Autour du paradoxe EPR (Einstein-Podolsky-Rosen)

L'étude des phénomènes naturels...

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Pollux
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Autour du paradoxe EPR (Einstein-Podolsky-Rosen)

Message par Pollux » 10/09/2008 - 17:53:39

Bonjour, je suis nouveau sur ce forum. (Buck m’a indiqué ce forum)

J'aimerais vous demander votre avis autour de la problématique soulevé par le paradoxe EPR. A l'époque (1935) Einstein tentait de réfuter certain concept de la Mécanique Quantique.
(ref: http://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_EPR )

Evidement, je ne suis pas sur d'avoir compris toutes les subtilités autour de ce paradoxe ERP... Et je ne suis pas sur que wikipedia soit très clair...

Bref, si je comprend bien wikipedia, la problématique est autour de:

1) L'état d'intrication quantique de 2 photons.
Et le fait qu'il semble y avoir une influence instantanée à distance (inconcevable selon Einstein).

2) Le fait de pouvoir mesurer avec précision la polarisation des photons selon 2 axes.
Ce qui semble contraire au principe d'indétermination de la mécanique quantique.

L’article de wikipedia ce concentre rapidement sur 1) en laissant 2) sans réponse… (Peut être est ce lié ?)

Cependant pour le point 1) l’intrication, dans le cas de photons, me semble « facile » a comprendre.
Sauf erreur de ma part, d’un point de vu relativiste, dans le référentiel des photons,
- L’instant de leur création et l’instant de leur destruction sont confondus
(La duré de vie propre du photon est bien zéro ?).
- De même pour les longueurs parcourues
(je crois qu'une particule allant à la vitesse c ne perçoit pas la longueur dans le sens de son déplacement)

Si ces 2 arguments sont vrais (votre avis est demandé :-), la question de savoir si l’état du photon est déterminé avant ou après la première mesure n’aurait pas de sens (relativiste)…

voila, voila... n'hesitez pas a me corriger :)

Victor
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a

Message par Victor » 10/09/2008 - 17:59:35

Pour ta culture je te conseille de faire sur Google "Inéquations de Bell et " Expérience d'Alain Aspect" ce qu'a dit Einstein là-dessus est faux

Victor
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Message par Victor » 10/09/2008 - 18:10:43

Puis tu peux comparer les photons corréles à des jumeaux possédant les même gènes (en fait des propriétés complémentaires) et lorque tu mesures l'un tu as la propriété de l'autre, ça ne veut pas dire que l'influence s'est transmise à distance mais qu'ils ont la même propriétée... Puis encore question de référentiels, tu es toujours au référentiel du Labo tu ne peux raisonner comme un photon

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bongo1981
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Re: Autour du paradoxe EPR (Einstein-Podolsky-Rosen)

Message par bongo1981 » 10/09/2008 - 22:23:40

Pollux a écrit :Bonjour, je suis nouveau sur ce forum. (Buck m’a indiqué ce forum)
Salut ;)
Pollux a écrit :J'aimerais vous demander votre avis autour de la problématique soulevé par le paradoxe EPR. A l'époque (1935) Einstein tentait de réfuter certain concept de la Mécanique Quantique.
(ref: http://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_EPR )

Evidement, je ne suis pas sur d'avoir compris toutes les subtilités autour de ce paradoxe ERP... Et je ne suis pas sur que wikipedia soit très clair...

Bref, si je comprend bien wikipedia, la problématique est autour de:

1) L'état d'intrication quantique de 2 photons.
Et le fait qu'il semble y avoir une influence instantanée à distance (inconcevable selon Einstein).

2) Le fait de pouvoir mesurer avec précision la polarisation des photons selon 2 axes.
Ce qui semble contraire au principe d'indétermination de la mécanique quantique.

L’article de wikipedia ce concentre rapidement sur 1) en laissant 2) sans réponse… (Peut être est ce lié ?)
L'expérience de pensée 2 permet d'illustrer le point 1.
En mécanique quantique, lorsque tu as deux opérateurs qui ne commutent pas, tu ne peux pas mesurer ces deux valeurs avec une précision infinie.
ex : [Lx,Ly]= i h_bar Lz
(où [x,y] = xy - yx sont les crochets de Lie). Lorsque ce crochet est non nul, les deux opérateurs ne commutent pas (un opérateur est une fonction appliquée sur une fonction d'onde en mécanique quantique, la valeur propre donne une valeur possible de la valeur que l'on souhaite mesurer).

