Campagne - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

L'environnement et les paysages ruraux

L'état et la richesse du patrimoine naturel varient considérablement selon les contextes biogéographiques, historiques et agronomiques. La biodiversité semble avoir le plus régressé dans les zones de grandes cultures, et moindrement dans les zones de bocage. Elle semble mieux conservée dans les zones de pastoralisme et de montagne. Les zones d'agriculture intensive ont vu leur biodiversité, leurs qualités de leur sols et de leur eau fortement régresser depuis la Seconde Guerre mondiale.

Une grande partie du milieu rural d'Europe de l'Ouest et classée en zone vulnérable au titre de la Directive Nitrate. En France, 50% des échantillons d'eaux de nappe testés entre 2000 et 2001 contenaient plus de 25 mg/L de nitrates, 25% étaient entre 25 et 40 mg/L et 25% dépassaient 40 mg/L. Dans 32% des captages souterrains, la situation s'aggravait significativement de 1992 à 2000-2001 alors que seuls 19% des eaux testées contenaient de moins en moins de nitrates.
Pour les eaux de surface, en 2000-2001, 29% des échantillons présentaient de taux de 25 à 40 mg/L et 16% dépassaient 40 mg/L. En 2005, 44,9 % de la SAU étaient situés en zones vulnérables au sens de la directive « nitrates » (pour 49% en 2003). Mais le Nord de la France et la Bretagne étaient presque entièrement classés "zone vulnérable". Une eutrophisation générale, due aux nitrates et/ou au phosphore persiste, et cause des problèmes de Zones mortes et marées vertes notamment dans l'Ouest de la France. Les pesticides aggravent le problème avec 60% des points de surveillance des eaux souterraines touchés en 2000-2001. L'IFEN considérait en 2005 que 55 % des captages étaient encore de bonne ou très bonne qualité, mais beaucoup ont été fermés ou approfondis, car trop pollués, et 45% sont altérés, rien que pour le paramètre "pesticides".

Les principales structures agraires

Les structures agraires dans les pays tempérés

L'openfield

Un paysage d'openfield de Valladolid en Espagne, le horizon est dégagé sans massif forestier, avec l'habitat groupé d'Urueña en arrière plan.

Le paysage d'openfield est composé d'un habitat groupé, avec un parcellaire originellement très fragmenté en lanière (dit aussi en lame de parquet), il est aussi caractérisé par son absence de clôture. L'openfield était associé à un lien communautaire fort, avec une obligation de Rotation culturale. La communauté fixait la période de moissons collectivement, et permettait ensuite la vaine pâture sur les champ moissonnés. De plus, en pays d'openfield, la majorité des pâturages et des forêts étaient gérés collectivement. Cette organisation communautaire a peu à peu disparu depuis les réformes du droit rural de la Révolution française, et des évolutions techniques de la révolution industrielle. Le paysage d'openfield est encore présent principalement dans le nord-est de la France, en Belgique, en Allemagne (surtout dans l'ancienne RFA), en Pologne, en Bohême, en Hongrie.

Le bocage

Un paysage de bocage du Boulonnais (une région d'élevage bovin) dans le Pas-de-Calais, avec des haies plantées et de habitats dispersés.

Le bocage qui peut-être campagnard mais aussi montagnard comme dans le Massif central est caractérisé par un habitat dispersé, par la clôture des parcelles soit construites (talus ou muret) soit plantées (haies) et par un réseau de chemin ruraux très dense. La forme des parcelles est le plus souvent rectangulaire et de taille plus importante que dans l'openfield non remembré. Le bocage est présent sur la majeure partie de la façade atlantique européenne, notamment en Bretagne, en Normandie, en Vendée, dans le Maine et dans une partie du Massif central. Mais il partage cet espace avec des espaces d'openfield insulaire comme la Champagne Berrichonne, la Campagne de Caen ou de Saintonge, ou comme les micro-openfield, les méjous, qui eux sont en plein pays de bocages. En dehors de la France, on retrouve le paysage de bocage, en Galice, en Grande-Bretagne, en Irlande, dans la Flandre, la Frise et dans la péninsule Scandinave.

Les structures agraires méditerranéenne

Vue sur la Huerta de Murcie, ces parcelles de petites tailles verdoyantes contrastent avec l'aridité du sud de l'Espagne.

