Éducation au Tibet - Définition

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Avant 1951

Avant que l'organisation de l'enseignement soit totalement transformée par les Chinois dans les années 1950, mais aussi par les Tibétains en exil en Inde dont l'enseignement attire chaque année un nombre important de jeunes Tibétains vers l'exil, trois modes d'enseignement collectif coexistaient au Tibet : l'enseignement bouddhiste assuré dans les monastères, l'enseignement officiel organisé par le gouvernement tibétain et enfin l'enseignement privé.

L'enseignement des métiers manuels s'effectuait le plus souvent par transmission de père en fils, mais également par formation interne au sein des ateliers.

L'enseignement bouddhiste

Bien que l'on ne dispose pas de statistiques précises sur le nombre d'écoles et le nombre d'élèves au sein des monastères bouddhistes, il est cependant certain que cette forme d'enseignement était largement prépondérante, mais qu'elle ne prenait en charge qu'une partie des enfants tibétains, ceux qui y étaient envoyés par leurs parents pour devenir moines ; le chiffre de moins de 2 % d'enfants scolarisés avancé par des sources chinoises paraît néanmoins caricatural. Selon le gouvernement tibétain en exil, avant 1959, on comptait 592 000 moines, tandis que le nombre de nonnes étaient de 27 000, soit au total près de 10 % de l'ensemble des Tibétains. Ces écoles donnaient aux élèves, aux jeunes moines et nonnes bouddhistes, une formation religieuse, philosophique et artistique, et leur enseignaient également la lecture et l'écriture de la langue tibétaine, ainsi que les bases de la médecine tibétaine traditionnelle et du calendrier tibétain.

L'enseignement gouvernemental

L'enseignement officiel, organisé par le gouvernement tibétain autour de 3 centres principaux, était destiné essentiellement à la formation des futurs cadres du pays, à celle des médecins et des spécialistes du calendrier astronomique. L'école de Tse, située au sommet du Palais du Potala et fondée par le 7e dalaï-lama, formait les cadres du gouvernement du Tibet. Les diplômés de cette école qui désiraient travailler dans la fonction publique devaient suivre un enseignement plus poussé dans une école religieuse. Les fonctionnaires laïcs étaient principalement formés à l'école de Tse. Selon le gouvernement chinois, les futurs cadres étaient pratiquement tous issus de familles nobles, alors que les études médicales étaient ouvertes à tous.

Selon des sources chinoises, il existait une seule école de formation des cadres destinée aux laïcs, sise à Lhassa, qui comptait une vingtaine d'élèves, et deux écoles destinées aux religieux, l'une à Lhassa, et l'autre à Xigaze. L'enseignement des futurs cadres laïcs comprenait l'éthique, la grammaire et l'écriture de la langue tibétaine, la composition des documents officiels et les techniques de calcul et de recouvrement des taxes. L'enseignement des futurs cadres religieux comprenait les cérémonies religieuses, les écritures et objets bouddhistes, la grammaire tibétaine, la composition des documents officiels et les mathématiques.

L'enseignement destiné aux futurs spécialistes de la médecine et du calendrier astronomique tibétains était délivré par plusieurs écoles, notamment l'Institut Chakpori de médecine tibétaine fondé au XVIIe siècle par le 5e dalaï-lama et son régent Sangyé Gyatso, qui fut détruit en 1959 par l'armée chinoise, ainsi qu'au Men-Tsee-Khang de Lhassa, fondé en 1916 par le 13e dalaï-lama, Thubten Gyatso. Cet établissement sera fermé par les communistes, et les médecins tibétains comme Tenzin Choedrak emprisonnés.

L'enseignement privé

Les familles nobles ou aisées avaient fréquemment recours à des précepteurs qui étaient chargés de l'éducation de leurs enfants à domicile. Dans les villes les plus importantes (notamment Lhassa, Shigatse, Zedang et Gyangzê), des écoles privées ont été créées. Celles-ci, au nombre d'une dizaine dans les années 1840, se sont multipliées pour atteindre la centaine sous la République de Chine. La ville de Lhassa comptait au moins une vingtaine d'écoles privées renommées, comme Dakang ou Gyiri. Les Britanniques ont ouvert un dispensaire dans la ville de Gyantse après la signature des traités consécutifs à leur intervention militaire de 1904. C'est dans cette même ville qu'en 1923, le 13e dalaï-lama a établi la première école anglaise, qui a dû fermer en 1926 en raison de l'opposition des monastères. La tentative de généraliser l'enseignement primaire voulue par le 13e dalaï-lama, Thubten Gyatso date de son retour d'exil en Inde, après la chute de la dynastie chinoise Qing en 1911. Il décida d'instituer un enseignement obligatoire de la langue tibétaine pour tous les enfants âgés de 7 à 15 ans, mais se heurta à l'opposition des monastères. Une école anglaise s'ouvrit à Lhassa en 1944, mais cette tentative fut aussi sans lendemain, cependant que quelques Tibétains envoyaient leurs enfants dans les écoles occidentales en Inde.

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