Selon la mécanique quantique, le moment cinétique sur deux axes ne peut être mesuré simultanément (si tu veux une précision sur l'un des axes, tu dégrades la précision sur l'autre axe).

L'expérience imaginée par Einstein, est de mesurer par exemple l'état du photon sur l'axe 1 (permettant d'en déduire la polarisation sur l'axe 1 du deuxième photon), et en même temps de mesurer la polarisation du photon 2 sur l'axe2 (ce qui permet la même chose sur le premier photon), obtenant une précision infinie sur les deux mesures, et contredisant la mécanique quantique.
Pollux a écrit :Cependant pour le point 1) l’intrication, dans le cas de photons, me semble « facile » a comprendre.
Sauf erreur de ma part, d’un point de vu relativiste, dans le référentiel des photons,
- L’instant de leur création et l’instant de leur destruction sont confondus
(La duré de vie propre du photon est bien zéro ?).
- De même pour les longueurs parcourues
(je crois qu'une particule allant à la vitesse c ne perçoit pas la longueur dans le sens de son déplacement)
Certes, mais il est impropre de parler de longueur pour un photon, ou de durée, puisqu'il n'est pas possible de déterminer un référentiel. Par contre, interpréter le paradoxe EPR avec la mécanique relativiste est un contre sens puisque tu es en train de parler d'une chose dans un référentiel qui n'est pas vrai dans un autre (que l'on ne peut même pas définir). LE phénomène d'intrication est bien purement quantique.
Pollux a écrit :Si ces 2 arguments sont vrais (votre avis est demandé :-), la question de savoir si l’état du photon est déterminé avant ou après la première mesure n’aurait pas de sens (relativiste)…

voila, voila... n'hesitez pas a me corriger :)
Si tu veux un résumé :

- interprétation de Copenhague : la mécanique quantique ne prédit pas l'état d'une particule, mais des probabilités d'état, avant la mesure, il n'existe pas d'état, lorsque la mesure est faite, la fonction d'onde s'effondre, et un état classique est observé (et non une superposition d'états)

- interprétation du réalisme d'Einstein : les particules ont un état à chaque instant, la mécanique quantique est impuissante pour prédire ces états, donc elle est incomplète

Il se trouve que c'était une question philosophique jusqu'aux travaux de Bell.
En effet, il est possible de démontrer que l'interprétation de Copenhague, aussi déroutante qu'elle soit, a raison. Pour se faire, il faut 3 grandeurs qui ne commutent pas, qui peuvent rendre deux valeurs (c'est pourquoi l'on utilise des spins sur les 3 axes).

J'étais en train de rédiger une explication des inégalités de Bell, elle va être postée d'ici peu.

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Re: Autour du paradoxe EPR (Einstein-Podolsky-Rosen)

Message par Pollux » 11/09/2008 - 10:38:47

bongo1981 a écrit :L'expérience imaginée par Einstein, est de mesurer par exemple l'état du photon sur l'axe 1 (permettant d'en déduire la polarisation sur l'axe 1 du deuxième photon), et en même temps de mesurer la polarisation du photon 2 sur l'axe2 (ce qui permet la même chose sur le premier photon), obtenant une précision infinie sur les deux mesures, et contredisant la mécanique quantique.


Je comprends un peu mieux l'idée de l'expérience...
La mesure sur le premier photon induit une imprécision sur la mesure pour le second photon?
Et cela quelque soit la distance entre les 2 dispositifs de mesure (et c'est ce qui choquait Einstein).

bongo1981 a écrit :interpréter le paradoxe EPR avec la mécanique relativiste


Oui, et je le fais justement dans le but de "joindre" les 2 bouts de ma faible comprehension de la mécanique relativiste d'un coté et quantique de l'autre.

bongo1981 a écrit :Certes, mais il est impropre de parler de longueur pour un photon, ou de durée, puisqu'il n'est pas possible de déterminer un référentiel. Par contre, interpréter le paradoxe EPR avec la mécanique relativiste est un contre sens puisque tu es en train de parler d'une chose dans un référentiel qui n'est pas vrai dans un autre (que l'on ne peut même pas définir). LE phénomène d'intrication est bien purement quantique.