La huerta est une paysage agraire d'Espagne basé sur une polyculture intensive de plaine, utilisant l'irrigation alimentée par les eaux provenantsdes plateaux et des montagnes avoisinantes. La huerta a un parcellaire de petites tailles, cultivé en deux étages, comme l'agroforesterie avec une cohabitation d'arbre fruitier et de culture céréalière, avec donc une forte proportion de cultures maraîchères qui ont des besoins importants en eau. La plus célèbre huerta est la huerta de Valence, mais l'on retrouve aussi ce paysage dans le Comtat Venaissin, dans la vallée de l'Èbre, à Murcie, à Alicante, en Campanie, en Grèce et dans le Maghreb.

En dehors de la huerta, l'on retrouve dans le milieu méditerranéen le paysage openfield à assolement, notamment dans les vastes plaines castillanes (dans les deux régions Castille-La Manche et Castille-et-León), en Sicile, en Calabre, dans les Pouilles, ainsi que dans les plaines de Syrie et du Liban. Ces paysages sont aussi traditionnellement marqués par la trilogie méditerranéenne: le blé, l'olivier et la vigne; culture qui ont constitué autrefois l'essentiel de l'ager romain.

De plus, les régions méditerranéennes étant très souvent montagneuses (le saltus romain) et ayant un été généralement très sec, elles sont caractérisées par d'importantes estivages et transhumances.

Les structures agraires des ex-pays socialistes

Les parcelles de grandes tailles sont très courants en Russie, même après la décollectivisation.

Les structures agraires de l'Europe de l'Est, sont largement héritées de la période socialiste. Celui-ci a fortement modifiée le cadastre, même en Pologne, mais chaque pays n'a pas été touché dans le même temps, ou avec la même intensité par ces changements. La première étape de ce bouleversement a été la distribution des terres des grands domaines, appartenant à la noblesse, à la bourgeoisie et à l'Église et la suppression des charges associées à ces institutions. Les terres distribuées aux paysans, créant des parcelles de 10 à 15 ha, semblables à l'openfield. En URSS, en 1928, s'en est suivie une phase de collectivisation, pour rendre accessibles la mécanisation et la motorisation, avec la constitution d'un parcellaire de grandes dimensions. Créant deux types d'exploitations, les kolkhozes et les sovkhozes. Les kolkhozes sont des coopératives de production associées à un finage, qui laissent une partie des terres en cultures jardinatoires, c'est le dvor, qui bien qu'il représente une faible part de la SAU, a pu produire jusqu'à 20% de la production agricole soviétique. Les sovkhozes sont des fermes d'État, employant un personnel salarié, sur de très grandes parcelles allant de 5 000 ha jusqu'à 100 000 ha.

Mais en 1992 et 1993, après quelques réformes agraires limitées initié par Gorbatchev, une importante partie des terres ont été décollectivisées, seulement un tiers des terres ont gardé leur statut de l'époque socialiste, le reste s'est transformé en coopérative, ou a été pris en charge de manière individuelle ou familiale. La Pologne est spécifique aux paysages agraires socialistes, dû fait qu'il y a pas eu de collectivisation des terres. Son paysage agraire est donc très morcelé, alors même que la RDA, a connue une collectivisation complète de ses terres. Dans la plupart des cas, la population agricole reste important de l'ordre de 10 à 20 % de la population active. De plus, La structure de la terre est marquée par une forte dissymétrie entre les entreprises agricoles qui ont pris la suite des fermes d'états et des coopératives, et les exploitations individuelles sur lopins de terres exploités à temps partiel et avec une autre activité complémentaire.

Les structures agraires d'américain

Une ferme rouge à cour ouverte en Pennsylvanie, couleur traditionnelle de l'habitat rural aux États-Unis.

Le township est la principale structure agraire des États-Unis et des prairies canadiennes, ce système a été commencé en 1785. Il est présent sur une large partie du territoire, mais le township est surtout connu pour avoir forgé les territoires du Middlewest et des Grandes Plaines. Un township est formé de 36 carrés de 1 mile de côté appelée section divisé elle-même en 4 carré d'un demi-mile de côté, soit 64,6 hectares qui est la taille de la parcelle standard et initiale. Cependant, au fur et à mesure, de l'avancé de La Frontière vers l'ouest, les parcelles ont vu leurs tailles augmentées pour répondre à une agriculture extensive, avec des parcelles occupant une section entière, puis encore vers l'ouest, plusieurs sections notamment dans les États des montagnes. Les townships constituent des unités administratives, ils sont constitués d'un bourg central à plan hippodamien qui se détache très nettement de l'habitat dispersé en fermes isolées.

