[News] Le visage de Robespierre reconstitué en 3D
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[News] Le visage de Robespierre reconstitué en 3D
Figure emblématique de la Révolution française, Maximilien de Robespierre possède désormais un visage. C’est le spécialiste en 3D Philippe Froesch qui en a fait la reconstitution à travers un masque en plâtre. Le portrait affiche le visage d’un homme avec des cicatrices qui sont dues probablement à la variole ou à la sarcoïde. L’image a été faite en fonction des témoignages de ses contemporains. Selon ces derniers, il avait régulièrement des saignements de nez. Les scien...
Re: [News] Le visage de Robespierre reconstitué en 3D
Je suis membre (peu active) de l'ARBR, association arrageaoise qui oeuvre pour que la maison de Robespierre à Arras redevienne un musée consacré à la mémoire d'un des plus grands Français de l'Histoire, et pour que sa statue, actuellement dans un parc, soit placée devant l'hôtel de ville.
Chaque 9 thermidor (27 juillet), je salue la mémoire de deux de nos grands Anciens : Robespierre et Philippe Auguste, qui tous deux de façons différentes sauvèrent la France.
En 1794, Robespierre avait à gérer la France en pleine anarchie, aux prises avec la sédition vendéenne et la guerre étrangère, c'est assez dire qu'il dut pousser un OUF énorme après Fleurus.
Si nous avions été vaincus à Fleurus, c'en était fini de la Révolution.
En 1214, Philippe Auguste avait sur les bras deux invasions, les Anglais de Jean Sans-Terre au sud, auxquels il envoya le prince Louis (qui mit Jean Sans-Terre en fuite dès qu'il apparut à la Roche aux Moines) et surtout au nord la coalition des Impériaux (Othon III de Brunswick), des Flamands (Ferrand), des Anglais (Salisbury) et de Renaud de Dammartin, comte de Boulogne, vassal félon et organisateur de la coalition.
Philippe engagea la bataille de Bouvines à 1 contre 3 mais sur le terrain qu'il avait choisi, il faillit être tué mais au soir il était victorieux, Othon en fuite fut emprisonné à Cologne dès son retour, Ferrand ne fut libéré de prison qu'en 1228 par Blanche de Castille, régente, et Renaud se suicida en 1229 quand il comprit qu'il ne serait jamais libéré.
Si Philippe avait été vaincu à Bouvines, c'en était fini de la France, elle aurait été dépecée et chaque seigneur serait redevenu indépendant de toute suzeraineté royale.
C'est le 27 juillet 1214 que naquit la Nation française quand Philippe Auguste appela à l'ost le ban de ses chevaliers et l'arrière-ban des communes, ce qu'on appela bien plus tard la Patrie en danger et encore plus tard la mobilisation générale.
Philippe Auguste ne mit pas à mort Renaud de Dammartin, le félon qui l'avait trahi plusieurs fois et qui, crime suprême, avait chargé le Roi au soir de Bouvines, dernier baroud d'un seigneur vaincu qui voulait finir avec panache.
Il le laissa croupir en prison, en lui rendant de temps en temps visite pour bien lui miner le moral.
On ne parle pas assez de Bouvines et de Fleurus dans les livres d'Histoire.
Robespierre était un farouche adversaire de la peine de mort et il n'eut rien à voir avec la loi du 22 prairial An II, il était aussi opposé par principe à l'exécution de Louis XVI et de l'Autrichienne, mais il y avait une urgence et une nécessité historique, le châtiment de ces deux criminels était indispensable. Il se fit violence.
Le problème c'était qu'il n'y avait aucune loi ni aucun tribunal compétent permettant de les juger.
Selon les lois de l'époque pour les citoyens lambda, Louis XVI aurait dû être fusillé pour désertion en temps de guerre et trahison en passant à l'ennemi, avec pour circonstance aggravante qu'il était le chef suprême des armées. 12 balles dans la peau.
Le guillotiner fut un crime d'état, même si c'était un criminel et un imbécile.
Marie-Antoinette aurait dû être fusillée pour espionnage en temps de guerre au profit de l'ennemi (l'Autriche)... mais elle était déjà morte quand on découvrit sa trahison dans ses papiers.
Donc il fallait la laisser au trou et la fusiller plus tard, ou s'en servir de monnaie d'échange pour avoir la paix en la rendant à sa famille ? En tout cas la guillotiner fut un crime d'état pour satisfaire la haine que le peuple lui portait.
Les laisser crever au trou, comme Renaud, aurait été certainement une solution plus politique moins radicale mais l'époque n'était pas à la nuance et on pouvait craindre d'autres séditions en vue de les libérer.
