Ludovic Vitet - Définition

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Introduction

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Louis, dit Ludovic Vitet est un homme politique et écrivain français né à Paris le 18 octobre 1802 et mort à Versailles le 5 juin 1873.

Biographie

Issu d'une riche famille bourgeoise, petit-fils du conventionnel Louis Vitet (1736-1809), fils de Pierre-Jean Vitet et d'Amélie Arnaudtizon, Ludovic Vitet fit des études de droit et suivit des cours de philosophie et entra à l'École normale supérieure en 1819. Il professa jusqu'en 1824, année où il quitta l'enseignement pour voyager en France et en Italie, s'intéressant à l'histoire, à l'archéologie et à la musique.

Il prit part à la rédaction du Globe, journal d'inspiration libérale fondé par Paul-François Dubois et auquel collaborèrent également Charles de Rémusat, Victor Cousin ou Étienne-Jean Delécluze. Il collabora également à la Revue française et à la Revue des Deux Mondes, dont il fut l'un des principaux rédacteurs.

Il publia entre 1827 et 1829 plusieurs scènes dramatiques (Les Barricades, Les États de Blois, La mort de Henri III), qui assurèrent sa notoriété et qui furent plus tard réunies en volume sous le titre La Ligue (1844).

L'un des principaux avocats du libéralisme, tant politique qu'économique, il fut l'ami de Madame de Staël, d'Alessandro Manzoni et de Sismondi. Avec quelques amis, il fonda la société « Aide-toi, le ciel t'aidera » dans le but de soutenir les libéraux aux élections de 1827.

L'entreprise échoua, mais la Révolution de 1830 vint lui ouvrir des perspectives nouvelles. Vitet sollicita sans succès une préfecture auprès du ministre de l'intérieur, François Guizot. Toutefois, celui-ci créa pour lui le poste d'inspecteur général des monuments historiques placé au ministère de l'intérieur, mais qui préfigurait l'actuel ministère de la culture. Le rapport remis par Vitet en 1831 à l'issue de sa première tournée dans le Nord de la France montre qu'il s'occupait non seulement des monuments mais aussi des musées, des bibliothèques, des archives et des écoles d'enseignement artistique. Ce rapport fut utilisé par Victor Hugo pour sa Guerre aux démolisseurs publiée en 1832. Vitet réalisa deux autres tournées, l'une vers la Bourgogne, le Lyonnais et le Puy en 1831, l'autre vers le Sud-Ouest en 1833, qui lui donna l'occasion de sauver le cloître de Moissac.

Le 10 avril 1834, Vitet fut nommé secrétaire général du ministère du Commerce et démissionna de ses fonctions d'inspecteur général qu'il céda à Prosper Mérimée avec qui il continua de suivre de près les questions concernant les monuments historiques : il présida jusqu'en 1848 la commission des monuments historiques, créée à son initiative et chargée d'attribuer des subventions pour la restauration des monuments. Il entra à l'Académie des inscriptions et belles-lettres le 15 décembre 1839 et fut ensuite élu à l'Académie française le 8 mai 1845 en remplacement d’Alexandre Soumet.

Ludovic Vitet s'était présenté sans succès à la députation le 21 juin 1834 dans le 6e collège de la Seine-Inférieure (Bolbec). Mais, l'élection ayant été annulée, il se représenta et fut élu le 13 septembre suivant. Il prononça des discours remarqués à la Chambre et défendit la politique du ministère.

En 1836, il fut nommé parallèlement secrétaire général du ministère des finances et conseiller d'État (19 septembre 1836). Soumis de ce chef à réélection, il obtint la confirmation de son mandat de député le 15 octobre. Il fut successivement réélu le 4 novembre 1837, le 2 mars 1839, le 9 juillet 1842 et le 1er août 1846. À la Chambre, il vota pour la dotation du duc de Nemours, pour le recensement, pour l'indemnité Pritchard et fut rapporteur de la loi sur les patentes.

Après la Révolution de 1848, Vitet resta fidèle à la famille d'Orléans. Il se présenta sans succès aux élections à l'Assemblée constituante dans le département de la Seine-Inférieure, mais il fut élu à l'Assemblée législative le 13 mai 1849, et en devint l'un des vice-présidents. Il prit place dans la majorité monarchiste et vota pour l'expédition de Rome, pour la loi Falloux sur l'enseignement, pour la loi du 31 mai 1850 restreignant le suffrage universel. Hostile à la politique du prince-président, il fut au nombre des députés qui se réunirent à la mairie du Xe arrondissement pour protester contre le coup d'État du 2 décembre 1851 : vice-président de la réunion, il fut arrêté et emprisonné pendant quelques jours.

Sous le Second Empire, il s'éloigna de la vie publique et ne s'occupa que d'art et de littérature. Il adhéra à la République après le 4 septembre 1870 et, pendant le siège de Paris, il publia dans la Revue des Deux Mondes une série d'articles dans lesquels il préconisait la résistance.

Élu député de la Seine-Inférieure à l'Assemblée nationale le 8 février 1871, il fut, dès le début, l'un des vice-présidents de l'Assemblée et fit partie de la commission adjointe à Thiers pour négocier la paix. Il déposa, le 30 août 1871, une proposition de loi dans laquelle l'Assemblée se reconnaissait le pouvoir constituant, qui fut votée par 434 voix contre 225, et fut le rapporteur de la « loi Rivet » créant la Troisième République, à laquelle il s'opposa. En juin 1872, il fit partie de la délégation envoyée par la droite à Thiers pour lui imposer une politique conservatrice. Il vota pour la paix, pour l'abrogation des lois d'exil, pour la pétition des évêques, contre le service de trois ans, pour la démission de Thiers. Ce fut son dernier vote car il mourut quinze jours plus tard.

Sous la Troisième République, il avait également retrouvé sa place de président de la Commission des monuments historiques et agit tant pour la révision de la liste des monuments historiques que pour la vérification des comptes des travaux.

Ludovic Vitet avait une sœur, Amélie (Mme Eugène Aubry).

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