Palais de Westminster - Définition

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Intérieur

Les plans du palais.

Le palais de Westminster compte environ un millier de pièces, une centaine d’escaliers et 4,8 km de couloirs. L’ensemble du bâtiment est organisé sur trois étages : le rez-de-chaussée abrite des bureaux, des salles à manger et des bars. C’est le premier étage qui réunit la plupart des salles principales du palais, dont les deux chambres parlementaires, les vestibules et les bibliothèques. On y trouve une perspective architecturale monumentale du fait de l’enfilade en droite ligne d’une longue série de pièces, à savoir la Salle de Robe (Robing Room), la Galerie Royale (Royal Gallery), la Chambre du Prince (Prince’s Chamber), la Chambre des Lords, le Vestibule des Pairs (Peers’ Lobby), le Vestibule Central (Central Lobby), le Vestibule des Députés (Members’ Lobby) et enfin la Chambre des communes. Le deuxième et le troisième étage sont occupés par les bureaux des commissions parlementaires.

Autrefois, en raison de son ancienne fonction de résidence royale, le palais était officiellement dirigé par le Grand Chambellan. Il a ensuite été décidé en 1965 que chaque chambre parlementaire devrait pouvoir assurer le contrôle de ses propres pièces. Le speaker et le Lord Chancelier exercent ainsi leur autorité au nom de leurs assemblées respectives. Le Grand Chambellan, toutefois, conserve son emprise sur certaines salles de cérémonie.

La Chambre des Lords

La salle accueillant la Chambre des Lords est située dans la partie sud du palais. Cette pièce, somptueusement aménagée, mesure 24,4 m de long pour 13,7 m de large. Les bancs de la Chambre, tout comme les autres meubles de la section du palais réservée aux Lords, sont de couleur rouge. La partie supérieure de la salle est agrémentée de vitraux et de six fresques allégoriques représentant la religion, la chevalerie et la loi.

À un bout de la chambre se trouvent le trône royal et son dais orné d’or. Bien que le souverain puisse en théorie assister à n’importer quelle audience, il ou elle ne se déplace que pour les cérémonies d’ouverture du Parlement. Les autres membres de la famille royale présents à cette cérémonie utilisent des Chaises d’État (Chairs of State) placées à proximité. Devant le trône se situe le Woolsack, simple coussin rouge rempli de laine sur lequel s’assied le Lord Speaker, président de la chambre. Le Woolsack des Juges (Judges’ Woolsack), un coussin rouge plus large occupé par les Law Lords lors des séances d’ouverture, et la Table de la Chambre (Table of the House), réservée aux greffiers, se trouvent ensuite un peu plus loin.

Les membres de l’assemblée siègent sur des bancs rouges répartis dans trois côtés de la salle. Les bancs situés à la droite du Woolsack forment le Côté Spirituel (Spiritual Side), et ceux de gauche le Côté Temporel (Temporal Side). Les Lords Spirituels (archevêques et évêques de l’Église d'Angleterre) sont tous placés du Côté Spirituel. Les Lords Temporels (membres de la noblesse), en revanche, s’organisent en fonction de leurs allégeances politiques : les membres du parti politique au pouvoir se rangent du Côté Spirituel, tandis que les représentants de l’opposition s’assoient du Côté Temporel. Certains pairs sans affiliation politique siègent sur les bancs du milieu de la salle, face au Woolsack. Ils sont de ce fait surnommés les cross-benchers (littéralement les « parlementaires de traverse »).

La Chambre des Lords est le lieu d’un nombre important de cérémonies officielles, notamment la cérémonie d’ouverture du Parlement (State Opening of Parliament), qui intervient chaque année pour marquer le début de la session parlementaire. Le souverain, assis sur le trône, y prononce le Discours du Trône rédigé par le premier ministre, et qui présente le programme législatif du gouvernement pour la session à venir. Les députés des Communes ne peuvent entrer dans la salle, mais y assistent depuis la « barre » des Lords, située juste à son entrée. Une cérémonie similaire dite « de prorogation » est tenue à la fin de la session parlementaire, sans toutefois la présence du souverain.

La Chambre des Communes

La salle de la Chambre des Communes est située à la pointe nord du palais de Westminster. La chambre, bien plus austère que sa consœur des Lords, mesure 20,7 m de long pour 14 m de large. Les bancs, tout comme les autres meubles de la section du palais réservée aux Communes, sont de couleur verte. D’autres Parlements (par exemple ceux de pays du Commonwealth, mais aussi en Belgique) ont copié ce code de couleurs, avec du vert pour la chambre basse et du rouge pour la chambre haute.

À un bout de la chambre est installé le siège du Speaker, offert officiellement au Parlement par l’Australie. La Table de la Chambre et ses greffiers sont situés devant le siège du Speaker. Des bancs de couleur verte sont disposés des deux côtés : les députés du gouvernement occupent les bancs à la droite du Speaker, tandis que ceux de l’opposition sont installés à sa gauche. On ne trouve, à l’inverse de la Chambre des Lords, aucun « banc de traverse » : la chambre est relativement petite, et ne peut accueillir en même temps que 437 des 646 membres de l’assemblée. De ce fait, un certain nombre de députés doivent rester debout dans les grandes occasions, telles que les séances de questions au Premier ministre.

La tradition veut que le souverain britannique ne puisse pénétrer dans la Chambre des Communes. Le dernier à le faire fut Charles Ier en 1642, alors qu’il cherchait à arrêter cinq membres du Parlement accusés de haute trahison. Lorsque Charles demanda au speaker, William Lenthall, s’il avait des informations à livrer sur ces individus, Lenthall eut cette réponse fameuse : « N’en déplaise à Votre Majesté, je n’ai ici d’yeux pour voir et de langue pour parler qu’à la convenance de la Chambre, dont je suis le serviteur ». Le Monarque est représenté dans la Chambre des Communes par la Mace dorée qui est placée au bout de la table à chaque fois que les Communes sont en session.