Il n'y eut pas beaucoup de Conventionnels pour ne pas voter la mort de Louis XVI : Cambacérès (très opportunément malade et absent) et Condorcet qui eut le courage d'être fidèle à ses idées.
Les avocats de Louis XVI ne firent pas de vieux os mais ils sont tous les trois honorés par des rues de Paris portant leurs noms.
Il y a bien une rue Saint-Just à Paris, un petit bout de rue sans numéro à l'entrée du cimetière des Batignolles (près de la porte de Clichy). Il n'y a pas de rue Robespierre (il y a une station de métro mais c'est à Montreuil).
Le 9 thermidor fut un coup d'état fomenté par une clique de criminels qui savaient qu'ils allaient être arrêtés et déférés devant le Tribunal Révolutionnaire. Il y avait là Fouché, Fréron, Tallien, Carrier pour les plus ignobles, Barras était au parfum et bien d'autres, leur plan pour échapper au rasoir national fut simple : fomenter une "journée révolutionnaire" en manipulant des factions parisiennes. Robespierre n'était plus au Comité de Salut Public (il y avait un renouvellement périodique), il était mal portant et chez lui, sans protection. Ce fut facile, après quoi il fut facile de capturer Saint-Just et Couthon à la Convention.
Robespierre et Saint-Just n'ont jamais eu de sépulture, leurs corps furent mis à la fosse commune du cimetière des Errancis et bien plus tard, quand ce cimetière fut démantelé pour en utiliser les terrains, les ossements qui restaient furent rangés dans les Catacombes de Paris. Comme en 1431 pour Jeanne, les assassins voulurent que l'absence de sépulture rendît impossible toute forme ultérieure d'hommage.
Un dernier mot, pour horrifier encore plus mes lecteurs qui auront tenu jusqu'au bout : la Terreur fut une opération de désinformation initiée et propagée par les thermidoriens et les royalistes. Ceux qui furent réellement terrorisés étaient les criminels, les profiteurs, les filous, des ripoux comme Danton ou Fabre d'Eglantine (qui ont leurs rues à Paris !) par exemple, et des enfoirés comme Marat et Hébert qui propageaient la haine dans leurs journaux et appelaient au crime.
Entre 1792 et 1794, la guillotine fit 4 fois moins de victimes que la Semaine Sanglante de mai 1871, très curieusement absente des livres d'Histoire. La Révolution et la Commune firent trop peur aux ploutocrates et aux politiciens, il fallait les diaboliser officiellement.
Gloire éternelle à Philippe Auguste, à Jeanne d'Arc, à Robespierre, à Saint-Just et à Louise Michel.
Salut et fraternité* - Mme POB 8 nivôse An 220 de la République.
Chaque 9 thermidor (27 juillet), je salue la mémoire de deux de nos grands Anciens : Robespierre et Philippe Auguste, qui tous deux de façons différentes sauvèrent la France.
En 1794, Robespierre avait à gérer la France en pleine anarchie, aux prises avec la sédition vendéenne et la guerre étrangère, c'est assez dire qu'il dut pousser un OUF énorme après Fleurus.
Si nous avions été vaincus à Fleurus, c'en était fini de la Révolution.
En 1214, Philippe Auguste avait sur les bras deux invasions, les Anglais de Jean Sans-Terre au sud, auxquels il envoya le prince Louis (qui mit Jean Sans-Terre en fuite dès qu'il apparut à la Roche aux Moines) et surtout au nord la coalition des Impériaux (Othon III de Brunswick), des Flamands (Ferrand), des Anglais (Salisbury) et de Renaud de Dammartin, comte de Boulogne, vassal félon et organisateur de la coalition.
Philippe engagea la bataille de Bouvines à 1 contre 3 mais sur le terrain qu'il avait choisi, il faillit être tué mais au soir il était victorieux, Othon en fuite fut emprisonné à Cologne dès son retour, Ferrand ne fut libéré de prison qu'en 1228 par Blanche de Castille, régente, et Renaud se suicida en 1229 quand il comprit qu'il ne serait jamais libéré.
Si Philippe avait été vaincu à Bouvines, c'en était fini de la France, elle aurait été dépecée et chaque seigneur serait redevenu indépendant de toute suzeraineté royale.
C'est le 27 juillet 1214 que naquit la Nation française quand Philippe Auguste appela à l'ost le ban de ses chevaliers et l'arrière-ban des communes, ce qu'on appela bien plus tard la Patrie en danger et encore plus tard la mobilisation générale.
Philippe Auguste ne mit pas à mort Renaud de Dammartin, le félon qui l'avait trahi plusieurs fois et qui, crime suprême, avait chargé le Roi au soir de Bouvines, dernier baroud d'un seigneur vaincu qui voulait finir avec panache.
