pas de changer du jour au lendemain d'une énergie pour une autre ...
... mais peut-être mixer intelligemment ce qu'on a à notre disposition ?
Etat des lieux actuel : on a un parc nucléaire qui nous aide bien pour notre appro en électricité.
Avant de le démonter, continuons à l'utiliser à fond.
Ensuite :
le photovoltaique. Le plus simple, outre quelques initiatives de fermes solaires, est d"équiper les bâtiments en PV sur le toit. Ce n'est pas évident pour plusieurs raisons :
- déjà, pour ceux qui lèvent la tête, ils remarqueront que la France a la sale habitude de ne pas exposer ses pans de toiture au sud (à part pour les constructions récentes bien sûr). La plupart des maisons "patrimoniales" de notre pays ont une orientation sud sur un pignon, pour avoir le soleil qui "tourne" d'un côté à l'autre. Le bioclimatisme, les anciens ne connaissaient pas.
Cela réduit donc les possibilités d'installation efficaces de panneaux sur les toits.
Mais je suis sûr qu'il peut y avoir des solutions sur ce point-là.
- le coût des PV est absolument prohibitif et profite plus aux marges des vendeurs qu'aux économies des particuliers.
Si un "plan national photovoltaique" devait être mis en place, cela pourrait valoir le coût de créer une agence nationale "centrale d'achat" de PV aux usines chinoises, pour commander plusieurs millions de m2 à des prix réduits (effet d'échelle). Si le prix du m2 tombe en dessous de 50€, on concurrence directement les tuiles. Et le choix est alors vite fait.
Si on a des politiques intelligentes, on peut même re-développer l'industrie locale en fabriquant des PV "made in France". Cela créerait de l'emploi, permettrait de profiter de notre production directement, de qualité et peut-être à aussi bas prix. Et avec la vague verte qui viendra créera de l'avenir pour nos emplois (je sais, je rêve, nos politiques sont nuls sur ce genre de choses...).
- la production électrique des PV peut être utilisée en local par le producteur, mais dépend du cycle jour/nuit.
L'approche la plus intéressante est d'utiliser le réseau ERDF existant pour réinjecter sur le réseau le surplus, avec des compteurs adaptés (ce qui est fait actuellement), mais au travers d'une grille plus intelligente, et avec une gestion économique plus développée et clarifiée (actuellement, EDF rachète le courant, mais il faudrait peut-être que ERDF soit doté d'initiatives pour gérer de manière indépendante un parc de micro-producteurs).
Ainsi, l'un dans l'autre, des millions de m2 de PV, ça doit fournir un paquet de MWatts au total. Et, l'avantage, c'est qu'une fois installé, il n'y a quasiment pas d'entretient pendant des décennies. Au pire, si un panneau lache, on le change.
Pour moi, le photovoltaique reste l'option la plus simple, la moins coûteuse, la plus intelligente
(et source d'emploi incroyable si on s'y prend bien).
Evidemment, une telle concurrence va faire râler EDF qui nous vend une électricité à prix d'or (alors qu'elle ne coûte quasiment rien avec le nucléaire) mais surtout les mettre face à un grave problème : une centrale nucléaire ne peut pas se mettre en pause la journée quand les PV des particuliers produisent et se remettre à fond lorsque le soleil se couche.
C'est le plus GROS SOUCIS du nucléaire, et c'est pourquoi EDF/AREVA bloque toutes les initiatives liées au renouvelable car ces énergies sont intermittentes et le parc nucléaire ne peut gérer ça.
Pour l'
éolien, tout a montré que le facteur d'échelle est important.
Des éoliennes chez un particulier, de taille modeste, ne servent donc à rien, sont sources de problèmes et ne seront jamais rentabilisées. Donc, on laisse tomber.
Reste donc les éoliennes de grande taille et, pour moi, le meilleur emplacement est en off shore (pas de prise sur le territoire, pas de pbs visuels, vents constants, ...).
Le gros pb de l'éolien est qu'il s'agit d'une technologie mécanique source de maintenance, contrairement au PV, et que ça impacte sur la rentabilité (surtout en pleine mer). Donc, malgré les incitations des gouvernements à la "mode verte", il faut être certain de la rentabilité de ces bestioles.
Autre patrimoine oublié de la France (et je sens qu'on le regrettera un jour) : le
charbon.
Non, ce n'est pas la peine d'ouvrir les yeux comme ça, mais nous avons beaucoup de charbon sur le territoire, et nous savons maintenant faire des centrales à charbon efficaces à recapture de CO2, donc écologiques.
Outre l'intérêt économique (je suis sûr que le charbon redevient rentable face au prix du pétrole), on aura un intérêt national à redévelopper la filière rapidement :
- charbon dans notre sol, donc indépendance énergétique
- mines de charbon existantes, technologie et savoir faire encore existants (tant que les anciens mineurs sont en vie pour apprendre aux jeunes).
- possibilité de devenir un acteur mondial dans le charbon, tant du point de vue technologique que politique.
- création d'une myriade d'emplois
- etc.......
Et l'avantage de centrales à charbon, c'est la possibilité de moduler leur activité selon la production des micro-centrales de renouvelable .....
.... Encore un point sur lequel EDF/AREVA pourrait faire la gueule.
(quand je vous dis qu'on va regretter d'avoir laisser nos mines se noyer ......)
Et, ensuite, il y a d'autres technologies à investiguer : les puits à vent (tours solaires), éolien aérien, ...etc...
Franchement, il y a de quoi faire, et c'est suffisamment technologique pour créer tant du savoir faire que de l'emploi à un pays comme le notre qui en a tant besoin (on est meilleurs à ça qu'à faire de t-shirts).
En se bougeant bien, on pourrait occuper l'économie pendant des décennies avec ces sujets passionnants, créateurs d'emploi et de ressources (va-t-on pouvoir redevenir un pays riche ?), devenir indépendants en énergie, et finalement laisser nos dernières centrales nucléaires partir à la retraite après quelques décennies de bon travail sans avoir à en reconstruire de nouvelles.
Sans parler de prestige, de fierté nationale et d'un savoir faire qui serait plus tard envié par tous les pays qui feraient le virage vert.
Je suis sûr que pour le prix d'une seule centrale nucléaire à construire sous peu, on pourrait aisément financer le lancement d'une telle série d'initiatives...
Et tout cela en espérant voir un jour la fusion débarquer, pour simplifier tout cela, et durablement..
Je sais que Cisou va encore me traiter de rêveur, mais je ne vois pas vraiment en quoi ce que je viens de décrire parait si irréalisable (à part la volonté de faire, bien sûr).
