Découverte de dents métalliques chez ce reptile: une innovation évolutive ?
Publié par Cédric,
Auteur de l'article: Cédric DEPOND
Source: Nature Ecology & Evolution
Autres langues: EN, DE, ES, PT
Auteur de l'article: Cédric DEPOND
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Image d'illustration Pexels
Une question intrigue les chercheurs. Quel rôle joue cette couche métallique dans l'efficacité du dragon de Komodo en tant que chasseur redoutable ?
Les dents de ce varan, déjà réputées pour leur tranchant, sont renforcées par cette couche de fer. Cette particularité, unique chez les reptiles, a été mise en lumière par des scientifiques du King's College de Londres.
Grâce à des techniques d'imagerie avancée, les chercheurs ont analysé la structure dentaire de ces reptiles géants. Ils ont découvert que le fer, présent en forte concentration, rend les dents du dragon extrêmement résistantes.
Le dragon de Komodo chasse une grande variété de proies, des buffles d'eau aux petits rongeurs. Cette couche de fer améliore sa capacité à mordre et déchiqueter la chair, un avantage évolutif certain. Cette caractéristique pourrait remonter à l'époque des dinosaures carnivores. Des parallèles ont été observés avec certaines espèces disparues, bien que les fossiles ne conservent pas cette trace métallique.
Les scientifiques estiment que cette découverte pourrait avoir des applications en médecine dentaire. Le fer présent dans l'émail des dragons de Komodo pourrait inspirer des techniques de renforcement de l'émail humain.
a - Vue latérale du crâne de V. komodoensis montrée à partir d'un spécimen du Musée d'Histoire Naturelle de Londres.
b - Vue linguale d'une position dentaire avec plusieurs dents de remplacement non éruptées présentant une pigmentation orange (AMNH).
c - Vue dorsale de deux dents éruptées avec des bords coupants et apex pigmentés d'un spécimen conservé par la Société Zoologique de Londres.
d - Image en lumière blanche d'une dent éruptée et non éruptée du même spécimen.
e - Image en fluorescence stimulée par laser montrant la pigmentation des dentelures dans les dents éruptées et non éruptées.
f - Vue dorsale de trois dents de la mâchoire gauche avec une pigmentation similaire sur les apex et les dentelures mésiales.
g - Vue latérale d'une dent de remplacement isolée montrant la pigmentation orange (MoLS).
h - Gros plan de l'apex de la dent isolée, montrant la pigmentation orange à la pointe.
i - Vue distale des dentelures montrant la pigmentation orange sur les dentelures et l'apex.
j - Section épaisse polie à travers les denticules mésiaux d'une dent, montrant que la pigmentation orange est limitée à l'émail.
k - Image au microscope électronique de trois dentelures mésiales.
l - Gros plan de l'émail des dentelures montrant un revêtement brillant.
m - Gros plan de l'émail de l'apex de la couronne, présentant le même revêtement nanocristallin.
Les zones pigmentées sont marquées par des astérisques.
Malgré leur adaptation impressionnante, les dragons de Komodo sont en danger. La perte de leur habitat et le changement climatique menacent leur survie, un défi majeur pour la conservation de cette espèce. Cette nouvelle avancée témoigne de la complexité de l'évolution de ces reptiles et souligne l'importance de protéger cette espèce, dernier représentant de sa lignée.
Comment les scientifiques ont-ils découvert le fer sur les dents des dragons de Komodo ?
C'est en étudiant les dents de spécimens de dragons de Komodo que des chercheurs ont remarqué une teinte orangée inhabituelle sur leurs bords. Pensant d'abord à des résidus alimentaires, ils ont effectué des analyses plus poussées qui ont révélé la présence d'une couche de fer.
À l'aide de microscopes et de techniques d'imagerie avancées, ils ont pu observer cette fine couche de métal sur l'émail des dents. Cette découverte inédite a permis de mieux comprendre l'évolution de la dentition de ces reptiles.
Le fer présent sur les dents des dragons de Komodo renforce leur structure, rendant ces dernières plus résistantes à l'usure. Cette couche métallique accroît leur efficacité pour trancher la chair, tout en offrant une protection.
Cette adaptation unique est probablement liée à leur régime alimentaire carnivore, leur permettant de s'attaquer à des proies plus grandes et résistantes, tout en maintenant leurs dents affûtées au fil du temps.