De récentes études spectroscopiques de la lumière infrarouge reflétée de la surface de Sedna révèlent qu'elle est probablement différente de Pluton et de Charon. La surface de Sedna ne montre pas de preuve d'une grande quantité de glace de
méthane ou d'eau. En raison de la distance extrême de Sedna au
Soleil, la
surface glacée n'a probablement pas été affectée pendant des millions d'années par quoi que ce soit sauf par les rayons cosmiques et le
rayonnement ultraviolet solaire.
L'astronome Chad Trujillo, du Gemini Observatory, et l'équipe de recherche du Caltech responsable de la découverte originale de Sedna, ont entrepris d'obtenir les spectres de ce planétoïde éloigné au moyen de l'instrument NIRI (Near Infrared Imager) sur le
télescope Gemini North. Leur but était de mieux comprendre la surface de ce
monde éloigné et la façon dont il s'est développé depuis sa formation.
Les données pourraient révéler une partie de l'histoire de l'évolution de Sedna dans le système solaire extérieur. Les astronomes pensent que les objets comme Sedna démarrent avec des surfaces glacées. Au fil du
temps, les rayons cosmiques et le rayonnement ultraviolet solaire "cuisent et brûlent" les surfaces en des substances riches en hydrocarbures sombres semblables à de l'
asphalte, qui ne se dévoilent pas bien dans le spectre
infrarouge. Une telle interprétation pourrait expliquer pourquoi Sedna ne montre pas de
traces de méthane et de glace, contrairement à
Pluton et à
Charon.