Chêne - Définition

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Histoire du chêne en Europe

Antoine Kremer (directeur de recherche, Inra) a montré par l'étude des gènes de chênes et l'étude de pollens fossiles que lors des glaciations précédentes des populations de chênes ont survécu dans certaines zones-refuges aujourd'hui situées en Espagne, Italie et dans les Balkans avant de reconstituer les populations actuelles d'Europe. On cherche maintenant à comprendre comment les insectes et les champignons associés aux chênes ont influencé leur biodiversité et leur adaptativité aux milieux qu'ils (re-)colonisaient. Ces recherches devraient aider à anticiper sur les réponses des arbres et forêts aux changements climatiques.

Trente à quarante pour cent des chênes sessiles et pédonculés européens poussent aujourd'hui en France, ce qui en fait le second producteur mondial, après les États-Unis, et devant l’Ukraine qui pourrait bientôt dominer la filière bois de chêne car selon les modèles de prévision du climat (INRA), le chêne, comme le hêtre pourrait être menacé en France dans les décennies et siècles à venir. En 2004, la chênaie (pédonculé et sessile, souvent mélangés à d'autres essences) y couvrait en 2005 environ 5,1 millions d’hectares, pour un volume estimé de 750 millions de mètres cubes de bois, avec une récolte qui a été en 2004, de 2,6 millions de mètres cubes (90 % de sciage, 8 % de merrain, 2 % de tranchage, le tranchage étant en diminution régulière depuis 20 ans).En 2004, la France a aussi exporté quelques 130 000 m3 de grumes et 150 000 m3 de chêne de trituration. (tout en important 93 000 m3 de grumes en 2005). 850 000 m³ ont été sciés, mais le sciage est en recul depuis les années 1970.

Arbres remarquables

Le chêne d'Allouville-Bellefosse est le plus vieux de France. Il daterait du IXe siècle.

Le plus vieux chêne de France daterait de l'époque de Charlemagne. Il est situé à Allouville-Bellefosse (Seine-Maritime). En Belgique, le plus vieux chêne se situe à Liernu. le plus vieux chêne d'Europe est en Suisse, dans le Jura à Chatillon.

Certains chênes pédonculés ont un port fastigié, s'ouvrant progressivement avec l'âge (chênes pyramidaux).

Certaines variétés, comme le chêne pédonculé, peuvent vivre 1 100 ans !

A Cheillé, près d'Azay-le-Rideau, (Indre-et-Loire), un chêne plusieurs fois centenaire, pousse dans le mur de l'église Saint-Didier. Le tronc et les racines de ce beau chêne pédonculé s'enfoncent à l'intérieur du mur.

A Saint-Pardoux (Deux-Sèvres), au lieu-dit La Cigogne, un chêne multiséculaire aurait servi d'abri à Robert le Chouan pour échapper à la maréchaussée.

Les noms du chêne

Le mot indo-européen *doru (arbre) se retrouve dans le breton derv (chêne). Les langues slaves connaissent des formes comme le russe, le tchèque dub et le polonais dąb.

Il n'y a pas de mot indoeuropéen spécifique au chêne, un arbre qui puise ses noms dans des couches linguistiques plus anciennes. Malgré la charmante étymologie populaire par le breton kàer gwez (celtique *kadro *uidhu) « bel arbre », le latin quercus, provient d'une vieille racine *kwar-k- (cf. finnois vaara « colline boisée »). Ce mot, dont on précisera qu'il était féminin comme tous les noms d'arbres en latin, survit en italien quercia et en corse querciu.

La racine *karr est à l'origine de mots latin cerrus, ibériques arte, karraska, carballo, occitan garric, garrolha, limousin jarri, berbère akarruš, slovène hrast.

La racine *aik, *aig explique les termes allemand Eiche, anglais oak et les mots grecs aigilops, krataigos.

Le chêne vert, le plus répandu en pays méditerranéens, est appelé en catalan alzina, occitan auzina, espagnol encina, d'un dérivé *ilicina du latin ilex. Ce dernier donne les termes français yeuse, italien leccio, corse leccia.

Le mot « chêne » (d'abord chasne en ancien français) est attesté anciennement en latin médiéval sous une forme casnus (886), correspondant à un plus ancien cassinu(s) du celtique (gaulois) *cassăno-, éventuellement *cassĭno- qui aurait évolué comme le latin fraxinus > frêne, le mot gaulois n'a pas de correspondance en celtique insulaire, peut être derivé de cassi- cf. irlandais cas « enchevêtré ». Autrement dit, ce terme n'a pas été supplanté par le latin quercus, sans doute du fait de l'importance qu'avait cet arbre pour les constructions et surtout comme arbre saint du druidisme. On distingue des formes régionales : aire normande et picarde : quesne, queyne, arpitan et nord-occitan : chasne, quart nord-est chesne, chêne, sud-ouest cassou, casse (la cassagne). En Gascogne, ce nom s'applique aux grands chênes à feuilles caduques qu'on distingue du tauzin (Quercus pyrenaica), exactement comme les Basques distinguent l'haritz pédonculé de l'ametz (tauzin) et de l'arte (yeuse). Les Bretons, eux, distinguent le tann (rouvre), du taouz (tauzin). Le mot tan (voir ci-dessus) est d'origine celtique *tanno- comme le breton, il a survécu assez longtemps au sens de « chêne » Cf. toponyme Tanis, Thenney, Tanay, etc. de *tannetu(m) « tannaie ».

Le latin robur (attribué en taxinomie au chêne pédonculé), donne en français rouvre (rivoire) et explique les termes catalan roure et espagnol roble (noms génériques des chênes à feuilles caduques).

Les chênes-lièges s'appelaient en latin suber, à rapprocher du basque zuhar « orme », de zu(r)- « bois ». On le retrouve dans les termes corse suvera, catalan alzina surera, portugais sobreiro et français sûrier.

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