Un des rêves des auteurs de science-fiction et des constructeurs expirimentaux de robots a été réalisé, du moins à un niveau simple: Les chercheurs de l'Université de Cornell ont créé une machine qui peut édifier des copies d'elle-même.
Évidemment la machine n'est juste qu'un prototype servant de preuve du concept; elle n'exécute aucune fonction utile hormis l'art de l'auto-portrait. Mais le principe de base pourrait être étendu pour créer des robots capables de se répliquer ou du moins de se réparer tout en travaillant dans l'espace ou dans des environnements dangereux.
Le robot se compose d'une série de cubes modulaires, les "molecubes", tous identiques et contenant le logiciel de réplication. Les cubes ont des électro-aimants sur leurs faces leur permettant de s'assembler sélectivement et de se détacher les uns des autres.
Un robot complet se compose de plusieurs cubes joints. Chaque cube est divisé en deux le long de sa grande diagonale, ce qui permet à un robot composé de nombreux cubes de se courber, de se reconfigurer et de manipuler d'autres cubes. Par exemple, une tour de cubes peut se déplier de plus d'un angle droit afin de saisir un autre cube.
Chaque module du robot est un cube de 10 cm de côté capable de pivoter le long d'une diagonale. Schéma en coupe du mécanisme du moteur
Pour commencer la réplication, la pile de cubes se recourbe et pose son cube supérieur sur la table. Puis elle se déplie sur un côté afin de saisir un nouveau cube qu'elle dépose sur le premier. En répétant ce processus, un robot composé d'une pile de cubes peut créer d'autres piles semblables à lui-même. Et comme un robot ne peut pas atteindre le haut d'un autre robot de la même taille, le robot en cours de construction participe lui-même à sa propre création !
Bien que ces robots expérimentaux fonctionnent seulement dans l'environnement limité du laboratoire, les concepteurs pensent que l'idée de fabriquer des robots auto-répliquant pourrait être extrapolée pour construire des robots capables de changer eux-mêmes leurs modules défectueux. Par exemple, des robots envoyés pour explorer Mars pourraient emporter avec eux un jeu de modules disponibles pour se réparer ou se reconstruire suivant les besoins, ce qui rendrait les missions plus flexibles et plus robustes. Le concept pourrait également être utilisé pour des robots fonctionnant dans les environnements où un humain munis d'un tournevis ne pourrait pas survivre.