Les mystères de l'ADN n'ont pas fini de se dévoiler.
Une étude révèle la présence étonnante de plus de 50 000 structures énigmatiques dans notre génome. Ces formations, appelées i-motifs, pourraient transformer notre compréhension des mécanismes de régulation génétique.
La structure en nœud en forme de "i" dépassant de la double hélice de l'ADN a été cartographiée à 50 000 endroits du génome humain
L'ADN, souvent représenté comme une double hélice, cache en réalité des structures plus complexes. Une équipe de chercheurs du Garvan Institute of Medical Research a récemment cartographié ces i-motifs, révélant leur abondance et leur rôle potentiel dans le contrôle des gènes et des maladies.
Les i-motifs sont des structures en quatre brins qui se forment lorsque des bases de cytosine sur un même brin d'ADN se lient entre elles. Ces formations se distinguent clairement de la célèbre double hélice. Leur présence a longtemps été un sujet de débat, mais leur identification dans des cellules vivantes en 2018 par l'équipe de Garvan a marqué une avancée majeure.
L'étude actuelle, publiée dans
The EMBO Journal, a permis de localiser plus de 50 000 sites i-motif à travers le génome humain. Les chercheurs ont utilisé un anticorps innovant pour marquer et localiser ces structures, confirmant leur rôle dans la régulation des gènes.
Ces i-motifs ne sont pas répartis au hasard. Ils se concentrent dans des régions génomiques cruciales, comme les promoteurs et les régions télomériques, qui sont essentielles pour l'activité des gènes. Les résultats suggèrent que ces structures jouent un rôle clé dans le
cycle cellulaire et la régulation des oncogènes.
L'étude met également en lumière la relation entre i-motifs et certains gènes impliqués dans les cancers difficiles à traiter. Les i-motifs se trouvent souvent près des régions des oncogènes, tels que le gène
MYC, ce qui ouvre des pistes pour des approches thérapeutiques ciblées.
La présence étendue de ces structures dans des zones génomiques importantes pourrait offrir de nouvelles opportunités pour le développement de diagnostics et de traitements. En ciblant spécifiquement les i-motifs, il pourrait être possible de moduler l'expression des gènes et ainsi d'élargir les options thérapeutiques disponibles.