Comment dois je comprendre cela ?
Les 2 arguments (durée de vie du photon, et longueur parcourue "perçu" par ce dernier ?) sont vrais mais pas trop quand meme ?

La réponse est "importante" car si la réponse est "oui" la question qui vient naturellement juste après :

Existe il une autre vérification expérimentale de interprétation de Copenhague impliquant des particules plus massive que les photons ?
(Vu que ces derniers avec leur vitesse constitueraient une exception)

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Message par bongo1981 » 11/09/2008 - 12:05:55

Pollux a écrit :Je comprends un peu mieux l'idée de l'expérience...
La mesure sur le premier photon induit une imprécision sur la mesure pour le second photon?
Tout à fait.
La mesure sur le premier photon induit un effondrement de la fonction d'onde (ou une projection mathématique).
Pollux a écrit :Et cela quelque soit la distance entre les 2 dispositifs de mesure (et c'est ce qui choquait Einstein).
C'est ça, en fait c'est comme dans l'exemple que je donnais avec les boules (noire et blanche dans un sac, 2 personnes en prend une au hasard, intuitivement, tu te dis que la boule a une couleur même si on ne la regarde pas, mais la mécanique quantique affirme que c'est au moment où tu la regardes que la boule que tu as dans la main prend une couleur et à ce moment l'autre prend la couleur opposée).
Pollux a écrit :
bongo1981 a écrit :interpréter le paradoxe EPR avec la mécanique relativiste


Oui, et je le fais justement dans le but de "joindre" les 2 bouts de ma faible comprehension de la mécanique relativiste d'un coté et quantique de l'autre.
Ce sont deux théories différentes, l'une concerne la mécanique à grande vitesse, l'autre, des phénomènes purement microscopiques.
Marier les deux permet de comprendre la nature des interactions.
Pollux a écrit :
bongo1981 a écrit :Certes, mais il est impropre de parler de longueur pour un photon, ou de durée, puisqu'il n'est pas possible de déterminer un référentiel. Par contre, interpréter le paradoxe EPR avec la mécanique relativiste est un contre sens puisque tu es en train de parler d'une chose dans un référentiel qui n'est pas vrai dans un autre (que l'on ne peut même pas définir). LE phénomène d'intrication est bien purement quantique.


Comment dois je comprendre cela ?
Les 2 arguments (durée de vie du photon, et longueur parcourue "perçu" par ce dernier ?) sont vrais mais pas trop quand meme ?
Tu peux faire tendre v vers la limite c par valeur inférieure, mais tu ne peux pas extrapoler ce raisonnement pour relier de photon. En effet, les deux photons ne sont pas connectés causalement, donc tu ne peux pas raisonner ainsi.
Pollux a écrit :La réponse est "importante" car si la réponse est "oui" la question qui vient naturellement juste après :

Existe il une autre vérification expérimentale de interprétation de Copenhague impliquant des particules plus massive que les photons ?
(Vu que ces derniers avec leur vitesse constitueraient une exception)
Je pense que non, on peut le tenter avec des électrons corrélés (mais comme ce sont des particules chargées, il est difficile de maintenir l'intrication longtemps). (quoique... ça a peut-être été fait sur 10 mètres, et non sur des dizaines de km ?).

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Message par Pollux » 11/09/2008 - 12:47:48

bongo1981 a écrit :Tu peux faire tendre v vers la limite c par valeur inférieure, mais tu ne peux pas extrapoler ce raisonnement pour relier de photon. En effet, les deux photons ne sont pas connectés causalement, donc tu ne peux pas raisonner ainsi.


argh ! J’ai du mal a comprendre cela.
Les 2 photons sont pourtant causalement liés de par leur création.
Pour leur destruction... je me disais que cela l'est aussi (vu leur vitesse c)

bongo1981 a écrit :Je pense que non, on peut le tenter avec des électrons corrélés (mais comme ce sont des particules chargées, il est difficile de maintenir l'intrication longtemps). (quoique... ça a peut-être été fait sur 10 mètres, et non sur des dizaines de km ?).


Voila qui serait une expérience intéressante...
Et qui répondrait a cette autre question (qui n’est rien d’autre qu’une reformulation des précédentes):
L'intrication peut elle être maintenu plus longtemps que l’instant t=0 du référentiel propre des particules ?

