[News] «Hoo», quand les chimpanzés parlent à voix basse

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Isabelle
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[News] «Hoo», quand les chimpanzés parlent à voix basse

Message par Isabelle » 09/07/2018 - 12:00:27

Des chercheurs ont observé une variation de la vocalisation «hoo» chez les chimpanzés en fonction du contexte, démontrant une intentionnalité qui reflète leur état d’esprit. Le chimpanzé possède une quinzaine de cris différents, tous servant une cause particulière. Parmi ces cris, la vocalisation «hoo» se caractérise par un son faible et aigu, utilisé dans trois contextes principaux : le voyage, le repos et l’alerte. Des chercheurs de l’Université de Genève (UNIGE), ...

Pendesinialessandro
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Re: [News] «Hoo», quand les chimpanzés parlent à voix basse

Message par Pendesinialessandro » 09/07/2018 - 18:32:49

Bonjour

A propos du langage animal :
Yves Christen nous précise que des travaux (2010) de l’équipe de Leonardo Fogassi, à l’Université de Parme, mettent en évidence la présence de neurones contrôlant les vocalisations volontaires dans le cortex prémoteur ventral des macaques, que l’on considère comme homologue à l’aire de Broca chez l’homme, c’est-à-dire la partie de notre cerveau précisément impliquée dans la production de la parole. Chez les grands singes, les techniques d’imagerie cérébrale révèlent que lorsqu’un chimpanzé s’adresse, par la voix ou le geste, à un congénère, l’aire homologue de celle de Broca s’active ; d’autres aires entrent en jeu lorsqu’il écoute ses partenaires (Taglialatela 2009). Notons que l’activation de l’aire de Broca dans la communication chez les primates peut s’interpréter comme la cause de leurs vocalisations ou celle de leurs gestes. Cette ambiguïté n’a rien d’insignifiant puisque bien des auteurs pensent que cette partie du cerveau a d’abord servi chez les grands singes et chez nos ancêtres à la communication gestuelle avant de contrôler la parole. Les travaux les plus récents montrent que, chez le chimpanzé, elle participe à deux fonctions, ce qui semble exclure une théorie purement gestuelle de l’origine du langage humain (Taglialatela 2011). En dépit des incertitudes qui subsistent en ce domaine, il est désormais assez clair que l’idée ancienne d’une absence totale de capacité linguistique dans le cerveau des primates non humains ne tient plus. :non: (*)

(*) On ne saurait trop insister sur un fait qui nous enseigne la neurologie : le langage ne se confond nullement avec la pensée. L’exemple du syndrome de Williams, caractérisé par un langage fluent, de qualité supérieure à la moyenne, associé à une débilité profonde illustre assez clairement cette non-équivalence.

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