Les dégénérescences de la rétine sont des pathologies sévères, qui altèrent la capacité d'une personne à lire, différencier les couleurs, et qui peuvent même conduire jusqu'à la cécité complète. C'est le cas de la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l'âge, qui touche 1,5
million de personnes en France), ou de la
rétinite pigmentaire par exemple. Des chercheurs viennent toutefois de trouver une méthode permettant d'utiliser des gènes qui seraient en mesure d'inverser la perte de vision.
Des scientifiques de l'Université de Montréal ont en effet identifié qu'il était possible, au sein de la rétine, de convertir des cellules dormantes en nouvelles cellules sensibles à la
lumière. Ces cellules ainsi réactivées pourront remplacer la fonction qui n'est plus assurée par les cellules perdues à cause de la
maladie et ainsi restaurer la vue au
patient.
Il a fallu pour cela identifier les gènes capables d'agir sur la régénérescence de la rétine. Ce qui est le cas des cellules de Müller (également appelées cellules radiales) chez certains animaux. Ces cellules constituent une armature et présentent notamment la spécificité de faciliter le transfert des métabolites aux neurones rétiniens. Chez les poissons, ces cellules sont également capables de régénérer la rétine en cas de dommage, ce qui n'est malheureusement pas le cas chez l'Homme.
Chez l'Homme, les cellules gliales de Müller seraient bel et bien capables de restaurer l'activité des cellules coniques, toutefois elles sont dormantes sans que l'on sache réellement pourquoi. Pour pouvoir les rendre exploitables dans cet objectif, les chercheurs ont trouvé une solution: utiliser des "facteurs de transcription" compatibles afin de convertir ces cellules en neurones rétiniens. Deux facteurs ont été identifiés dans cette étude: les Ikzf1 et Ikzf4 (Ikaros
Zinc Finger Protein 1 et 4). Avec cette méthode, les cellules dormantes sont ainsi transformées en cellules dont les propriétés ressemblent partiellement aux cônes permettant de percevoir les couleurs et voir convenablement. Des premiers tests, menés
in vivo sur une
souris, ont été un succès.
Tirer parti de cellules dormantes présentes naturellement dans la rétine en les stimulant afin qu'elles remplacent les cellules perdues, voici un objectif ambitieux. Néanmois, les auteurs de l'étude sont confiants quant à l'application possible de cette technique afin d'offrir un nouvel espoir aux patients atteints de maladies oculaires à un stade avancé.