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Message par buck » 11/09/2008 - 13:16:48

Salut Fred :)
Apparemment tu as des reponses ;)
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Message par bongo1981 » 11/09/2008 - 13:51:54

Pollux a écrit :
bongo1981 a écrit :Tu peux faire tendre v vers la limite c par valeur inférieure, mais tu ne peux pas extrapoler ce raisonnement pour relier de photon. En effet, les deux photons ne sont pas connectés causalement, donc tu ne peux pas raisonner ainsi.


argh ! J’ai du mal a comprendre cela.
Les 2 photons sont pourtant causalement liés de par leur création.
Pour leur destruction... je me disais que cela l'est aussi (vu leur vitesse c)
En relativité restreinte, on a l'habitude de faire des diagrammes d'espace-temps pour relier des évènements. En fait pour savoir si deux évènements E1(x1,y1,z1,t1) et E2(x2,y2,z2,t2) sont causalement connexes (peuvent avoir une influence l'un sur l'autre), il suffit de calculer l'intervalle d'espace-temps les séparant :

delta s = c²(t1-t2)² - (x1-x2)²- (y1-y2)² - (z1-z2)²

Si cette intervalle est positive, alors ces deux évènements sont connexes, si elle est nulle les évènements sont reliés par un rayon de lumière, sinon elles ne peuvent pas s'influencer.

Pour deux photons, à l'instant 0 ils sont au même point, puis leur abscisse est décrit par : x1=ct et x2=-ct

obtenant pour un instant t dans le laboratoire :
delta s = -4c²t² < 0

(ce qui est logique puisque même si le premier photon émet un photon vers le second, celui-ci ne le rattrapera jamais).
Pollux a écrit :
bongo1981 a écrit :Je pense que non, on peut le tenter avec des électrons corrélés (mais comme ce sont des particules chargées, il est difficile de maintenir l'intrication longtemps). (quoique... ça a peut-être été fait sur 10 mètres, et non sur des dizaines de km ?).


Voila qui serait une expérience intéressante...
Et qui répondrait a cette autre question (qui n’est rien d’autre qu’une reformulation des précédentes):
L'intrication peut elle être maintenu plus longtemps que l’instant t=0 du référentiel propre des particules ?
Bien sûr.
L'effondrement de la fonction d'onde concerne l'interaction du système avec l'appareil de mesure, si tu arrives à bien isoler ton système, il peut être dans une superposition d'état très longtemps.

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Message par Pollux » 11/09/2008 - 14:51:04

buck a écrit :Salut Fred :)
Apparemment tu as des reponses ;)


Oui, j'en ai !
Merci à Victor et Bongo pour leur reponses.

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Message par Pollux » 11/09/2008 - 15:21:53

bongo1981 a écrit :obtenant pour un instant t dans le laboratoire :
delta s = -4c²t² < 0

(ce qui est logique puisque même si le premier photon émet un photon vers le second, celui-ci ne le rattrapera jamais).


Ici les 2 événements comparés sont la destruction des photons...
Et, j'imagine que le fait que l’événement création des photons ait un delta s = 0 vis à vis des 2 événements de destruction n'induit pas de causalité ?

bongo1981 a écrit :L'effondrement de la fonction d'onde concerne l'interaction du système avec l'appareil de mesure, si tu arrives à bien isoler ton système, il peut être dans une superposition d'état très longtemps.


Oui, mais j'ai du mal à voir la part du théorique de ce qui a pu être mesuré... et de préférence, avec autres choses que des photons...

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Message par bongo1981 » 11/09/2008 - 16:37:51

Pollux a écrit :
bongo1981 a écrit :obtenant pour un instant t dans le laboratoire :
delta s = -4c²t² < 0

(ce qui est logique puisque même si le premier photon émet un photon vers le second, celui-ci ne le rattrapera jamais).


Ici les 2 événements comparés sont la destruction des photons...
Et, j'imagine que le fait que l’événement création des photons ait un delta s = 0 vis à vis des 2 événements de destruction n'induit pas de causalité ?
Pour moi l'évènement création des deux photons est un seul et même évènement avec pour coordonnées : E(t=0,x=0,y=0,z=0), je ne vois qu'un seul évènement. Donc il est impropre de parler de causalité pour un seul évènement ;)
Pollux a écrit :
bongo1981 a écrit :L'effondrement de la fonction d'onde concerne l'interaction du système avec l'appareil de mesure, si tu arrives à bien isoler ton système, il peut être dans une superposition d'état très longtemps.


