D'importantes mesures de mise en œuvre du ciel unique européen ont été annoncées le 4 mars 2011 lors d'une conférence à haut niveau organisée à Budapest par la présidence hongroise et la Commission européenne. L'initiative "ciel unique européen" permettra d'accroître la capacité de nos cieux en organisant l'espace aérien et la navigation aérienne au niveau européen plutôt que local, d'où une réduction des coûts pour les passagers et les compagnies aériennes ainsi qu'une limitation des incidences de l'aviation sur l'environnement. On estime qu'il sera ainsi possible d'éviter 500 000 tonnes d'émissions de CO2, d'économiser 150 000 tonnes de carburant et de réaliser 200 millions d'euros d'économies en consommation de carburant et en temps de vol chaque année.
Pays membres d'Eurocontrol en 2006 - Illustration: Rémi Dheyriat-Gauthier/licence Creative Commons
Siim Kallas, vice-président de la Commission chargé des transports, a déclaré à ce sujet: "Nous abordons une phase cruciale de la construction d'un véritable ciel unique car nous devons désormais instaurer les mécanismes pratiques qui permettront de mettre en œuvre le paquet "ciel unique européen" dans les délais. Nous devons répondre aux ambitions des institutions européennes en établissant un cadre durable de gestion du trafic aérien à long terme. Cela aura pour effet non seulement de dynamiser le secteur d'activité, mais aussi de faire baisser le prix des vols et d'en limiter l'impact sur l'environnement. Et c'est de notre engagement commun à travailler avec rapidité et de façon constructive dont dépendra, en définitive, la réussite du ciel unique européen."
La conférence était axée sur la définition de mesures concrètes en vue de finaliser la mise en œuvre du ciel unique européen. De substantiels avantages sont escomptés d'une coopération accrue entre les organismes européens assurant la gestion du trafic aérien, ainsi que de l'extension du ciel unique à des pays hors de l'UE.
La création de blocs d'espace aérien fonctionnels, ou FAB, amenant les États membres à réorganiser et rationaliser collectivement leur espace aérien afin de mieux répondre aux besoins des compagnies aériennes, contribuera au remembrement de l'espace aérien et devrait permettre d'importantes économies d'échelle.
Enfin, l'intégration de toutes les phases de vol, d'aéroport à aéroport, selon une approche globale de la gestion du trafic aérien (approche "porte à porte"), la centralisation des fonctions opérationnelles au niveau européen et le déploiement de nouvelles technologies procureront aussi une grande valeur ajoutée au ciel unique européen.
Les mesures concrètes résultant de la conférence sont reprises et détaillées dans la "charte de Budapest" qui complétera la feuille de route pour la mise en œuvre du ciel unique européen et servira à suivre son avancement.
De plus, ont été annoncées à la conférence trois grandes mesures en vue de l'achèvement du ciel unique européen:
- Pour la première fois, une coordination a eu lieu à temps, entre la Commission et tous les intervenants dans la fourniture de services de navigation aérienne, pour anticiper l'incidence des retards dans le trafic aérien attendus l'été prochain. Il a été proposé à la conférence, pour les six prochains mois, des actions à court terme telles que des mesures visant à accroître la mobilité des contrôleurs aériens ou la capacité de l'espace aérien contrôlé.
- L'Union européenne et Eurocontrol ont fait part de leur intention d'étudier un éventuel accord de coopération à haut niveau étayant le processus de réforme d'Eurocontrol et renforçant son rôle essentiel de soutien à la mise en œuvre du ciel unique européen, notamment en tant qu'organe d'évaluation des performances et que gestionnaire de réseau pour l'Union européenne.
- L'Union européenne et les États-Unis ont signé un important protocole de coopération en matière de recherche et de développement dans le domaine de l'aviation civile ainsi qu'une première annexe portant sur les activités de coopération et les questions d'interopérabilité dans le cadre de leurs programmes respectifs de modernisation de la gestion du trafic aérien, SESAR et NextGen.