Les premiers humains figuraient en bonne place au menu des prédateurs

Publié par Michel,
Source: William G. Gilroy, University of Notre Dame
Illustration: ucmp BerkeleyAutres langues:
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L'idée que nos ancêtres étaient des chasseurs naturels, des tueurs innés agressifs et performants est largement partagée dans les milieux scientifiques et dans la littérature populaire. Cette notion d'homme chasseur a longtemps influencé notre compréhension de l'évolution humaine, ainsi que ses conséquences comme son goût de la compétition, son agressivité et même la guerre. Cependant, rien n'est moins sûr...

De nouveaux travaux effectuées par Agustin Fuentes, professeur d'anthropologie à l'Université de Notre-Dame, suggèrent au contraire que les êtres humains et les autres primates ont plus souvent été des proies que des prédateurs, un fait qui a grandement influencé leur évolution.

En se basant sur des fossiles remontant à 7 millions d'années et sur l'étude d'espèces actuelles de primates, Fuentes démontre que les primates, y compris les premiers humains, ont été la proie de nombreux prédateurs, comme des hyènes grandes comme des ours, des félins géants, des crocodiles ou des rapaces. Ces prédateurs étaient alors beaucoup plus nombreux (plus de 10 fois plus nombreux que de nos jours) et plus grands.

Figurer au menu des bêtes prédatrices a pu avoir conduit les êtres humains à évoluer vers des niveaux élevés de coopération, selon Fuentes. "Les études du comportement humain en sciences sociales et biologiques ont tendance à modéliser le rôle de la compétition et de l'agressivité, en essayant d'expliquer pourquoi les êtres humains se battent, se font la guerre ou s'engagent dans des concours compétitifs à grande échelle", remarque-t-il. "Cependant, la prédation a joué un rôle important dans notre évolution et l'humanité a davantage évolué par le biais de l'entraide que par le combat".

Il y a environ 2 millions d'années, les êtres humains enduraient la prédation dans les mêmes proportions que les autres primates. Environ six pour cent de la plupart des primates, étaient alors abattus et dévorés. Cette proportion est actuellement la même pour les primates.

"Il s'est ensuite produit un changement", indique Fuentes. "Le taux de prédation pour d'autres espèces s'est accru tandis que le nôtre diminuait". Fuentes argue du fait que même avant le développement du langage, les êtres humains étaient capables de partager des informations susceptibles de leur indiquer les lieux où les prédateurs sévissaient. Dans le même temps, des relations de confiance concernant l'habitat, la reproduction et la santé se développaient parmi les premiers hommes. Tous ces facteurs ont contribué à une apparition de comportements sociaux les rendant moins vulnérables aux prédateurs.

Fuentes note qu'il y a environ 2,5 millions d'années, le niveau de prédation semble avoir été le même pour deux espèces différentes: Homo et Paranthrope. "Mais, il y a 1,5 million d'années, la flexibilité comportementale grandissante et les interactions coopératives ont permis une configuration évolutionnaire réussie chez le premier", explique-t-il. "Le Paranthrope, semble-t-il, ne s'est pas adapté à la pression des prédateurs et s'est éteint il y a entre 1 et 1,2 million d'années. Un des événements principaux de l'évolution humaine a donc pu être notre réaction coopérative face à la prédation et à nos succès ultérieurs à sélectionner et à modifier nos environnements".

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