Médecine non conventionnelle - Définition

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Utilisation des médecines non conventionnelles par des médecins

Le serment d'Hippocrate réactualisé indique que le médecin doit respecter « toutes les personnes […] sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. » Ainsi, même s'il n'est pas d'accord avec une médecine non-conventionnelle, un médecin peut très bien y avoir recours pour respecter les croyances du patient. L'utilisation d'une médecine non-conventionnelle par un médecin, éventuellement au sein d'un hôpital, n'est donc pas une forme de validation de la méthode. D'un point de vue pragmatique, tant que la méthode apporte bien-être et réconfort au patient, le médecin peut l'utiliser même s'il est convaincu que l'effet n'est que placebo (la médecine conventionnelle utilise d'ailleurs fréquemment des placebos). Dans le même ordre d'idée, la présence de lieux de prière et d'aumôneries au sein d'un hôpital n'indique pas que le personnel soignant soit croyant, mais qu'il respecte la croyance des patients et accepte de mettre en œuvre tout ce qui n'est pas néfaste et apporte du réconfort.

Rien n'empêche un médecin de pratiquer une médecine non-conventionnelle. Leur pratique n'est pas réservé au médecins. De nombreux professionnels paramédicaux les utilisent. Elles peuvent êtres proposés par des personnes qui ne sont ni médecins ni paramédicaux (infirmiers, kinésithérapeutes, etc;). Faces à la diversités de ces pratiques non conventionnelles avec des praticiens très hétérogènes des tentatives de réglementations et de contrôles tentent de se mettre en place.

Une conception a priori

Selon certains, les médecines non conventionnelles partagent une conception a priori des mécanismes du corps humain et de la maladie. Par exemple,

  • les médecines énergétiques, (acupuncture, qi gong, shiatsu…) partent du principe que l'on possède un influx vital (prana en indien, ki en japonais ou qi en chinois) qui circule de manière harmonieuse, la maladie est une perturbation de cette harmonie qu'il convient de ré-équilibrer.
  • l'homéopathie est fondée sur des principes selon lesquels :
    • le mal provient d'un problème inhérent à la personne, le « terrain », et c'est ce terrain qu'il faut traiter ;
    • le traitement se fait selon le principe de similitude : on administre une substance réputée provoquer un symptôme pour soigner ledit symptôme ;
    • plus un produit est dilué et « dynamisé » (secoué vigoureusement) plus il est actif ;
  • l'ostéopathie part du principe que le trouble provient d'un blocage des structures anatomiques entre elles, d'un mauvais fonctionnement « mécanique ». Elle se base sur 4 principes : la structure gouverne la fonction, la fonction modèle la structure, l'unité du corps, et l'artère est suprême.

La médecine conventionnelle est fondée sur les faits. Elle applique un traitement si son efficacité est prouvée (supériorité par rapport à la guérison naturelle et à l'effet placebo). La théorie utilisée pour expliquer l'efficacité est subordonnée à la vérification qu'il existe une efficacité thérapeutique. Ainsi, on a utilisé l'aspirine et la pénicilline sans connaître les mécanisme de l'action thérapeutiques de ces substances. L'explication de leur action changerait par de nouvelles découvertes, cela ne changerait rien à leur efficacité.

D'une manière générale, le fait qu'une théorie, une conception a priori, soit vraie ou fausse est indépendant du résultat atteint ; on peut expliquer un fait réel par une théorie fausse, et le fait que la théorie soit fausse n'empêche pas le fait d'être vrai. Par exemple, au Moyen Âge, on savait fabriquer du fer et du savon, pourtant, la théorie qui expliquait les transformations de la matière, l'alchimie, était globalement fausse.

Donc :

  • si l'on prouve que la théorie sous-jacente à une médecine donnée est fausse, cela n'implique pas que les traitements liés à cette médecine soient inefficaces ;
  • le fait qu'un traitement soit efficace ne valide pas pour autant la théorie médicale qui le justifie.
  • la preuve de l'efficacité doit se faire par comparaison avec la guérison naturelle et un placebo sur un nombre suffisant de cas pour que l'on puisse avoir une différence significative statistiquement.
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