Découverte exceptionnelle de peau sur un fossile de plésiosaure 🦖

La découverte d'une peau préservée sur un plésiosaure vieux de 183 millions d'années vient bouleverser nos connaissances sur ces reptiles marins disparus. En analysant les tissus mous de ce fossile, les chercheurs ont révélé une combinaison unique de peau lisse et d'écailles, ce qui laisse supposer que ces caractéristiques étaient liées à des fonctions précises liées à leur mode de vie.


Les plésiosaures ont peuplé les océans du Mésozoïque pendant plus de 130 millions d'années. Leur corps distinctif, avec un long cou et des nageoires puissantes, leur permettait de nager efficacement et de chasser des proies marines. Bien que ces reptiles sont un sujet d'étude pour les scientifiques depuis deux siècles, peu d'informations sur leur anatomie externe n'ont été découvertes jusqu'à présent. Cette étude pionnière, menée par une équipe de l'Université de Lund, a permis d'obtenir des informations inédites grâce à l'analyse des tissus mous d'un fossile trouvé près de Holzmaden, en Allemagne.

Une peau adaptée à la nage et au déplacement sur le fond marin

Les chercheurs ont observé que la peau du plésiosaure présentait une texture variée: lisse autour de la queue et des nageoires avant, et écailleuse sur les nageoires arrière. Cette distinction pourrait répondre à des besoins fonctionnels spécifiques. La peau lisse, adaptée à la nage, favorisait l'hydrodynamisme et la vitesse pour capturer des proies marines telles que des poissons ou des animaux ressemblant à des calmars.

En revanche, les écailles présentes sur les nageoires arrière seraient une adaptation pour se déplacer sur des fonds marins rugueux. Ces écailles auraient permis au plésiosaure de se stabiliser et de se déplacer efficacement sur des terrains sous-marins accidentés, facilitant sa recherche de nourriture. Ce type de peau est une caractéristique que l'on retrouve rarement dans les fossiles.

Une découverte majeure sur la préservation des tissus mous

Les tissus mous, tels que la peau, sont généralement très rares dans les fossiles. Pourtant, l'équipe de Lund a pu examiner un spécimen exceptionnel provenant des schistes de Posidonie, une formation géologique réputée pour la conservation exceptionnelle de ses fossiles. Ce fossile, datant de 183 millions d'années, a permis une analyse détaillée grâce à des techniques avancées d'imagerie et à la conservation presque parfaite des cellules de peau.


Cette découverte permet de réexaminer les hypothèses sur la biologie des plésiosaures et d'envisager des reconstitutions plus précises de leur apparence et de leur mode de vie. Elle ouvre également la voie à d'autres études sur la façon dont ces reptiles marins se sont adaptés à leur environnement pendant le Jurassique.

Des découvertes qui éclairent l'évolution des reptiles marins

Les plésiosaures ont évolué au sein d'un environnement marin très différent de celui d'aujourd'hui. Cette étude montre comment des caractéristiques physiques apparemment contradictoires – peau lisse pour la nage rapide et écailles pour les déplacements sur le fond marin – ont permis aux plésiosaures de prospérer dans cet écosystème. Les résultats soulignent l'importance de la préservation des tissus mous pour mieux comprendre l'adaptation des espèces aux exigences de leur environnement.

Les chercheurs estiment que cette découverte pourrait également fournir des informations essentielles sur l'évolution des reptiles marins et sur les différentes stratégies de locomotion dans les milieux aquatiques. Cette étude ouvre la voie à de futures recherches sur la façon dont les plésiosaures ont interagi avec leur environnement et leurs proies.

Pour aller plus loin: Pourquoi la conservation de tissus mous est-elle si rare chez les fossiles ?

La conservation de tissus mous, comme la peau, est extrêmement rare dans les fossiles. En effet, la plupart des tissus organiques se décomposent rapidement après la mort de l'animal, laissant seulement les parties dures comme les os et les dents.

Cependant, certaines conditions géologiques exceptionnelles, comme les schistes de Posidonie en Allemagne, permettent une préservation presque parfaite de ces tissus. Ce type de fossile, très rare, offre des informations précieuses sur l'apparence et la biologie de créatures disparues.

Grâce à des techniques d'imagerie avancées, les chercheurs peuvent analyser ces tissus sur des fossiles vieux de millions d'années, apportant ainsi des éclairages nouveaux sur les animaux préhistoriques.