Le paradoxe de la stase, concept longtemps source de perplexité en biologie évolutive, pourrait enfin être éclairci. Une étude de longue haleine sur les lézards par James Stroud, assistant à la School of Biological Sciences de Georgia Tech, offre des réponses inédites.
La biologie évolutive soulève une question déroutante: pourquoi certaines espèces semblent-elles immuables malgré des millions d'années d'existence ? Ce paradoxe est connu sous le nom de "paradoxe de la stase".
Un lézard anole vert (Anolis carolinensis). Crédit: Day's Edge Prods
Pour explorer ce mystère, James Stroud a mené une étude sur quatre espèces de lézards Anolis. Ces travaux ont été réalisés sur une petite île du Fairchild Tropical Botanic Gardens en Floride.
La recherche de Stroud s'appuie sur une surveillance continue des lézards. À l'aide de cannes à pêche équipées de lassos minuscules, il capturait les animaux pour mesurer divers traits corporels. Ce suivi a duré trois ans, permettant de noter les variations naturelles et les taux de survie.
Ses résultats démontrent que la sélection naturelle n'est pas constante dans le temps. Certaines années, des lézards aux longues pattes survivaient mieux ; d'autres années, l'inverse se produisait.
James Stroud utilise un petit lasso attaché à une canne à pêche pour attraper un lézard. Crédit: Day's Edge Prods
En fin de compte, ces variations s'annulent, aboutissant à une apparence stable pour les espèces au fil des ans. Stroud souligne que le manque d'études de longue durée a entravé la compréhension de ce mécanisme jusqu'à présent.