Oui, mais j'ai du mal à voir la part du théorique de ce qui a pu être mesuré... et de préférence, avec autres choses que des photons...
Je crois que des expériences sur des électrons intriqués ont été tenté, notamment pour téléporter des états d'électrons sur des électrons distants.

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Message par Pollux » 11/09/2008 - 17:40:11

bongo1981 a écrit :Pour moi l'évènement création des deux photons est un seul et même évènement avec pour coordonnées : E(t=0,x=0,y=0,z=0), je ne vois qu'un seul évènement. Donc il est impropre de parler de causalité pour un seul évènement ;)


Il y a confusion.

Je parlais bien de l'unique événement de création (soit x)
qui a un delta s=0 avec les 2 événements de destruction (soit y et z).

Il n'y a donc pas de notion de transitivité en relativité ?
La distance relativiste est nulle entre x et y. De même entre x et z. donc la distance entre z et y est ...

Mais, déjà je perçois la possibilité d'un syllogisme… :D

Je vous remerci pour votre aide.

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Message par bongo1981 » 11/09/2008 - 18:55:38

Pollux a écrit :Il y a confusion.

Je parlais bien de l'unique événement de création (soit x)
qui a un delta s=0 avec les 2 événements de destruction (soit y et z).
Pollux a écrit :Il n'y a donc pas de notion de transitivité en relativité ?
La distance relativiste est nulle entre x et y. De même entre x et z. donc la distance entre z et y est ...

Mais, déjà je perçois la possibilité d'un syllogisme… :D

Je vous remerci pour votre aide.
Y a pas de souci, je viens de comprendre votre idée ;)

En fait vous vous basez sur un espace vectoriel normé muni d'une distance d telle que : d(x,y)=0 => x=y

Or... ceci est vrai lorsque l'on définit une norme.
En relativité restreinte, nous n'avons pas de norme, nous avons une pseudo norme :
||A||² = A0² - A1² - A2²- A3²
L'on voit bien que si A0 = A1 l'on a bien ||A||²=0 et cela n'implique pas que A=0
Dernière modification par bongo1981 le 13/09/2008 - 10:39:43, modifié 1 fois.

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Message par bongo1981 » 13/09/2008 - 10:37:36

J'ai promis de faire un poste expliquant l'intrication quantique, et je me base sur l'ouvrage de Brian Greene (La Magie du Cosmos).

Imaginons par exemple qu'un noyau se désexcite en émettant deux photons, qui selon la mécanique quantique ont le même spin (+1 ou -1). La mécanique quantique affirme que lorsque le noyau se désexcite, l'état des photons n'est pas déterminé, il est dans une superposition d'état spin=+1 et spin=-1, et ce jusqu'à ce que l'on observe l'un deux.

Imaginons que l'on observe +1 sur le photon1 alors nous pourrons dire que c'est +1 sur le photon2. Un vieux débat a opposé Einstein et Bohr, sur l'interprétation de la mécanique quantique, que l'on connaît comme le paradoxe EPR (du nom de ses auteurs Einstein, Podolski, Rosen).

Selon Einstein, l'état des photons est déterminé dès que l'atome se désexcite, et la mécanique quantique est incomplète puisqu'elle ne sait pas quel état acquièrent ces photons.
Selon Bohr, la mécanique quantique ne peut pas le faire tout simplement parce que les photons n'ont pas d'état tout de suite, mais seulement quand on les observe.
Le paradoxe EPR affirme qu'il est impossible qu'il en soit ainsi puisque cela violerait un des postulats de la relativité restreinte : les photons 1 et 2 séparés ne peuvent pas se communiquer leur état instantanément. Cela pose des problèmes sur la localité, et le réalisme physique.

(Selon l'interprétation de Copenhague, il n'y a pas de problème, il n'y a pas de transfert d'information, c'est seulement la fonction d'onde qui s'effondre partout instantanément).

Pour revenir à des objets plus familiers, imaginons que les agents Mulder et Scully travaillent dans des bureaux éloignés et qu'ils ont à leur disposition une collection de boîtes spéciales, avec un message disant que les boîtes renferment une sphère de couleur rouge ou bleu. Cette couleur n'est pas déterminée tant que l'on ne les ouvre pas. Par ailleurs les boîtes portant le même numéro sont corrélés (par exemple lorsque Mulder ouvre sa boîte 1 et trouve rouge, Scully en ouvrant sa boîte 1 va trouver rouge également).
Explication rationnelle : les boîtes sont munis du même programme pour afficher la même couleur. (dans le langage des physiciens : il existerait des variables cachées).

