Publication dans PNAS: une équipe internationale de chercheurs – dont l'ULB - montre comment des cellules souches transplantées sauvent des cellules nerveuses. Des résultats prometteurs dans le traitement de dommages cérébraux et de maladies neurodégénératives.
Cellule souche embryonnaire de souris Illustration: National Science Foundation
Une stratégie possible pour le traitement de maladies neurodégénératives est de transplanter dans le cerveau des cellules souches qui préviennent la mort des cellules nerveuses existantes.
La méthode a été validée avec succès dans différents modèles mais les mécanismes sous-jacents à l'effet neuroprotecteur observé sont encore inconnus. Selon une hypothèse, les cellules souches deviennent des neurones entièrement mûrs qui
communiquent avec le tissu cérébral menacé; selon une autre hypothèse, les cellules souches sécrètent différents facteurs de croissance qui affectent les neurones de l'hôte.
Publiée cette semaine du 1er février 2010 dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences - PNAS, une recherche internationale à laquelle a participé l'ULB montre que des cellules souches transplantées dans de tissus nerveux endommagés ou menacés établissent rapidement des canaux directs vers les cellules nerveuses, appelés "jonctions communicantes" ("gap junctions").
Les cellules souches ramènent à l'activité des neurones malades grâce aux jonctions communicantes qui permettent d'établir des communications directes entre le cytoplasme de différentes cellules. L'étude a montré que les cellules nerveuses étaient sauvées de la mort uniquement lorsque ces jonctions communicantes étaient formées.
Les résultats ont été obtenus avec cellules souches de souris et humaines sur des tissus cérébraux cultivés, et sur une série de modèles animaux pour maladies neurodégénératives humaines et lésions cérébrales aigues.
Cette étude fait suite à une recherche menée à l'ULB et publiée dans le Journal of Neuroscience en 2009: emmenés par Massimo Pandolfo, les chercheurs avaient montré comment des greffes de cellules souches neurales retardent et limitent la
neurodégénérescence dans un modèle murin d'atrophie du cervelet (1).
Mettant en évidence un nouveau mécanisme pour l'effet neuroprotecteur des cellules souches neurales, les résultats publiés cette semaine dans la revue PNAS ouvrent de nouvelles perspectives dans le traitement de dommages cérébraux et maladies
neurodégénératives.
Note: (1) Chintawar S, Hourez R, Ravella A, Gall D, Orduz D, Rai M, Bishop DP, Geuna S, Schiffmann SN, Pandolfo M. Grafting Neural Precursor Cells promotes functional recovery in an SCA1 mouse model. Journal of Neuroscience 2009; 29:13126?13135