La pollinisation d'environ un tiers des aliments que nous consommons dépend des abeilles. Cependant, au cours des dernières dizaines d'années, de nombreuses populations d'abeilles ont connu un déclin, et certaines ont déjà disparu, ce qui soulève des questions sur l'avenir des écosystèmes en leur absence.
Abeille butinant une fleur
Les récents travaux de recherche de Laurence Packer, professeur de biologie et d'études environnementales à l'Université York, sur le déclin des populations d'abeilles sauvages, révèlent que les abeilles sont plus susceptibles de disparaître que la majorité des autres organismes, car elles sont soumises à un mécanisme inhabituel de détermination du sexe qui transforme certaines femelles en mâles stériles.
Ce phénomène se produit car les abeilles sont haplodiploïdes. Ainsi, le sexe est déterminé par le nombre de chromosomes et par les différentes formes d'un même gène (allèles) qui occupent le même emplacement sur un chromosome. Les mâles sont issus d'un ovule non fécondé ayant un jeu de chromosomes, tandis que les femelles sont issues d'un ovule fécondé ayant deux jeux de chromosomes. Mais si les allèles qui se trouvent au locus (la localisation) qui détermine le sexe sont les mêmes, ces femelles deviennent des mâles stériles ou non viables. Les grandes populations d'abeilles peuvent maintenir une grande variété d'allèles différents au locus, ce qui permet de réduire au minimum la production de mâles stériles. Toutefois, plus la taille de la population diminue, plus la diversité génétique diminue, entraînant la production d'un grand nombre de mâles stériles.
Cet effet cause encore plus de tort à une population déjà décroissante et peut facilement causer son effondrement. Une population d'abeilles en voie d'extinction disparaîtra jusqu'à dix fois plus vite que toute autre espèce en voie d'extinction ayant une population de même taille.