Il le laissa croupir en prison, en lui rendant de temps en temps visite pour bien lui miner le moral.
On ne parle pas assez de Bouvines et de Fleurus dans les livres d'Histoire.
Robespierre était un farouche adversaire de la peine de mort et il n'eut rien à voir avec la loi du 22 prairial An II, il était aussi opposé par principe à l'exécution de Louis XVI et de l'Autrichienne, mais il y avait une urgence et une nécessité historique, le châtiment de ces deux criminels était indispensable. Il se fit violence.
Le problème c'était qu'il n'y avait aucune loi ni aucun tribunal compétent permettant de les juger.
Selon les lois de l'époque pour les citoyens lambda, Louis XVI aurait dû être fusillé pour désertion en temps de guerre et trahison en passant à l'ennemi, avec pour circonstance aggravante qu'il était le chef suprême des armées. 12 balles dans la peau.
Le guillotiner fut un crime d'état, même si c'était un criminel et un imbécile.
Marie-Antoinette aurait dû être fusillée pour espionnage en temps de guerre au profit de l'ennemi (l'Autriche)... mais elle était déjà morte quand on découvrit sa trahison dans ses papiers.
Donc il fallait la laisser au trou et la fusiller plus tard, ou s'en servir de monnaie d'échange pour avoir la paix en la rendant à sa famille ? En tout cas la guillotiner fut un crime d'état pour satisfaire la haine que le peuple lui portait.
Les laisser crever au trou, comme Renaud, aurait été certainement une solution plus politique moins radicale mais l'époque n'était pas à la nuance et on pouvait craindre d'autres séditions en vue de les libérer.
Il n'y eut pas beaucoup de Conventionnels pour ne pas voter la mort de Louis XVI : Cambacérès (très opportunément malade et absent) et Condorcet qui eut le courage d'être fidèle à ses idées.
Les avocats de Louis XVI ne firent pas de vieux os mais ils sont tous les trois honorés par des rues de Paris portant leurs noms.
Il y a bien une rue Saint-Just à Paris, un petit bout de rue sans numéro à l'entrée du cimetière des Batignolles (près de la porte de Clichy). Il n'y a pas de rue Robespierre (il y a une station de métro mais c'est à Montreuil).
Le 9 thermidor fut un coup d'état fomenté par une clique de criminels qui savaient qu'ils allaient être arrêtés et déférés devant le Tribunal Révolutionnaire. Il y avait là Fouché, Fréron, Tallien, Carrier pour les plus ignobles, Barras était au parfum et bien d'autres, leur plan pour échapper au rasoir national fut simple : fomenter une "journée révolutionnaire" en manipulant des factions parisiennes. Robespierre n'était plus au Comité de Salut Public (il y avait un renouvellement périodique), il était mal portant et chez lui, sans protection. Ce fut facile, après quoi il fut facile de capturer Saint-Just et Couthon à la Convention.
Robespierre et Saint-Just n'ont jamais eu de sépulture, leurs corps furent mis à la fosse commune du cimetière des Errancis et bien plus tard, quand ce cimetière fut démantelé pour en utiliser les terrains, les ossements qui restaient furent rangés dans les Catacombes de Paris. Comme en 1431 pour Jeanne, les assassins voulurent que l'absence de sépulture rendît impossible toute forme ultérieure d'hommage.
Un dernier mot, pour horrifier encore plus mes lecteurs qui auront tenu jusqu'au bout : la Terreur fut une opération de désinformation initiée et propagée par les thermidoriens et les royalistes. Ceux qui furent réellement terrorisés étaient les criminels, les profiteurs, les filous, des ripoux comme Danton ou Fabre d'Eglantine (qui ont leurs rues à Paris !) par exemple, et des enfoirés comme Marat et Hébert qui propageaient la haine dans leurs journaux et appelaient au crime.
Entre 1792 et 1794, la guillotine fit 4 fois moins de victimes que la Semaine Sanglante de mai 1871, très curieusement absente des livres d'Histoire. La Révolution et la Commune firent trop peur aux ploutocrates et aux politiciens, il fallait les diaboliser officiellement.
Gloire éternelle à Philippe Auguste, à Jeanne d'Arc, à Robespierre, à Saint-Just et à Louise Michel.
Salut et fraternité* - Mme POB 8 nivôse An 220 de la République.
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- Inscription : 08/02/2011 - 10:13:40
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Re: [News] Le visage de Robespierre reconstitué en 3D
Une seule phrase ou presque à retenir de ses propos
Comme d'habitude...
POB a écrit :C'est une grande misère de n'avoir pas assez d'esprit pour parler, ni assez de jugement pour se taire. (La Bruyère)
Comme d'habitude...