Peut-on croire l'écrito, ou bien l'explication rationnelle convient ? Existe-t-il une expérience pouvant infirmer l'un et confirmer l'autre ?
Il se trouve que oui, et le physicien Bell a imaginé une expérience pouvant donner le résultat. Pour cela, il faut avoir 3 observables pouvant prendre 2 états différents. En mécanique quantique c'est possible, il suffit d'observer le spin (qui peut être projeté sur 3 axes différents : Ox Oy et Oz). Les opérateurs ne commutent pas.

Imaginons donc que l'on ait une boîte cubique, et que l'on puisse ouvrir ces boîtes par 3 faces : haut, gauche et avant.
S'il y a un programme interne, alors il y a 8 programmes différents en tout :
(couleur face haut, couleur face gauche, couleur face avant) soit donc :
(B,B,B) (B,B,N) (B,N,B)
(B,N,N) (N,B,B) (N,B,N)
(N,N,B) (N,N,N)

Imaginons maintenant que Mulder et Scully ouvre une face au hasard sans se mettre d'accord, quelle est la probabilité qu'ils soient d'accord ? Il y a deux configurations possibles pour un programme donné :
Mulder ouvre la face 1, scully la face 1, etc...
(1,1) (1,2) (1,3)
(2,1) (2,2) (2,3)
(3,1) (3,2) (3,3)

Imaginons que ce soit le programme (B,B,B) dans la boîte 1 => 100 % de chance de trouver la même couleur (a fortiori pour le programme N,N,N également)
Pour le programme (N,B,B) il y a 5 chances de trouver la bonne couleur contre 4 de ne pas trouver la bonne couleur. Dans tous les cas, ils doivent tomber d'accord sur plus que 50% des cas.

Des expériences de ce genre ont été fait avec des photons corrélés, et l'on a cherché à mesurer le spin de ces photons, sans se mettre d'accord sur l'axe de mesure. (en la choisissant au hasard).
L'expérience a été tentée par Alain Aspect, et les résultats violent les inégalités de Bell (corrélation entre les deux appareils inférieure à 50%), ceci montre qu'il n'y a pas de variables cachées, et qu'Einstein s'est trompé sur l'interprétation du monde physique, qui n'est pas réaliste local.

PS : je ne sais pas si c'est compréhensible (rédigé à l'arrache un matin, après une soirée un peu arrosée :o )

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Message par Pollux » 13/09/2008 - 17:57:46

bongo1981 a écrit :PS : je ne sais pas si c'est compréhensible (rédigé à l'arrache un matin, après une soirée un peu arrosée :o )


Ouch, :larme:
Ne manque t il pas un petit passage explicatif ?
Doit on comprendre que la mécanique quantique prévoit que les inégalités ne soient pas vérifiées ?!
Mais comment ? Et pourquoi ??

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Message par Pollux » 13/09/2008 - 18:47:38

Pollux a écrit : Mais comment ? Et pourquoi ??


humm, a cause du principe d'incertitude sans doute ?

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Message par bongo1981 » 13/09/2008 - 23:08:42

Pollux a écrit : Ouch, :larme:
Ne manque t il pas un petit passage explicatif ?
Il faudrait que je retouche un peu le message :bon:
Pollux a écrit : Doit on comprendre que la mécanique quantique prévoit que les inégalités ne soient pas vérifiées ?!
C'est exact
Pollux a écrit : Mais comment ? Et pourquoi ??
La mécanique quantique prévoit que l'état d'une particule n'est pas déterminé avant la mesure, mais après (sinon l'on n'aurait que 8 possibilités pour le programme et l'on devrait avoir les mêmes observations dans plus de 50% des cas, ce qui n'est pas observé). La conclusion de l'expérience est qu'il n'y a pas de programme caché.