Les structures agraires dans les pays tropicaux

Les cultures itinérantes

En 2006, Les feux de forêt des cultures sur brûlis de Bornéo et de Sumatra, avaient provoqué d'importantes fumées atteignant de nombreuses métropoles de l'Asie du Sud-Est.

L'agriculture itinérante est très certainement la première forme d'agriculture. Cependant avec les progrès agronomiques, elle a vu reculer de manière très importante son espace d'utilisation. Actuellement, elle est surtout présente dans les marges, que cela soit dans les montagnes et dans les zones forestières. Elle est ainsi principalement présente dans les montagnes et à l'intérieur des îles de l'Asie du Sud-Est, dans la forêt amazonienne et en Amérique centrale L'agriculture itinérante est une agriculture sur brûlis qui par la faible fertilité des sols et l'absence d'ajouts d'engrais oblige le cultivateur à déplacer la parcelle après l'épuisement du sol, ce qui se produit généralement au gout de 2 ou 3 ans. Le déplacement de la parcelle peut aller de pair avec celui de l'habitation ce qui induit un mode de vie semi-nomade, mais une partie importante de l'agriculture itinérante a un mode de vie sédentaire notamment en Afrique subsaharienne. Dans ce dernier cas, le finage est alors composé de deux parties concentriques : celle proche du village est cultivée de manière permanente et de manière intensive grâce à l'ajout de déchets ménagé et du fumier de petits bétails souvent lié au pastoralisme peuls ; l'autre est éloignée du village, c'est l'espace alloué aux champs temporaires, des champs fragmentés dans de larges zones forestières alloué à la jachère des parcelles précédemment exploitées.

La riziculture

Une rizière de la préfecture de Niigata au Japon, le parcellaire est de forme géométrique grâce à un remembrement.

Le paysage rizicole d'Asie orientale et méridionale est le principal constituant des plaines irrigables, ayant des densités de populations très élevés, allant jusqu'à des densités de plus de 1 000 ha/km2 à Java. L'habitat rural est alors groupé sur des hauteurs pour laisser un maximum de place au finage. La cohésion communautaire a aussi joué un rôle important pour l'édification du paysage, celui-ci demandant un entretien constant des digues et d'importants travaux agricoles d'irrigation et de terrassement qui nécessitent une coordination d'importante de la main-d'œuvre. L'irrigation dans cet espace se fait ainsi le plus souvent de manière gravitaire, les parcelles se situant en dessous du niveau du fleuve endigué où s'accumulent les sédiments. Chaque parcelle est de petite taille, de l'ordre de quelques acres. Les massifs forestiers sont réduits au maximum, et la pratique de l'élevage est faible. Ainsi les engrais d'origine animale sont remplacés par des déchets ménagers et des engrais verts (des feuillages), ainsi que de la boue curée des canaux.

Ce paysage contraste avec ceux des montagnes avoisinantes qui ne sont que peu exploités en dehors de la riziculture en terrasse qui est marginale en dehors de certains secteurs du Sichuan, de la Thaïlande ou de l'Indonésie, le reste est alloué à l'agriculture itinérante cultivant en autre du riz pluvial et au pastoralisme, avec des densités humaines en dessous de 10 ha/km².

La plantation

Une plantation de thé dans la province du Sumatra du Sud

La plantation est une agriculture commerciale de la forêt tropicale humide originellement conduite par des agents exogènes aux terroirs et située de préférence sur les côtes pour faciliter l'exportation. Ce sont souvent des entreprises occidentales liées aux compagnies commerçantes (comme la Compagnie anglaise des Indes orientales ou la Compagnie néerlandaise des Indes orientales), aux transports (Groupe Bolloré, United Fruit Company qui fut tout d'abord une entreprise ferroviaire.), à la production de biens manufacturés (Firestone), ou alimentaires (Unilever). Elle est alors constituée sur de grandes parcelles, autour d'une unité de transformation, et où la main-d'œuvre est entièrement salariés.

Mais aujourd'hui, la plantation est majoritairement faite à partir d'une plantation indigène, elle est alors constituée de petites parcelles diversifiées entre cultures commerciales et vivrières, on parle alors d'agriculture contractuelle, mais qui laissent la paysannerie dans un état de sous-traitance chronique par rapport aux entreprises de transformations locales qui fixent les prix et apportent les semences.

Page générée en 0.480 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise