Henri Cartan - Définition

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Henri Cartan, fils d'Élie Cartan et de Marie-Louise Bianconi, est un mathématicien français, né le 8 juillet 1904 à Nancy. Il est couramment considéré comme l'un des mathématiciens français les plus influents de son époque. Il est connu pour ses travaux sur les fonctions de plusieurs variables complexes, la topologie (faisceaux, complexes d'Eilenberg-Mac Lane) et l'algèbre homologique. Il a été un des membres fondateurs du groupe Bourbaki.

Études

Selon ses propres dires[1], Henri Cartan fut intéressé très jeune par les mathématiques, mais sans être pour autant influencé par son père.

Henri Cartan suivit des études secondaires au Lycée Hoche à Versailles. En 1923, il entra à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm (Paris). Il connut André Weil, entré en 1922 à l'age de 16 ans. Henri Cartan obtint son doctorat en 1928 sous la direction de Paul Montel : sa thèse portait sur l'analyse complexe.

En 1928, il enseigna au Lycée de Caen, puis au Lycée de Lille. Mais Cartan resta attaché à l'École normale. L'une des salles du second sous-sol du département de mathématiques de l'ENS porte aujourd'hui son nom.

Vie

En 1931, il devint professeur à Strasbourg. Suite à une publication sur les les domaines cerclés, Henri Cartan fut invité en Allemagne à Münster en mai 1931. Il rencontra alors Heinrich Behnke ; ils devinrent amis. Il fut de nouveau invité en Allemagne en 1937. Le 14 janvier 1935 eut lieu la première réunion des futurs membres du groupe Bourbaki. Le premier congrès se tint en Besse-en-Chandesse en juillet. Furent notamment présents Szolem Mandelbrojt, Jean Dieudonné, Claude Chevalley et André Weil :

This was the beginning of a mathematical renewal. [...] Almost all I know in mathematics I learned from and with the Bourbaki group.

En septembre 1939 éclata la Seconde Guerre mondiale. Suite à l'évacuation de Strasbourg (date nécessaire), Henri Cartan enseigna un an à Clermont-Ferrand. En novembre 1940, il fut nommé professeur de mathématiques générales à la Faculté des sciences de Paris, délégué à l'ENS. Son frère, le physicien Louis Cartan, fut résistant durant l'Occupation. Il fut arrêté et déporté en février 1943 ; condamné à mort en aout, et il fut exécuté en décembre de la même année. Henri apprit sa mort en mai 1945, à la fin de la guerre. Il est à noter qu'Henri continua à garder des contacts en Allemagne durant cette période. Il facilita à la fin de la guerre le rapprochement entre mathématiciens français et allemands[réf. nécessaire].

En novembre 1946, Henri Cartan visita l'Institut de Recherche d'Oberwolfach. En janvier 1948, il fut invité à l'université de Chicago par Weil. Il rencontra alors Eilenberg. Il visita l'université de Harvard de février à mai. En 1950, il devient président de la Société Mathématique de France.

De 1969 à 1975, il a été professeur à Orsay. À l'École normale, il dirigea les célèbres séminaires Cartan entre 1948 et 1964.

De 1967 à 1970, il est le président de l'Union mathématique internationale. Il a été élu membre de l'Académie des sciences le 28 janvier 1974, et depuis est devenu membre de diverses académies.

Il a pris sa retraite en 1975.

Combat politique

En 1974, Cartan s'engagea pour la libération du mathématicien russe Leonid Plyushch, retenu par les autorités soviétiques dans un hopital psychiatrique. Il organisa un appel à la signature à Vancouver. Il fonda à l'occasion le comité des mathématiciens, qui rencontra à plusieurs reprises la Ligue des Droits de l'Homme de Paris. Leonid Plyushch fut libéré en janvier 1976. Le comité défendit par la suite différents mathématiciens dans le monde, dont les positions politiques les mettait en danger. Aujourd'hui existe le Comité de Défense des Hommes de Science.

Sur le plan politique, Henri Cartan défend l'idée d'un fédéralisme européen. De 1974 à 1985, il a été Président du Mouvement fédéraliste européen. En 1984, il se présente comme candidat pour le Parlement Européen et il conduit la "Liste pour les États-Unis d’Europe" aux élections européennes, recueillant 0,4% des suffrages exprimés.

Distinctions

  • Médaille d'or du CNRS en 1976.
  • Prix Wolf de mathématiques en 1980.
  • Prix Pagels de l'Académie des sciences de New-York pour son engagement politique en faveur de la reconnaissance des droits de l'homme.

Travaux

Il a travaillé entre autres sur les fonctions de variables complexes, la théorie des faisceaux et l'algèbre homologique.

Il a notamment publié le livre Homological Algebra, avec Samuel Eilenberg.

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