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Message par Adrien » 14/09/2008 - 2:24:45

bongo1981 a écrit :...
PS : je ne sais pas si c'est compréhensible (rédigé à l'arrache un matin, après une soirée un peu arrosée :o )


Tiens donc :rD

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Message par bongo1981 » 14/09/2008 - 10:01:30

Enfin à peine, j'ai démarré trop fort, et puis en rentrant en vélo, je me suis dit que j'allais relire le passage de Brian Greene (mais finalement je ne l'ai pas fait :o )

Isabelle
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Message par Isabelle » 14/09/2008 - 13:26:57

Quelques précisions sur l'ouvrage de Brian Greene "L'Univers élégant" " Editions Gallimard

Table des matières :

AUX FRONTIERES DU SAVOIR
Pris dans les cordes
LE DILEMME DE L'ESPACE, DU TEMPS ET DES QUANTA
L'espace, le temps et l'observateur
Ondes et distorsions
Une microscopique étrangeté
Relativité générale et mécanique quantique : vers une nouvelle théorie
LA SYMPHONIE COSMIQUE
En avant la musique : les bases de la théorie des cordes
Le " super " de la supercorde
Dimensions cachées
Signatures expérimentales
LA THEORIE DES CORDES ET LA STRUCTURE DE L'ESPACE-TEMPS
Géométrie quantique
Déchirer l'espace-temps
Au-delà des cordes : à la recherche de la théorie M
Les trous noirs du point de vue de la théorie des cordes/théorie M
Réflexions cosmologiques
L'UNIFICATION AU XXIe SIECLE
Visions d'avenir

Pour plus d'informations voir :

http://www.techno-science.net/?onglet=o ... 2070302806

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bongo1981
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Message par bongo1981 » 14/09/2008 - 17:54:32

C'est le premier ouvrge de Brian Greene, adpaté par la bbc à la télévision.

Pour le passage que je cite, je fais référence à "La Magie du Cosmos"

http://www.amazon.fr/magie-Cosmos-Lespa ... 2221095553

Présentation de l'éditeur
Dans L'Univers élégant, son précédent ouvrage devenu best-seller, Brian Greene nous embarquait à la découverte de la " théorie des cordes ", qui permet de réconcilier deux des plus belles théories physiques jamais inventées, la relativité générale et la mécanique quantique, joyaux du XXe siècle. Nous comprenions comment il devenait enfin possible de réunir le domaine de l'infiniment grand à celui de l'infiniment petit. Aujourd'hui, l'aventure se poursuit et le physicien américain nous fait découvrir les grandes questions qui, au XXIe siècle, continuent d'assaillir les théoriciens, plus que jamais à la recherche d'une " théorie du tout ". Cette fois, c'est à la réalité même de notre monde qu'il s'attaque et, avec elle, aux concepts les plus fondamentaux tels l'espace, le temps ou le vide. Ces notions n'ont cessé, par le passé, d'exciter l'imagination et la créativité des plus grands esprits scientifiques - Newton, Maxwell, Mach, Schrödinger, Dirac... et, bien sûr, Einstein. Sans tabou et avec sa verve communicative, Brian Greene rend hommage à ces penseurs de l'étrange cosmos dans lequel nous vivons. Nous plongeons à sa suite dans cette nouvelle réalité du monde. Et nous comprenons pourquoi " les choses sont ce qu'elles sont " !

Biographie de l'auteur
A quarante ans, Brian Greene continue d'approfondir ses travaux sur la théorie des cordes. Il enseigne la physique et les mathématiques à l'université Columbia, à New York, depuis 1996.


Il vaut mieux lire l'ouvrage cité par Isabelle en premier avant de commencer le second (que je cite).

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Pollux
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Message par Pollux » 15/09/2008 - 8:13:20

Je vous remercie tous, pour vos réponses et pour les conseils de lecture.
Avec ces bouquins plus ceux que j’ai en retard, je vais en avoir pour un petit moment…

Je reviendrais sans doute avec plus de question que de réponse :D

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buck
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Message par buck » 15/09/2008 - 9:39:15

arf c'est vrai que ta vitesse de lecture est assez lente :D
"Le soleil, avec toutes ces planetes qui gravitent sous sa gouverne, prend encore le temps de murir une grappe de raisin, comme s'il n'y avait rien de plus important. " Galilee

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Maulus
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Message par Maulus » 15/09/2008 - 14:29:05

Mais on en déduit quoi de ça... du non réalisme local ??
Sa entraine quelle conséquence théorique ?
Les photons intriqués sont une seule et même particule ?

Maulus : :mur:
Ce n'est pas le moindre charme d'une théorie que d'être réfutable, F. Nietzsche.

http://www.cieletespaceradio.fr

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