Après une blessure, même les cellules musculaires adultes peuvent être régénérées puisque les muscles possèdent une réserve de cellules souches: les cellules satellites. Jusqu'à présent, la raison pour laquelle ces cellules souches restaient indifférenciées n'était pas claire. Des scientifiques du Centre Max Delbrück de Médecine Moléculaire viennent de montrer qu'un interrupteur moléculaire, RBP-J, permet de maintenir ce stock de précurseurs musculaires dans un état indifférencié.
Le facteur de transcription RBP-J est impliqué dans une voie de signalisation critique de la cellule: la voie Notch. Cette voie joue un rôle majeur à la fois dans la différenciation lors du stade embryonnaire et dans le développement des tissus chez l'adulte.
Les scientifiques ont ici mis en évidence que les cellules satellites préservent leur caractéristique de cellule souche grâce à RBP-J qui les maintient dans un stade de développement précoce. Ainsi, chez des souris où le facteur de transcription RBP-J est absent, les cellules satellites génèrent des myocytes (cellules musculaires matures) de manière incontrôlée, avec pour résultat l'élimination des réserves de précurseurs musculaires. En conséquence, on observe une hypotrophie musculaire pendant le stade embryonnaire puis une absence de mise en réserve de cellules satellites chez le foetus.
D'autres groupes de recherche avaient préalablement montré que lorsque des cellules satellites étaient directement injectées dans des muscles de souris, ceux-ci se régénéraient et étaient également capables de reconstituer leurs réserves de cellules satellites.
L'utilisation de RBP-J, qui permet à la fois le maintien du caractère indifférencié des précurseurs musculaires et la génération de cellules satellites, apparaît donc comme une voie d'amélioration possible de la thérapie cellulaire musculaire.