Roland Garros - Définition

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Un sportif accompli

Il y retrouve le soleil et le sport lui fera recouvrer la santé, notamment le cyclisme. Comme l’a écrit son ami l’écrivain et journaliste Jacques Mortane, « la petite Reine a réussi là où la faculté a échoué ». Il sera champion interscolaire de cyclisme en 1906, sous le pseudonyme de « Danlor », anagramme de son prénom, afin que son père n’en soit pas averti… C’est lui aussi qui mènera à la victoire l’équipe de football du lycée de Nice. Sa scolarité, sans être brillante, sera néanmoins soutenue : il rattrapera sans trop de peine l’année scolaire perdue par sa pneumonie. Au milieu de quelques prix obtenus par le collégien, on trouve un premier prix de piano, dénotant une attirance certaine pour la musique.

Il « monte » à Paris pour sa Philo, qu’il prépare au lycée Janson-de-Sailly, où il se liera d’amitié avec Jean Bielovucic, un jeune Péruvien qui, comme lui, se fera un nom dans l’aviation. Puis il réussit son entrée à HEC, dont il sortira dans la promotion 1908. Émile Lesieur, son ami et condisciple d’HEC, international de rugby à XV, le parrainera lors de son adhésion au Stade français, où il est inscrit dans la section rugby. Et, s’il pratique un peu le tennis, ce n’est, réellement, qu’en amateur.

À peine son diplôme empoché, il se fait embaucher par la firme Automobiles Grégoire. En même temps qu’à la pratique du commerce, il s’initie rapidement à la mécanique et au sport automobile, qui ne sont pas enseignés à HEC. Il ne tarde pas à vouloir voler de ses propres ailes. Son père, qui voulait faire de lui un avocat, lui a coupé les vivres. Avec l’aide financière du père d’un autre condisciple d’HEC, Jacques Quellennec, le voilà à vingt-et-un ans chef d’entreprise et agent de Grégoire dans la boutique qu’il a ouverte au pied de l’Arc de Triomphe à l’enseigne « Roland Garros automobiles – voiturettes de sport ». Il peut quitter sa chambre de bonne du 10 rue des Acacias pour un appartement au 3e étage du 7 de la rue Lalo (Paris 16e).

Circuit d’Anjou, records de Houlgate et Tunis, raid Tunis-Rome

Mais c’est à Angers que Garros va obtenir son premier très grand succès. Le Grand Prix de l’Aéroclub de France doit couronner le vainqueur du circuit d’Anjou : il s’agit d’accomplir sept fois et en deux jours, le dimanche 16 et le lundi 17 juin 1912, le triangle Angers-Cholet-Saumur, soit un peu plus de 1 100 kilomètres. Garros, qui se présente avec son Blériot 50 cv personnel (il a depuis longtemps mis un point d’honneur à ne voler que sur ses propres machines), est opposé aux trente-trois meilleurs pilotes du monde, soutenus par tous les moyens possibles des firmes industrielles les plus puissantes du monde. Si quelques courageux ont pris leur envol malgré le vent et la tempête, Garros restera bientôt le seul en l’air avec le jeune Brindejonc des Moulinais qui malheureusement pour lui franchira la ligne d’arrivée en dehors du temps réglementaire. Roland Garros sera donc le seul à terminer les épreuves du premier et du deuxième jour. Les journalistes ne l’appellent plus désormais que « le champion des champions ».

Il le confirme au premier meeting de Vienne où, tous prix cumulés, il recevra 21 000 couronnes, la somme la plus importante attribuée à un Français, Audemars se contentant de 7 500 couronnes… Il ne s’endort pas sur ses lauriers, et tout de suite après ces brillantes victoires, il va de nouveau décrocher avec son Blériot le record d’altitude, à Houlgate où son ami l’industriel Émile Dubonnet (brevet de pilote no 47 !) lui a offert l’hospitalité de sa somptueuse villa. Avec un appareil du même type que celui utilisé l’année précédente à Cancale, c’est près d’un kilomètre qu’il gagnera en hauteur : le voilà à 4 950 mètres…

Mais après ces brillants succès, il connaît le malheur de perdre son ami Charles Voisin qui se tue dans un accident de voiture. Surmontant une dure période de désarroi, il a la chance qu’à ce moment-là Raymond Saulnier et Léon Morane prennent langue avec lui, et il va devenir pilote d’essai de la toute jeune firme Morane-Saulnier.

Son record de Houlgate n’ayant pas tenu plus de quinze jours, il décide de le reconquérir. Avec, cette fois-ci, le Morane-Saulnier type H de Georges Legagneux, le nouveau recordman, à qui il l’achète sur ses propres deniers. Après quelques essais infructueux marqués de nombreux capotages sur le terrain des Milles, près d'Aix-en-Provence, il décide de se rendre à Tunis où le climat lui paraît plus favorable. C’est là qu’il décroche son troisième record, homologué par l’Aéroclub de France à 5 610 mètres.

D’après le contrat qui le lie désormais à la maison Morane-Saulnier, il reste « un exploit » sur les deux qu’il devait. Il opte pour un raid Tunis-Rome, qui lui permet, par son vol Tunis-Trapani, d’être en décembre 1912 le premier à relier par les airs deux continents, l’Afrique et l’Europe. Il se réjouit aussi d’être « le premier à survoler le Vésuve », et l’accueil chaleureux que lui réservent à Rome les autorités, ses amis de l’Aéroclub d’Italie et la foule enthousiaste compensera la déception de sa deuxième place l’année précédente lors du Paris-Rome qui a vu la victoire d’André Beaumont.

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