Quelques jours après l'Airbus A400M, c'est maintenant au tour du Boeing 787 de se préparer à son premier envol. C'est en effet aujourd'hui (10h heure locale, 19h heure de Paris) que le nouveau gros porteur de Seattle doit prendre son envol. Pour l'avionneur américain, il s'agit d'un très grand moment dans la mesure où ce premier vol met fin à plus de deux ans de turbulences.
D'abord handicapé par des problèmes de rivets, le 787 a ensuite souffert de ses longerons, à l'endroit où ils rejoignent le caisson central. Cette seconde faiblesse a été révélée lors de tests de résistance sur l'une des structures de 787 construite à cet effet. Il s'agit du fameux test qui consiste à faire supporter aux ailes une charge très importante.
Le Boeing 787 va lui aussi prendre le chemin des airs
Si pour une certification de mise en service commerciale, une charge de 150% de la force théoriquement maximale est infligée à la structure, les autorités aéronautiques se contentent simplement d'un 100% pour valider le lancement d'une campagne d'essais en vol. C'est cependant entre 110% et 120% que la faiblesse s'est révélée. Du fait d'une plus grande rigidité de structure, la charge de tension s'est retrouvée concentrée dans des zones plus réduites qui ont alors montré des signes de fatigues.
Révélé en juin, ce problème a nécessité plusieurs semaines de conception puis de retours atelier. La solution mise en place est celle de l'ajout de renforts supplémentaires aux extrémités des longerons afin de les rendre plus résistants sur ces zones. Cela permet de mieux répartir la charge subie sur l'ensemble du longeron et ainsi de le rendre plus résistant. De nouveaux tests de structure avec les modifications se sont finalement révélés positifs, donnant ainsi le top départ à la préparation finale du premier vol.
L'ensemble des problèmes rencontrés lors de la campagne de tests au sol ont très certainement permis aux ingénieurs de Boeing d'en apprendre beaucoup sur l'usage massif du carbone dans la construction d'un avion gros porteur. Le 787 est en effet le tout premier avion de ligne à utiliser aussi massivement ce matériau, les autres constructeurs lui préfèrent souvent des matériaux plus flexibles ou mixtes, comme le glare largement utilisé par Airbus. Le premier vol du 787 sera donc une grande première dans l'aviation de ligne.