Les services de l'école sont répartis sur trois bâtiments d'une surface totale de 9 700 m². Elle possède 4 plateaux de tournage de 220 m² en moyenne, qui furent les anciens plateaux de la société Pathé. Marcel Carné y tourna Les Enfants du paradis pendant la seconde guerre mondiale, tout comme Robert Bresson pour son film Les Dames du bois de Boulogne. L'école possède également 2 auditoriums numérique de mixage et 3 salles de projections (la salle Jean Renoir de 170 places, la salle Jacques Demy de 60 places et la salle Alice Guy de 20 places), équipées en dolby, DTS, 16-35, double bande, vidéo et dvd. Les étudiants disposent de 11 caméras 16 mm et Super 16, de 4 caméras 35 mm, de 5 caméras Betacam SP, de 5 caméras DSR 300 ou 400, de 29 salles de montage numérique, d'une salle d'essais caméra, d'un laboratoire photo et d'un studio de prise de son. Une dizaine de salles de cours, une salle casting, une bibliothèque-vidéothèque, un foyer et des salles de production sont également à la disposition des élèves. Une menuiserie, employant deux salariés, permet la fabrication de décors. L'école reçoit l'aide commerciale de Kodak, Fuji et Arriflex et le soutien d'organismes tels que l'ADAMI, la SCAM, la SACEM et Procirep. Le bubget annuel de la Fémis s'élevait en 2006 à 9,76 millions d'euros.
100 films, de différents formats et répondant à différents enseignements, sont produits chaque année à la Fémis par les élèves. Un élève, quel que soit son département, réalise en moyenne 4 films durant sa scolarité (parfois nettement plus, s'il est inscrit dans le département réalisation, par exemple).
L'école n'emploie pas d'enseignants permanents mais fait appel à des intervenants professionnels. 300 professionnels en activité sont donc ainsi appelés à encadrer, chaque année, le travail des élèves. Des cinéastes comme Jean-Jacques Annaud, Cédric Klapisch, Christophe Honoré, Tony Gatlif, Xavier Beauvois ou encore Danièle Thompson enseignent ou ont enseigné à La Fémis. L'école accueille aussi régulièrement des cinéastes étrangers, venus présenter leurs films et répondre aux questions des étudiants. Ce fut par exemple le cas d'Abbas Kiarostami, de David Cronenberg ou de Woody Allen.
Les formations offertes par l'École s'organisent comme suit :
Le cursus principal s'organise entre sept départements (réalisation, scénario, production, image, décor, son, et montage) et accueille environ 38 élèves par an (six élèves par département, sauf en décor, où on n'en compte que deux). Le concours d'accès est à la fois national et international : deux à quatre élèves étrangers sont généralement admis par promotion. La durée des études est de quatre ans. Le passage d'une année à l'autre est automatique et aucun examen, hormis le concours d'entrée et la soutenance du diplôme, ne sanctionne le parcours des élèves.
La première année (1er cycle) consiste en un enseignement général commun aux sept départements, durant lequel les élèves reçoivent une initiation aux différents métiers du cinéma et peuvent faire l'expérience de chacun des postes de la réalisation d'un film de fiction.
Le début de l'année est consacré au tournage d'exercices en vidéo, appelés « 3 minutes », écrits, tournés et montés en un temps extrêmement courts, avec l'obligation de respecter différentes contraintes techniques (utilisation du plan-séquence, forme « sonore » mais non « parlante », etc) ainsi que formelles (recours au flash-back, scénario devant contenir une course-poursuite, etc).
Un exercice « Cadre » est une première sensibilisation au documentaire, à travers le tournage d'un plan-séquence documentaire, fixe et en vidéo, inspiré du dispositif formel propre aux premiers films Lumière.
Un atelier créé en association avec le CNSAD, permet aux élèves de s'essayer à la direction d'acteurs. L'école ayant passé un partenariat avec le Conservatoire, les élèves de cinéma seront amenés à travailler, tout au long de leur scolarité, avec les élèves comédiens.
La seconde partie de l'année est consacrée à un exercice appelé « Fiction 16 ». Chaque élève écrit, réalise et monte un film d'une dizaine de minutes en 16 mm. Les élèves sont libres de leur sujet mais il doit pouvoir correspondre à un cahier des charges techniques précis. Les élèves aident à la création du film de leurs collègues, en occupant sur chaque film un poste différent (ils sont ainsi à tour de rôle chef opérateur, cadreur, assistant caméra, électricien, machiniste, ingénieur du son, perchman, mixeur, scripte, décorateur, accessoiriste et régisseur).
A partir de la deuxième année les élèves suivent un cursus spécifique (appelé 2ème cycle) au département qu'ils ont choisi dès le concours, et qui comprend des cours théoriques, des exercices pratiques, des journées d'analyse de films, des séminaires de réflexion et la réalisation collective de plusieurs films. L'équilibre entre cours et exercices varie selon les départements. Chaque département a sa propre logique et son propre rythme de formation, mais l'ensemble du dispositif pédagogique constitue un réseau professionnel où tous les métiers concourent à la réalisation d'une même œuvre et n'existent que par le travail en équipe.
Des stages sont organisés à l'étranger en partenariat avec d'autres écoles de cinéma, notamment New-York pour les élèves en scénario (qui suivent un atelier d'écriture dirigé par l’auteur de cinéma et de théâtre Israël Horovitz à l'université Columbia), Londres pour les étudiants en décor (qui travaillent sur une maquette de décor de science fiction à la National Film and Television School), ou encore Lausanne pour les élèves en montage (qui montent durant 6 semaines les films documentaires des élèves réalisateurs de l’ECAL).
