Bonjour. Je suis l'auteur de ce cours. Il peut être plus efficace de me poser directement les questions plutôt qu'à des gens qui ne le connaissent pas.

Ca aurait pu aussi se faire par email, mais bon puisqu'on y est, autant en faire profiter tout le monde.
L'espoir venait des pages 1 à 18 ou tout se passait plutot bien , mais en page 19 lors de la mise en pratique je coince
Dans les pages 1 à 19 je me suis efforcé d'expliquer les choses aussi clairement et profondément que possible.
Or, aussi apparemment facile qu'ait pu éventuellement sembler la lecture de ces pages, il serait une erreur de s'endormir en chemin en supposant que c'était tellement facile qu'il ne se serait quasiment rien passé. Tout au contraire, la progression qui a été mise en oeuvre a pour but, pas à pas, d'introduire un cadre de compréhension très profond, nouveau et nécessaire pour pouvoir comprendre la suite.
Il est dès lors essentiel, pour pouvoir comprendre l'exemple pratique, d'avoir d'abord bien assimilé le cadre théorique qui a été introduit au cours des pages précédentes, puis de s'y tenir.
En effet cette réaction d'incompréhension face au dessin témoigne précisément du fait que vous avez "déjà oublié" le cadre théorique qui a été introduit, et que vous essayez d'interpréter l'exemple dans le cadre d'un usage naïf ou classique de l'intuition d'espace-temps que vous aviez acquis hors de ce cours, et qui ne convient plus ici.
Il est dès lors impossible d'espérer des éclaircissement de gens qui n'auraient pas lu les pages précédentes.
pourquoi l'auteur considere une courbe circulaire
Parce que c'est ce qu'on obtient comme trajectoire d'une voiture dont le guidon conserve la même disposition (celle qui donne la même sensation de poussée latérale, figurant l'accélération telle que ressentie par l'objet, tant que la voiture garde une vitesse constante).
Je rappelle que c'est une voiture métaphorique, de vitesse racine de -c2.
Si la courbe est un cercle ça n'aurait aucun sens (on ne peut pas remonter le temps)
Comme j'ai expliqué au cours des pages, il s'agit d'utiliser la géométrie euclidienne comme une astuce pour tirer des conclusions concernant une autre géométrie qui n'est pas directement dessinable. Comme disent certains "la géométrie est l'art de faire des raisonnement justes sur des figures fausses". Ainsi il y a des aspects qui se ressemblent d'une géométrie à l'autre, d'autres non.
Notamment, la propriété d'irréversibilité du temps, qui est valable dans la géométrie de l'espace-temps de la relativité resteinte, est perdue en passant à la géométrie euclidienne, car il y apparaît une possibilité de "remonter le temps" en prolongeant l'arc de cercle jusqu'à faire un demi-cercle et plus, ce qui ne pouvait pas se produire dans l'espace-temps de la relativité restreinte.
Donc, pour éviter de fâcheux artefacts dans le dessin (des propriétés apparentes qui ne doivent pas être prises en compte dans le raisonnement), il faut se contenter de dessiner un arc de cercle d'angle modeste, du genre moins d'un quart de cercle. Mais surtout pas un arc de parabole (qui correspondrait à l'espace-temps galiléen dont il faut se débarrasser).
Ne sourtout pas non plus aller voir les lois de Kepler ou de Newton, qui n'ont rien à voir.
Il place en abscisse le temps et en ordonnée l'espace
Pour être précis, je rappelle que, même si en gros ça peut s'introduire en ces mots, par contre en détails pour comprendre ce qui se passe c'est plus subtil que ça. Il faut se souvenir qu'en relativité il n'y a guère plus de distinction à faire entre le temps et l'espace, qu'il n'y a de distinction de nature physique à faire entre l'abscisse et l'ordonnée dans la description d'un phénomène physique qui aurait lieu dans le plan spatial usuel (à l'exception des aspects du changement de signe du carré scalaire entre les directions spatiales et temporelles, et de l'irréversibilité du temps).
mais ça implique comme prérequis, l'approche conventionnelle.
Non, au contraire. L'approche conventionnelle part du mauvais pied, et complique artificiellement la compréhension dans les étapes intermédiaires d'apprentissage de la physique, en prétendant enseigner la relativité restreinte à travers l'acquisition d'un appareillage formel lourd mais en fait inutile et inadapté, qu'il sera ensuite de toute manière nécessaire de désapprendre pour se familiariser avec le sens de la théorie lors de ses utilisations avancées (électromagnétisme relativiste, relativité générale...). Il peut en effet être pénible de se libérer des mauvais réflexes d'abord inculqués.
ce n'est pas un cours de relativité
Si, c'est la même théorie, au sens d'équivalence mathématique, mais formulée autrement.
Le monde des mathématiques regorge de jeux de reformulation des choses suivant différentes représentations, différents formalismes.
Beaucoup de démonstrations mathématiques reposent sur de longues suites de reformulations des énoncés et des problèmes en différents termes.
La physique elle-même est remplie de jeux de reformulations mathématiques, par exemple avec les traductions entre les lois usuelles de la dynamique (conservations, équadif avec les forces...), le principe de moindre action, et l'usage du hamiltonien dans l'espace des phases. Ou encore avec le rôle des transformations de Fourier en physique ondulatoire. Puis en physique quantique par la dualité ondes/particules : naïvement une onde ne ressemble pas du tout à une particule, pourtant dans le cadre de la physique quantique relativiste ça devient mathématiquement équivalent.
Or non seulement on peut traduire des choses d'un type de système d'équations à un autre, mais aussi d'une forme de représentation intuitive à une autre, d'un vocabulaire à un autre.
Il est dommage que certaines possibilités très intéressantes de reformulation qui permettraient un accès bien plus direct au coeur de la compréhension de la relativité restreinte, ne soient pas mises en oeuvre dans l'enseignement.
C'est un problème de rigidité du système éducatif, et du fait que les physiciens ont l'abitude de négliger le problème de la reformulation et de la communication aux étudiants des bases de ce qu'ils savent, mais se contentent de les tenir pour acquises pour mieux travailler sur des sujets apparemment plus "professionnels", d'autres problèmes encore non résolus.
Mon but était donc de proposer une voie donnant plus directement un meilleur accès à ce que devient la relativité restreinte une fois bien assimilée et utilisée comme base des cours ultérieurs dans l'esprit des physiciens, à partir de peu (seulement quelques notions d'algèbre et de géométrie).
Il est difficile d'expliquer pourquoi aux débutants, qui justement ne s'y connaissent pas.
Vous êtes-vous renseigné sur les discours de Jean-Marc Lévy-Leblond qui déplore cette situation, ce problème fondamental négligé, de l'état actuel des sciences qui n'a pas fait correctement l'effort de digestion entière (formelle et intuitive) de ce qui est sensé être déjà connu (relativité et physique quantique). Il considère en effet que ça devrait être prioritaire par rapport aux préoccupations de recherches actuellement exclusives de vouloir aller plus loin. Eh bien, concernant la relativité restreinte c'est comme solution à ce problème que j'ai développé ce cours.
Je ne recommande pas ce cours
Ceci ne me semble être qu'une réaction naïve de débutant qui se contente de juger les choses suivant la conformité à ce qu'il a vu dans les cours mal faits habituels, qui ne lui ont laissé qu'une semi-compréhension des choses. Je ne pense pas qu'un physicien théoricien (notamment connaissant la relativité générale) aurait le même avis.