🧬 Découverte de cellules qui nous protègent du vieillissement

Publié par Adrien,
Source: Nature Aging
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Notre système immunitaire évolue constamment au fil des années, et certaines cellules longtemps considérées comme des signes de déclin pourraient en réalité jouer un rôle bénéfique dans le vieillissement. Des recherches récentes révèlent que les lymphocytes T auxiliaires, ces chefs d'orchestre de nos défenses immunitaires, se transforment avec l'âge d'une manière qui pourrait nous aider à mieux vieillir.

L'équipe du professeur Alon Monsonego de l'Université Ben-Gourion du Néguev a identifié un type particulier de cellules T auxiliaires qui s'accumule progressivement dans notre organisme au cours de la vie. Ces cellules, qui coordonnent normalement les réponses immunitaires, développent des capacités surprenantes en vieillissant. Leur découverte a été confirmée par l'étude de supercentenaires japonais, ces personnes vivant au-delà de 110 ans, chez qui ces mêmes cellules étaient particulièrement abondantes.


Ces cellules T spécialisées possèdent une propriété inattendue: elles peuvent éliminer les cellules sénescentes, ces cellules âgées qui s'accumulent dans nos tissus. La sénescence cellulaire est un processus naturel où les cellules cessent de se diviser mais restent métaboliquement actives. Normalement bénéfiques lorsqu'elles sont régulées, ces cellules deviennent problématiques lorsqu'elles s'accumulent trop, provoquant de l'inflammation et des dommages tissulaires.

Une expérience sur des souris a démontré l'importance cruciale de ces cellules T. Lorsque les chercheurs ont réduit leur concentration chez les rongeurs, ceux-ci ont vieilli plus rapidement et ont vu leur durée de vie diminuer. Cette observation suggère que ces lymphocytes jouent un rôle protecteur en maintenant un équilibre dans l'organisme vieillissant. Leur présence semble essentielle pour éliminer les cellules sénescentes avant qu'elles ne deviennent nuisibles.

Le professeur Monsonego remet en question l'idée répandue qu'il faudrait rajeunir le système immunitaire pour mieux vieillir. Selon ses travaux, l'objectif n'est pas d'avoir un système immunitaire hyperactif comme celui d'un jeune adulte, mais plutôt un système adapté à chaque étape de la vie. Cette perspective ouvre de nouvelles approches pour les interventions précoces, permettant potentiellement de détecter les déséquilibres du vieillissement dès la trentaine.

Ces découvertes pourraient mener à des applications diagnostiques et thérapeutiques pour les maladies liées à l'âge et les troubles du vieillissement. La recherche, publiée dans Nature Aging, a été menée en collaboration avec le professeur Valery Krizhanovsky de l'Institut Weizmann des Sciences et soutenue par le ministère israélien des Sciences et de la Technologie ainsi que par des fondations privées.

Les cellules sénescentes: amies ou ennemies ?


Les cellules sénescentes sont des cellules qui ont arrêté de se diviser mais qui restent métaboliquement actives. Ce phénomène, appelé sénescence cellulaire, fait partie du processus naturel de vieillissement et sert initialement de mécanisme de protection contre le cancer en empêchant la division de cellules endommagées.

Au fil du temps, ces cellules s'accumulent dans nos tissus et commencent à sécréter des substances pro-inflammatoires. Cette 'sécrétion associée à la sénescence' peut endommager les cellules voisines et contribuer au développement de nombreuses maladies liées à l'âge, comme l'arthrite, l'athérosclérose et certains troubles neurodégénératifs.

L'organisme possède des mécanismes naturels pour éliminer ces cellules sénescentes, mais cette capacité diminue avec l'âge. Les recherches récentes montrent que certains lymphocytes T spécialisés prennent le relais de cette fonction de nettoyage, ce qui pourrait expliquer pourquoi certaines personnes vieillissent mieux que d'autres.

Comprendre comment optimiser cette élimination naturelle ouvre la voie à de nouvelles approches thérapeutiques pour maintenir la santé au cours du vieillissement, sans nécessairement chercher à rajeunir l'ensemble de l'organisme.

L'âge biologique versus l'âge chronologique


L'âge chronologique correspond simplement au nombre d'années écoulées depuis la naissance, tandis que l'âge biologique reflète l'état réel de notre organisme et son niveau de vieillissement. Ces deux âges peuvent différer considérablement d'une personne à l'autre, avec parfois des écarts de plusieurs décennies.

L'âge biologique est déterminé par divers marqueurs, incluant l'état des télomères (les extrémités des chromosomes), les modifications épigénétiques, et maintenant, selon les nouvelles recherches, par la composition et l'activité de certaines cellules immunitaires. Ces marqueurs permettent d'évaluer le rythme auquel notre corps vieillit réellement.

La détection précoce d'un vieillissement accéléré pourrait permettre des interventions ciblées pour rétablir un équilibre. Les chercheurs envisagent de suivre ces marqueurs dès la trentaine, période où commencent souvent les premiers signes de vieillissement cellulaire, bien avant l'apparition des symptômes cliniques.

Cette approche personnalisée du vieillissement représente un changement de paradigme dans la médecine préventive, où l'objectif n'est plus seulement de traiter les maladies, mais de maintenir un vieillissement optimal adapté à chaque individu.
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