La sonde européenne Venus Express, en orbite autour de Vénus, pointe plusieurs fois par mois ses instruments pour déterminer l'habitabilité de la Terre. Cet exercice n'est pas si inutile que ca. Une réponse positive signifierait qu'il serait techniquement possible d'être en mesure de détecter de la vie sur une exoplanète.
La sonde Venus Express (vue d'artiste)
Explications
Lorsque les occasions se présentent Venus Express prend des clichés et des spectres de la Terre dans le visible et le proche-infrarouge. Une quarantaine en 2 ans. L'intérêt de l'exercice réside dans le fait que sur ces clichés, la taille de la Terre est de seulement 1 pixel. Une taille comparable à celle des exoplanètes lorsque les astronomes seront en mesure de les photographier d'ici quelques années.
Bien qu'il ne soit pas possible de discerner le moindre détail de surface dans ce simple pixel, les astronomes sont convaincus d'en retirer beaucoup d'informations. En étudiant comment il se modifie avec le temps et l'analyse de ces spectres on peut, par exemple, déterminer une partie des éléments qui composent l'atmosphère de la planète observée, la présence d'un système météorologique, de régions glacées et d'océans. Elle peut également fournir des informations sur la rotation de la planète autour de son étoile.
Les astronomes cherchent donc à savoir ce qu'ils peuvent comprendre du caractère habitable de la Terre. Par la suite il suffira d'appliquer ce que l'on aura appris de son observation à l'étude d'autres mondes.
Le cas de la Terre
L'exercice consiste à déterminer l'habitabilité de la Terre en recherchant dans ses spectres la signature de molécules présentes dans l'atmosphère terrestre. Le moins que l'on puisse dire c'est que déterminer l'habitabilité d'une exoplanète ne va pas être facile.
Dans le cas de la Terre, si les spectres montrent de l'eau et de l'oxygène moléculaire dans l'atmosphère, on trouve ces 2 éléments également sur Vénus. Ce n'est donc pas suffisant pour établir s'il y a de la vie (Vénus n'est pas habitable). Les astronomes vont donc pousser plus loin l'analyse de ses spectres de façon à trouver des traces de la photosynthèse comme de la chlorophylle par exemple. Une preuve irréfutable de la vie.