Westminster Hall

Westminster Hall, la plus vieille section subsistante du palais de Westminster, fut édifié en 1097. À l’origine, le toit était supporté par des piliers, mais fut remplacé sous Richard II par un comble en chêne réalisé sous l’égide de Henri Yevele et Hugues Herland, le maître-charpentier du roi. Il s’agit de l’une des plus grandes réussites de la construction médiévale en bois. Westminster Hall est ainsi l’une des plus grandes salles d’Europe n’ayant pas de support pour le toit, avec des dimensions de 73,2 m de long pour 20,7 m de large.

Le banquet de couronnement de George IV se tint à Westminster Hall en 1821, et fut le dernier du genre.

Westminster Hall a eu de nombreuses fonctions au cours de l’histoire, mais a principalement été utilisé à des fins juridiques. Le Hall accueillait jusqu’au XIXe siècle trois des plus importants tribunaux du pays, à savoir la Cour du Banc du Roi (Court of King’s Bench), la Cour d’Appel coutumière (Court of Common Pleas) et la Cour de la Chancellerie (Court of Chancery). En 1873, ces cours furent toutes fusionnées pour devenir la Haute Cour de Justice, qui continua à siéger à Westminster Hall jusqu’à son déménagement à la Cour royale de Justice en 1882. En plus des cours régulières, le Hall abrita aussi d’importants procès d’État, dont celui de Charles Ier à la fin de la première révolution anglaise.

Westminster Hall a également toujours été le théâtre d’un certain nombre de cérémonies. Du XIIe au XIXe siècle, les banquets de couronnement organisés en l’honneur des nouveaux monarques se tinrent là. Le dernier banquet fut celui du roi George IV, en 1821. Son successeur Guillaume IV décida d’abandonner cette pratique, la jugeant trop coûteuse. Le Hall a pu par ailleurs servir de salle de deuil pour les funérailles particulièrement importantes. Cet honneur, habituellement réservé au souverain et aux princes consorts, n’a été accordé que rarement à des non-royaux, par exemple pour Winston Churchill en 1965. Le dernier deuil en date est celui de la Reine Mère, en 2002.

Les deux chambres parlementaires, en plusieurs occasions, ont utilisé Westminster Hall pour s'adresser cérémonieusement au souverain. Des adresses ont par exemple été présentées au Jubilé d’Argent d’Élisabeth II (1977) et à son Jubilé d’Or (2002), ainsi que pour le 300e anniversaire de la Glorieuse Révolution (1988) et le 50e de la fin de la Seconde Guerre mondiale (1995).

Suite à une réforme intervenue en 1999, la Chambre des communes a désormais le droit d’utiliser pour ses débats une petite pièce spécialement aménagée et située à proximité de Westminster Hall, et que l’on considère comme faisant partie de ce dernier. La pièce a la forme d’un sabot de cheval un peu allongé, ce qui contraste avec la salle principale de la chambre basse, où les bancs sont placés les uns en face des autres. Cette disposition est censée refléter la nature non-partisane des débats tenus à Westminster Hall, qui ont lieu trois fois par semaine et évitent les sujets sensibles.

Autres salles

D’autres pièces importantes occupent le premier étage du palais. À l’extrémité Sud se trouve la salle de Robe (Robing Room), dans laquelle le souverain britannique se prépare pour l’ouverture de la session parlementaire en endossant un vêtement de cérémonie et en se parant de la couronne impériale. Les peintures de la salle dépeignent des scènes de la vie du roi Arthur. La Galerie Royale (Royal Gallery) s’étend à proximité, et sert parfois à des dignitaires étrangers désireux de s’adresser aux deux chambres parlementaires à la fois. Les murs sont décorés de deux immenses peintures de Daniel Maclise : La Mort de Nelson (représentant la mort du célèbre amiral à la bataille de Trafalgar) et La Rencontre de Wellington et Blücher, ayant trait à la bataille de Waterloo.

Immédiatement au sud de la Chambre des Lords se situe la chambre du Prince (Prince’s Chamber), une petite antichambre utilisée par les Lords. La pièce est décorée par des portraits de souverains appartenant à la dynastie des Tudors. De l’autre côté de la chambre haute se trouve le vestibule des Pairs (Peers’ Lobby), où les Lords peuvent aller discuter ou négocier de manière informelle au cours des séances.

Le centre nerveux du palais de Westminster est son vestibule central (Central Lobby) de forme octogonale, situé directement sous la tour Centrale. La salle est agrémentée de statues d’hommes d’État et de mosaïques représentant les saints patrons des nations constitutives du Royaume-Uni : saint Georges pour l’Angleterre, saint André pour l’Écosse, saint David pour le pays de Galles et saint Patrick pour l’Irlande du Nord. C’est à cet endroit que les citoyens peuvent aller à la rencontre de leurs députés. La pièce adjacente, le vestibule des Députés (Members’ Lobby), est l’endroit où les membres des Communes discutent ou négocient : on y trouve les statues de plusieurs anciens Premiers ministres tels que David Lloyd George, Winston Churchill ou Clement Attlee.

Le palais de Westminster comprend par ailleurs des appartements officiels pour les présidents des deux chambres. Les appartements du Speaker de la Chambre des Communes sont à l’extrémité nord de l’édifice, tandis que ceux du Lord Speaker sont à l’extrémité sud. Chaque jour, tous deux prennent part à une procession solennelle lorsqu’ils se rendent dans leur assemblée respective.

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