La quatrième et dernière année (3e cycle) est consacrée à un travail de recherche personnelle (TFE), qui est la plupart du temps un film, un mémoire (pour le département production) ou d'un scénario de long-métrage (pour le département scénario), et à la participation aux TFE des autres élèves de la promotion. Les films sont projetés à l'automne à la Cinémathèque française.
La filière scripte accueille 4 élèves. Le concours d'entrée a lieu tous les deux ans. La durée des études est de 28 mois. En première année, les élèves de cette filière participent à l'enseignement commun dispensé à l'ensemble des sept départements. En deuxième année, ils suivent des enseignements spécifiques et rédigent un mémoire au terme de leur scolarité, qu'ils présentent à un jury composé de professionnels en activité.
La filière distribution-exploitation accueille environ 10 élèves : 6 en distribution, 4 en exploitation. Sa durée est de 28 mois. Avec cette filière, ouverte en 2003, la Fémis conforte son rôle incontournable dans le cinéma français, devenant en même temps qu'une école d'art, une école commerciale de haut niveau pour la formation de cadres et dirigeants d'entreprises cinématographiques sensibilisés autant aux problématiques de l'entrepreneuriat que de la création.
La scolarité est organisée en trois séquences. Lors du premier trimestre, les élèves suivent l'enseignement général commun à tous les autres départements du cursus général. Ils suivent ensuite un enseignement spécialisé (un semestre) et à l'issue de ces enseignements, se consacrent à leur TFE et à un stage (un semestre).
Depuis 1996, La Fémis propose des ateliers de formation continue aux professionnels de ce secteur qui souhaitent faire évoluer leur carrière ou élargir leur domaine d'intervention en explorant de nouveaux domaines artistiques et techniques. Ces formations ont été mises en place avec différents partenaires à l'échelon international (programme MÉDIA de l'Union européenne), national ou régional (Conseils Régionaux, Centre de production en région). Elles sont pour la plupart conventionnées par l'AFDAS.
Les domaines abordés sont :
En partenariat avec la Fondation Culture & Diversité, La Fémis a également mis en place un programme d’égalité des chances destiné à des candidats ayant effectué leurs études secondaires dans des lycées relevant de l’éducation prioritaire. Il prend la forme d’une action de sensibilisation aux métiers du cinéma pour les lycéens et d’un atelier durant l’été, consacré à la découverte du monde du cinéma et à la fabrication collective d’un petit film de fiction.
Depuis 1989, la Direction de l’audiovisuel extérieur du ministère des Affaires étrangères et européennes et La Fémis proposent chaque année une « université d’été », ouverte à des étudiants étrangers en cinéma ou audiovisuel ou à de jeunes étrangers professionnels du cinéma de moins de 30 ans. Il s'agit d'un programme sur la pratique du documentaire, qui s’étend sur 9 semaines à raison de 5 jours de cours intensifs par semaine. Les stagiaires, au nombre de 12, sont issus du Maghreb, d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie (sauf Corée du Sud, Japon et Singapour), d’Europe centrale et orientale (hors pays de l’Union européenne), et du Moyen-Orient.
Ce programme d'un an est destiné aux jeunes producteurs et distributeurs, titulaires d'un bac+3 au minimum, issus de l'Union européenne élargie. Les participants suivent 4 séminaires répartis entre Ludwigsburg (Filmakademie de Baden-Württemberg) et Paris (la Fémis). Cette formation inclut également des sessions de travail aux festivals Premiers Plans d’Angers, Cannes, Londres et Berlin.
L'Atelier rassemble chaque année 18 stagiaires : 1/3 de français, 1/3 d'allemands et 1/3 issus d'autres pays de l'Union européenne. À la fin de l’Atelier/Masterclass les participants produisent en collaboration avec ARTE, la Filmakademie de Baden-Württemberg et La Fémis des courts-métrages. Ces films projetés dans des festivals et diffusés sur ARTE.
En 2008, deux programmes dits « pour l'égalité des chances » sont lancés.
L'un est à destination des lycéens en cours d’orientation. Une présentation de l'école est faite dans soixante-huit lycées français appartenant aux zones d’éducation prioritaires, suivis de rencontres avec les intervenants et les élèves de l'école. L’idée, défendue par Claude Miller, est « de sensibiliser ces lycéens aux études artistiques, leur montrer que c’est à leur portée. Personne ne doit s’interdire de passer le concours de La Fémis (…) On ne peut plus se contenter de la méritocratie française. On en voit tous les jours les limites. C’est de notre devoir de cinéaste de faire en sorte que le métier soit plus ouvert socialement. ».
Le second programme s'adresse à une quinzaine d'étudiants issus de l’éducation prioritaire ou boursiers de l’enseignement supérieur, qui s'engagent à passer les épreuves du concours national. Cet atelier est gratuit et se tient pendant trois semaines dans les locaux de La fémis. Les étudiants participent au cours de ces journées à la conception de petits films de fiction, et assistent à des conférences sur le cinéma, son histoire, ses métiers et ses différentes approches. Des rencontres avec des professionnels du secteur et des universitaires sont également organisées (Regis Wargnier, Céline Sciamma, Claude Miller, Alain Bergala, Nicole Brenez en 2010).
Si ce programme d'ouverture repose sur de bonnes intentions, certains doutes subsistent - comme l'exprime Louis Maurin, directeur de l'Observatoire des inégalités - quant à sa véritable efficacité. Le second programme permet aux futurs candidats de se familiariser avec l'histoire et les techniques du cinéma.