Comment les chevaux ont-ils perdu leurs doigts ?

Publié par Redbran,
Source: Royal Society Open ScienceAutres langues:
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L'ancêtre des chevaux modernes arborait des doigts à sabots plutôt qu'un sabot unique. Ce constat, issu des travaux d'une équipe internationale de chercheurs, nous révèle comment ces doigts ont progressivement disparu au fil de l'évolution.


Vue plantaire (dessous) des pieds d'un tapir à quatre doigts (à gauche) et d'un cheval à un doigt (à droite), par Nuria Melisa Morales-García.
Au milieu, une reconstitution du cheval à trois doigts éteint Hipparion, par Karolina Suchan-Okulska.
Conception globale par Morales-García. Crédit: University of Bristol.

Il fut un temps, il y a entre 60 et 45 millions d'années à l'ère de l'Éocène, où des animaux comme l'Hyracotherium marchaient sur des pieds ressemblant à ceux du tapir moderne: quatre doigts à l'avant et trois à l'arrière, chacun muni d'un sabot et soutenu par un coussinet plantaire. Aujourd'hui, les équidés comme les chevaux, les ânes ou les zèbres n'ont plus qu'un seul doigt, autrefois le troisième de chaque pied, entouré d'un sabot épais en kératine et doté d'une structure triangulaire en dessous, servant d'amortisseur.

Le professeur Christine Janis, de l'Université de Bristol, soulève une question: où sont passés les doigts supplémentaires ? Sur les fossiles de chevaux plus récents, on retrouve seulement trois doigts à l'avant et à l'arrière. Ces doigts supplémentaires, plus petits et plus courts que ceux d'un tapir, ne touchaient probablement pas le sol en temps normal. Cependant, ils pourraient avoir été utiles dans des situations exceptionnelles, comme un glissement ou un impact fort.

Ces recherches, publiées dans la revue Royal Society Open Science, confirment l'idée que ces doigts ont été complètement perdus dans l'évolution, sans être conservés à l'intérieur du sabot. C'est ce qu'avait suggéré un article de 2018, mais les auteurs de l'étude actuelle, dont le professeur Alan Vincelette de St. John's Seminary, rejettent cette hypothèse. Les structure des sabots des chevaux modernes ont évolué indépendamment des doigts latéraux et servent à la fois d'amortisseurs et de dispositifs d'adhérence pendant la locomotion.


Patte avant gauche d'un équidé monodactyle aux sabots élastiques (Equus burchelli) et d'un équidé tridactyle (Hypohippus equinus). Conception par Nuria Melisa Morales-García.

L'étude note également que les pieds des chevaux à un doigt ont une forme différente de celle du doigt principal des chevaux à trois doigts, ronde plutôt qu'ovale. Cette différence pourrait être liée à des variations dans la répartition du poids ou à des adaptations à différents habitats.
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